Alexandre Ruiz, entraineur adjoint au MHR en charge de la discipline, est un des précurseurs dans son domaine. Il est avec Jérôme Garcès, l'un des premiers anciens arbitres à être passé du terrain aux tribunes pour entrainer une équipe professionnelle. Appelé par Philippe Saint-André en début de saison pour faire améliorer au club ciste sa discipline, les Héraultais sont actuellement leader du Top 14, et se sont appuyés sur celle-ci construire leurs précédents succès.
VIDEO. Equipe de France. L'ancien arbitre Jérôme Garcès, artisan du succès des Bleus sur l'Irlande
Dans les colonnes de Sud-Ouest, Ruiz explique l'importance de la discipline dans une rencontre :
Il y a 200 phases de plaquages ou de rucks par match, donc autant de possibilités de commettre des fautes ou de récupérer des ballons. Toutefois, je ne suis pas arbitre pour le club, mais entraineur au quotidien. Je ne suis pas Jérôme Garcès avec l'équipe de France : je ne suis pas là pour arbitrer les séances. Ce n'est pas mon métier.
L'explication de Ruiz sur ces différences avec Jérôme Garcès est limpide. On a effectivement beaucoup vu le responsable de discipline en équipe de France arbitrer les différentes sessions d'entrainement des Bleus, notamment les séances à haute intensité. Là où Ruiz "se contente" de donner des consignes et d'apporter aux joueurs des indications concernant la règle et comment jouer avec. Bien sûr, Jean-Baptiste Elissalde et Olivier Azam, autres adjoints de PSA, prennent conseil sur l'arbitrage. Ruiz explique par exemple que l'entraineur des avants de Montpellier lui a demandé des explications lors du trajet en bus de ce samedi vers le stade du Stoop Twickenham pour affronter les Harlequins en huitième de finale retour de Champions Cup. Cependant, il reste catégorique sur son métier : "Je ne comptais pas lâcher l'arbitrage pour faire la même chose en club".
Cette expérience amène l'Héraultais à considérer que son parcours devrait se généraliser dans les années à venir.
Je trouve que c'est dommage qu'il ait fallu qu'un arbitre de 34 ans arrête sa carrière pour qu'on comprenne que l'arbitre était un paramètre déterminant dans la performance d'une équipe de rugby. Tous les arbitres de Top 14 doivent être formés à l'entrainement pour comprendre encore mieux les attendus. Et vice versa ! Il y a trop de frontières.
Enfin, une différence importante entre un arbitre et un entraineur que l'on retrouve en match : la maitrise des évènements. "Quand tu arbitres, tu maitrises les choses : tu siffles, tu es en charge de l'évènement entre guillemets… Quand tu es entraineur, à partir de l'entrainement du capitaine, j'ai l'impression de ne plus servir à grand-chose. Et le jour du match, tu te sens complètement inutile. Il y a trop de paramètres que tu ne maitrises pas : la météo, l'arbitrage, les choix des joueurs...". Un manque de maitrise supportable actuellement. Montpellier est premier du championnat avec cinq points d'avances sur son dauphin Bordeaux-Bègles, et est en passe de se qualifier pour les demi-finales du Top 14.
Pancho34
Au niveau des attitudes on voit le changement, ça se consomme pas pour rien dans les rucks, ils essaient de sortir vite après les plaquages.
Tous ces petits changements mis bout à bout ça change pas mal de choses.
J'aurai adoré le voir à son premier entraînement pour voir comment il a géré le fait d'avoir arbitrer ces mecs puis maintenant de les entraîner.
Anonym
Le MHR va lancer une mode puisque le RCT s’est déjà adjoint Poite pour la saison prochaine et qu’il est difficile de nier l’impact de Ruiz sur le MHR.
Mais attention, ce n’est pas parce que ça marche là-bas que ça marchera partout et avec n’importe qui. Il ne faut pas oublier qu’au delà d’être un arbitre international, Ruiz était aussi déjà un entraineur diplômé et pratiquant aux échelons inférieurs depuis de nombreuses années. Et il le dit lui même, il n’est plus arbitre mais entraineur. On verra à l’avenir mais sa réussite ne présage en rien de la réussite d’autres arbitres qui ne seraient pas eux capables d’entrainer faute de compétences.
Pancho34
Je suis d'accord avec toi, c'est pas parce que ça fonctionne chez nous que ça sera pareil au RCT.
Mais fonctionner c'est bien mais gagner le bout de bois ça serait bien mieux
Anonym
Le risque pour vous c’est que ça ne marche pas ailleurs et qu’on finisse par s’arracher ses services en lui proposant notamment des responsabilités plus importantes que celles qu’il a au MHR actuellement. Je pense que Ruiz a quand même la ferme intention de ne pas rester adjoint en charge des attitudes et des zones de rucks toute sa carrière d’entraineur surtout si sa première expérience est couronnée de succès (ce qui bout de bois ou pas est déjà le cas).
dusqual
oui tout à fait. l'aspect connaissance de la règle, lecture des arbitres... ne suffit pas. il faut vraiment que celui-ci retranscrive la partie management du coaching, y lie la technique pour construire des entrainements complets, des ateliers précis qui permettent d'affiner encore afin de coller au mieux au règlement tout en continuant d'améliorer la perf.
c'est franchement super intéressant comme approche, notamment pour lui qui va devoir échanger pour lier sa sauce à la technique de haute volée des différents entraineurs, préparateurs...
Yonolan
Moi j'en suis resté à ce que disais Lucien Mias
L'arbitre, c'est comme le vent et la pluie. Il fait partie du jeu. Il faut faire avec..
Le Haut Landais
je connaissais le nom et ai lu un petit peu sur ce monsieur qui a eu une vie fort interessante, pleine, généreuse et engagée
Yonolan
Oui et il est encore vivant je pense
Le Haut Landais
tout a fait, il a d'ailleurs participe au lancement d'un magazine intergenerationnel il y a une dizaine d'années
dusqual
ah beh c'est sur que quand on voit les progrès effectués par le mhr en discipline, l'apport est indéniable.
en plus j'aime beaucoup la manière d 'aborder son rôle au sein de l'équipe. il est pas en mode classe, on revoit les fautes... même s'il doit en faire des séances projo.
il est vraiment dans la construction d'ateliers pour arriver à fignoler les détails permettant de conserver l'efficacité tout en restant dans la règle. il fait vraiment un travail complet d'entraîneur.
Papatch
Intéressante cette démarche de "prévention de la faute", elle ne casse pas le rythme et permet le jeu. Si cette vision de l'arbitrage prouve son efficacité, la réflexion sur l'arbitrage en général pourrait suivre cette piste... le rugby y gagnerait.