Le Stade Toulousain prend la parole
Mis tristement en lumière l'été dernier par le jeune Oscar Jegou, suspendu après avoir été testé positif à la cocaïne lors d'un test anti-dopage, la parole se répand désormais dans les clubs de Top 14. Les témoignages déferlent et les joueurs sont pointés du doigt pour leurs troisièmes mi-temps qui dépassent parfois certaines limites.
Récemment, l'UBB a décidé de prendre des mesures pour lutter contre ce fléau, alors que la Fédération française de rugby s’est engagée à mettre en place dès octobre un "plan d’action" afin de mettre un terme aux multiples "dérives" constatées au cours de l’été dans le monde du rugby. Le club de Laurent Marti va soumettre ses joueurs à des tests de dépistage sur tirage au sort, un procédé qui sera également utilisé au Racing 92.
Évidemment, champion de France et titre et vainqueur de la Champions Cup, le Stade Toulousain a son mot à dire sur le sujet, et sa parole compte. En conférence de presse, ce mercredi 11 septembre, le président toulousain, Didier Lacroix, a été interrogé à ce sujet et a assuré être concerné par ce fléau :
"On a valeur d’exemple en permanence. La volonté de lutter, elle y est bien entendu." (La Dépêche)
L'homme fort des rouge et noir continue en expliquant que la lutte ne se contente pas seulement à la cocaïne, mais à d'autres problèmes sociétaux : "Ce n’est pas uniquement la consommation d’alcool et de cocaïne qui crée les comportements déviants. Il y a les violences conjugales, intra-familiales… Le Stade Toulousain est présent pour lutter contre cela depuis bien longtemps."
Didier Lacroix poursuit: "On doit s’adapter, et les réglementations vont évoluer. Il y a aussi des incohérences avec les problématiques de dopage, par rapport à la cocaïne. On peut tester de manière aléatoire. Je souhaite en tout cas que l’on arrive à encadrer les choses."
Verra-t-on les tests aléatoires soumis aux coéquipiers d'Antoine Dupont ? Nous n'en savons pas plus pour le moment. Le manager de Toulouse, Ugo Mola, avait annoncé dans les colonnes du Midi Olympique : "Il ne faut pas faire des dépistages de cocaïne pour se donner bonne conscience."
Sweet Charlot
C'est bien d'incriminer les joueurs, mais on pourrait également s'interroger sur le système qui les pousse à ça (cadences, calendriers démentiels, concurrence, approche stylistique d'un certain rugby par rapport au jeu etc.).
jujudethil
je leur propose de remplacer la cocaïne par la spiruline, ça finit pareil , la blanche par la verte 🤭 c’est moins dangereux ,c’était le fer de lance de Jeannie Longo ,apparemment ça marche pas si mal que ça.
Papatch
Je trouve que Didier Lacroix à bien ciblé les comportements déviants: alcool, cocaïne et violences conjugales, intra-familiale. Le Stade Toulousain a de part sa notoriété une obligation morale d'exemplarité et d'éducation. Ce président en est conscient et je pense qu'il mettra tout en œuvre pour contrecarrer ces mauvais comportements et sanctionner. Pour l'usage de la cocaïne ou autre stupéfiants c'est à la justice qu'il incombe de poursuivre et sanctionner.
AKA
Certains joueurs ont quitté le Stade dans le feutré à cause de certains comportements "déviants", et oui quand on a une grosse attractivité et un effectif aussi riche, ça aide!
Roger Coudenlèrc
Il veut donc tirer un trait sur ce fléau...
alan75
Plus question de mordre la ligne... faut se remettre sur les bons rails ! 🤷♂️
duodumat
Une partie du problème est le délai très court de persistance de la cocaïne après consommation qui affaiblit les "dépistages aléatoires" du genre "tirage au sort".
Ce genre de dopage implique des sanctions sévères et SURTOUT une EDUCATION des jeunes dès l'adolescence et poursuivie tout au long de la carrière orientée vers l'exemplarité du rugby dans la société.
Vœu pieux ? Sans doute mais que faire dans une société de plus en plus consommatrice ?
Docsound
Il est possible de faire des dépistages de drogues sur les cheveux.
Cela permet même de donner l'historique de la consommation en fonction de la zone du cheveux sur laquelle est détectée la substance.
L'avantage, c'est que les durées de persistance sont bien plus longues, 90 jours pour la coke.
La technique est sans doute plus complexe et coûteuse qu'une simple analyse salivaire ou sanguine, mais tellement plus efficace, que je ne comprends pas pourquoi elle n'est pas plus utilisée.
Quand tu sais que ça reste 90 jours et que tu peux faire l'objet d'un contrôle inopiné, ça calme un peu les envie de consommation...
alan75
Ca ne date pas d'hier. Les boules à zéro non plus...
LAmiDeTous
L'éducation par la société se passe à plusieurs niveaux. Aujourd'hui, les sociétés libérales se tournent vers un enseignement scolaire de l'empathie alors que les sociétés libérales enseignent de manière diffuse et sourde l'apathie sans formulation explicite. On baigne dans un milieu qui amène à développer l'apathie (quand ce n'est pas le sadisme)
Les drogues, c'est pareil, c'est du non dit mais des forces diffuses amènent à une appétence pour la consommation de drogue. Une éducation formalisée, explicite pour contrebalancer cette éducation de bruit de fond échouera. On mettra en place des règles pour qu'elles soient contournées, le perdant étant celui qui se soumet à la règle ou pire, intègre la règle tandis que le gagnant est celui qui a su prendre le risque de la drogue, qui a su se détacher de la doxa normale. C'est l'histoire de la contrainte. Courage à ceux qui au rugby sont dévoués pour endiguer la pratique de la drogue, l'affaire est lourde et ils nagent contre le courant.
Docsound
Arrête la drogue, ça te fait du mal...
bernie
Au delà du côté légal, il y a quelque chose qui me chiffonne. J'ai l'impression que l'on traite les conséquences et non la cause. Est ce que la professionnalisation du rugby avec tout ce qui va avec (course aux muscles, rythme effréné du championnat et des matchs, beaucoup d'argent en jeu,...) n'est finalement pas la cause de tout ça ? Alors ok, c'est spectaculaire. Mais les joueurs étant des hommes, ils se sentent peut être obligés de prendre ce genre de produit pour tenir le coup et décompresser...au détriment de leur santé.
Alors attention, je ne dis pas que ça n'existait pas avant et je ne le cautionne évidemment pas.
stef7
C'est sur que la professionnalisation a donné de mauvaises habitudes, (la course à la performance et à la récupération).qui devaient être plus rares avant, sauf l'alcool qui a toujours été présent.....
LAmiDeTous
Non. Ca va être tout le problème. Les sociétés libérales portent en elles le ferment de la consommation de drogues. En effet, l'usage de drogues est très ancien et l'humanité étant diverse, il y a des exemples de sociétés dites primitives ou primaires qui ont sombré une fois exposées à des sociétés libérales dans l'usage de drogues. Pour être clair, ces sociétés consommaient de la drogue, la drogue n'a pas changé mais la régulation de la consommation de la drogue a explosé. Dont certains cas dramatiques car des membres se laissent mourir de faim à petit feu pour se consacrer à la consommation de drogue (ces sociétés doivent récolter, chasser etc pour se sustenter) Les sociétés libérales ont fait beaucoup pour la promotion de la consommation des drogues, l'idée d'une pression du professionnalisme est trop limitée. Il y a d'autres trucs en action.
Jacques-Tati-en-EDF
Effectivement. Mais au niveau des clubs difficile de faire autre chose. Il faudrait à mon sens, faire évoluer certaines règles, modifier le cadre de jeu, et orienter le rugby vers une moindre course à la puissance et la répétition des efforts intenses. (règles sur maul après touche, règles sur placages,augmenter la possibilité de changer les joueurs, réguler le nombre de matchs, ... Voire à mon avis diminuer le nombre de joueurs ...)
Mais bon ... 😴
gjc
La consommation de cocaïne en Europe a beaucoup augmenté depuis 2016. Difficile d'avoir des chiffres précis, mais avec les résidus dans les eaux usées on estime que la consommation a quasiment doublé. Ce n'est pas choquant que les dirigeants du rugby voient ça comme un phénomène de société extérieur au rugby (même si il y a certainement des progrès à faire pour protéger la santé mentale des joueurs).
vignette
Il y a tout de même un truc qui me fascine un peu dans tout ça :
"la réglementation va évoluer" etc...
Y a pas déjà un contexte légal ? l'usage de cocaïne est un délit depuis 2019 non ?
La légèreté avec laquelle on tricotte autour d'un problème qui, une fois constaté, devrait amener à une éventuelle peine de prison (1 an) me sidère...
etutabe
Je pense qu'il voulait parler de la règlementation au sein de la LNR et de la FFR parce que à ma connaissance il n'y a rien de prévu ne serait-ce que pour les contrôles inopinés. Ce qui veut dire qu'ils sont illégaux et qu'il n'y a pas non plus de règles pour les sanctions hormis celle du code pénal MAIS les clubs et la fédé ne sont pas des juges