L'ancien demi de mêlée international a dépassé la barre des 300 matchs professionnels disputés. En 15 ans de carrière, Maxime Machenaud a fait preuve de longévité et de constance rare à souligner. Une carrière où les plus belles pages se sont écrites au Racing 92, et dont le livre se refermera à l'issue de la saison après 10 années passées dans le club francilien. Un choix certes personnel, mais également familial. "J'ai encore de l'ambition. Je souhaite jouer quelques années de plus. Je n'ai pas la certitude de jouer en Top 14 la saison prochaine, mais le projet du club me correspond, ainsi qu'à ma famille, c'est une région qu'on connait et où on s'y sent bien ".
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Pas de regrets
Bayonne est d'ailleurs un club que le joueur originaire de Bordeaux aurait pu rejoindre à l'issue de son aventure à Agen. "Je pouvais suivre Christophe Deylaud qui partait à Bayonne. Finalement j'ai décidé d'aller au Racing pour avoir du temps de jeu, car il y avait à l'époque Mike Phillips à l'Aviron, et le projet du Racing me semblait ambitieux". Un choix payant puisque ce club lui a ouvert les portes de l'équipe de France à 38 reprises. Ainsi qu'un palmarès riche. Un bouclier de Brennus en 2016 gagné en Catalogne au Camp Nou de Barcelone face à Toulon, et trois finales perdues de Coupe d'Europe.
Exclu de la finale à Barcelone suite à un plaquage cathédrale sur Matt Giteau, Machenaud garde tout de même un très bon souvenir : "Il y a eu des hauts et des bas, dans ma carrière au Racing, je suis passé par toutes les émotions. Y a un peu de frustration de ne pas avoir joué la finale, mais au final est-ce qu'on l'aurait gagné si j'y étais...". L'ancien Agenais conserve également un rapport particulier avec les finales de Coupe d'Europe. Sorti sur KO en 2016 dès la 20ᵉ minute face aux Saracens. Blessé en 2018 aux ligaments croisés. Et remplaçant en 2020. "Si on doit la gagner, c'est cette année, si on l'a pas gagné avant c'est qu'on la méritait pas".
Oublié en 2015 et 2019
Titulaire au début du mandat de Philippe Saint-André, il n'avait pourtant pas été retenu dans le groupe parti disputer la Coupe du Monde en 2015 en Angleterre. De même en 2019, où Antoine Dupont et Baptiste Serin étaient devant lui dans la hiérarchie. "Je l'ai sentie venir, notamment avec la naturalisation de Rory Kockott. Je n'ai pas forcément de regrets là aussi. Si je ne l'ai pas faite (en 2015 ndlr), c'est que je ne le méritais pas". Malgré ses désillusions, Machenaud a toujours été protégé par ses entraineurs du Racing, les Laurent Travers et Labit. "J'ai une relation avec Lolo Labit qui est très forte, on s'apprécie mutuellement. Il a toujours su me mettre en confiance, comment me prendre quand j'allais bien ou moins bien".
À Bayonne pour retrouver la ferveur quotidienne
On a tendance à considérer le Racing comme un club de show-business, avec des spectateurs et non des supporters venus au stade. En témoigne l'année du titre en 2016, où Machenaud et ses coéquipiers avaient pris le Brennus en boite de nuit sans que personne autour y fasse attention. De même pour la présentation du Bouclier à Robinson-Plessis avec seulement quelques centaines de supporters qui étaient venus accueillir les héros de Barcelone. Une scène qui souffrait de la comparaison avec les ferveurs que nous offrent la Place de Jaude, le Capitole ou la Rade. "J'avais envie de connaitre un stade plein tous les week-ends avant la fin de ma carrière, de retrouver ce que j'avais connu au début à Agen. Connaitre une pression quotidienne. Le Racing m'a tout de même offert d'autres choses que je n'aurais pas retrouvées ailleurs". Il ne sera pas dépaysé de jouer au pays basque, lui dont les légendes de son club actuel avaient joué à la fin des années 80 une rencontre à Jean-Dauger avec le béret sur la tête.
Amis à Laporte
Y a pire, il aurait pu jouer à Jean Bouin...