Une première idyllique pour un destin tricolore. D’abord sparring-partner, Posolo Tuilagi a gravi les échelons à une vitesse ahurissante pour se retrouver vendredi sur la pelouse du Vélodrome. Avec seulement 25 matchs et un peu plus d'une saison de Top 14 au compteur, le jeune perpignanais a donc fêté sa première feuille de match avec le XV de France face à l’Irlande, vendredi en ouverture du Tournoi des Six Nations. De quoi espérer dans un futur proche une possible association avec l’autre colosse français Emmanuel Meafou. Une paire qui laisse songeur mais dont l’harmonie collective interroge.
Un attelage hors norme
Il y a encore 3 mois, le simple fait d’imaginer un jour ces deux forces de la nature côte à côte, qui plus est sous le maillot de la France, s’apparentaient davantage à un fantasme qu’une pensée tangible. Ce 1er février, l’espoir est devenu réalité. Tuilagi et Meafou c’est avant tout une attraction visuelle, des gabarits pantagruéliques. Le seconde ligne du Stade Toulousain avoisine les 2m03 pour 145 kg hors taxe.
De son côté, Tuilagi n’a rien à envier à son aîné, bien au contraire. A seulement 19 ans, le désormais Français d’origine Samoa possède des mensurations à faire pâlir ses adversaires. Le neveu de Manu Tuilagi culmine à 1m94 quand la balance affiche un poids de 149 kg. Ne nous y trompons pas, avec ces deux géants tant par le talent que la taille, la France possède en son sein des ovnis du rugby professionnel. Et leurs coéquipiers, à l’instar de François Gros en sont pleinement conscients : « Il n’y a pas énormément de joueurs comme eux qui ont leur profil et leur puissance. Ce sont vraiment de belles armes pour nous ». (RMC sport)
Mais les cantonner à leur rôle de perce-muraille serait réducteur, tant ils excellent également dans le jeu debout. En effet, dans un rugby moderne, toujours plus rapide et puissant, leur physique aurait pu leur faire défaut. Il n’en est rien puisque ces deux golgoths ont su s’adapter aux contraintes que leur imposait leur corps. Emmanuel Meafou l’a très vite compris. En seulement un an, l’Australien d'origine a perdu 22 kg. Un travail fastidieux qui a porté ses fruits. Plus alerte physiquement, Meafou s’exprime mieux sur le pré tout en faisant des ravages à grands coups d’épaules dans les défenses. Perforateur, mobile et désormais décisif, il a su se rendre indispensable dans l’effectif toulousain.
Une association peu compatible
Mais si le rêve est souvent permis, la lucidité nous oblige à émettre quelques limites. Si le physique hors du commun de ces deux joueurs donnerait du fil à retordre aux défenses et packs adverses, pas sûr que leur association soit bénéfique au XV de France. Depuis 4 ans, l’ADN prôné par Fabien Galthié est clair : prime à la vitesse et à l’attaque.
Et force est de constater qu’un Thibault Flament ou un Cameron Woki, véloce et rapide, associés à la puissance d’Emmanuel Meafou semble être le cocktail idéal pour la méthode Galthié. Outre une perte de polyvalence indéniable, la paire Tuilagi - Meafou ampute également les Bleus d’un sauteur en touche. Une option dont ne voudra pas se priver le tacticien français, désireux d’entretenir l’incertitude dans ce secteur de jeu.
Tuilagi en seconde ligne, vraiment ?
Et si leur compatibilité interroge, c’est bien parce qu’aucune autre nation n’a opté à ce jour pour deux profils similaires à ce poste. Mais Posolo est-il voué à jouer seulement en seconde ligne ? Ces dernières semaines, certains observateurs suggéraient même de le faire monter en première ligne pour offrir une alternative au poste de pilier droit. Une éventualité qui s’est diffusée dans les coursives de l’hôtel des Bleus, jusqu’aux oreilles de Fabien Galthié.
En conférence de presse, le sélectionneur tricolore a confié ne pas être fermé à l’idée : « Elle n’est pas farfelue »… Contrairement au principal intéressé : « Mais il ne veut pas. Et la première qualité d’un pilier droit, c’est d’avoir envie d’y jouer et d’y combattre », ajoute Galthié. Pourtant, sa place de titulaire en seconde ligne semble pour l'heure compromise, obstruée par une féroce concurrence. Attention à ce que cet état d’esprit ne le précipite pas dans un destin à la Romain Taofifeneua, éternel remplaçant. Posolo Tuilagi aurait, aux yeux de certains, tout intérêt à embrasser les joies du poste de pilier s’il désire un avenir radieux en Bleu et partager une feuille de match avec Emmanuel Meafou.
jojo7
S'agissant de Tuilagi vous avez eu la réponse hier et , en seconde ligne ! Qu'il s'affirme déjà , dans ce poste . Pour moi ce n'est pas gané !
Cyclotherapon
Ça ne sert a rien de tirer des plans sur la comète. D'ici 2027 il y aura des blessures, des méformes, des déclins, mais aussi de nouveaux joueurs qui vont éclore au plus haut niveau. C'est absolument impossible de savoir qui va être cantonné dans quel rôle, et pour combien de temps. Jalibert était cantonné au rôle de finisseur sur la majorité du cycle précédent, et c'est lui qui a été titulaire pendant la CdM... S'il fait un grand tournoi et/ou si Ntamack met du temps a revenir a son meilleur niveau, qui sait s'il ne gardera pas la place? Heureusement qu'il n'a pas tenté de se reconvertir en pilier droit pour augmenter ses chances.
jujudethil
Quand je vois Tulagi ça me rappelle le radiateur en fonte que j’ai sorti de la salle à manger avec
2 collègues 🥵🥵😰
stef7
Former un pilier prend du temps, il m'a fallu près de trois ans complet pour passer de n°5 à n°1 et deux ans de plus pour devenir un vrai pilier gauche...et c'était en série régionale.....
Ainu à Toulouse est d'un assez bon niveau mais cela fait un moment qu'il est là et il aura fallu du temps, alors pour le niveau international il faudra repasser.......La polyvalence devant n'est pas la même que derrière... Jeune en n°5 j'étais plutôt bon en n°4 je n'y suis jamais arrivé......
pascalbulroland
Pour moi, le poste de pilier droit est encore plus "technique" et physique que le poste de pilier gauche, qu'en pensez vous..?
stef7
La différence est énorme, la pression est bien plus grande, il faut donc la technique de positionnement, la force, les reins. Quand on a pu me faire jouer à gauche pour dépanner, ma seule consigne personnelle, ne plus bouger après la mise en place... C'était le grand débat des mélées pénalisées, un droitier qui écroule la mélée emmène son vis à vis au sol en appuyant sur le bras de l'adversaire, et l'arbitre pénalise le pilier gauche pour perte d'appui (10% des cas, pour le reste c'est le gaucher qui roule son vis à vis, je l'ai fait plus d'une fois y compris pour récupérer des essais de pénalité !) . J'ai toujours été admiratif d'un Poux qui pouvait jouer droite ou gauche indifféremment avec le même niveau
pascalbulroland
Je vois qu'on est d'accord...
C'est pour cela que faire monter Tuilagi en pilier droit est une hérésie à mon avis...
Avoir le niveau international à ce poste demande du temps, et ce joueur le sait, d'où son refus je pense.
stef7
Effectivement, pour ma part je suis monté de deuxième ligne en pilier suite à de nombreuses blessures au genou où j'ai pris un peu de poids à chaque arrêt et que je ne suivais plus le rythme.... Changement forcé mais çà m' a permis de jouer plus longtemps....
Barraka
Toujours du mal à voir la logique avec le repositionnement de Tuilagi en pilier droit, parce que la 2nde ligne est actuellement "obstruée par une féroce concurrence".
Déjà je ne vois que Meafou en féroce concurrence en #5. Tao prendre probablement sa retraite à l'issue du tournoi et Willemse ne sera plus tout jeune d'ici 4 ans. Peut-être Flament si on décide de le décaler définitivement en #5. Maintenant si Meafou se pète à l'orée de la CDM 2027, on sera bien content d'avoir d'autres candidats au poste.
Et en supposant qu'il arrive à faire sa reconversion ET que celle-ci se passe bien, qui dit que d'ici là entre Laclayat, Falatea, Bamba, Colombe, Tatafu ou autre, on n'aura pas un ou plusieurs joueurs solides au poste.
Gio-nemanquaitpas-d'Aplon
Euh...qui en rêve ?
NeST
François Gros, il peut jouer 3e ligne et pilier, c'est ça la polyvalence à la Galthié 😁
Bord de l’aube et glais
Tu veux dire Jean Francois Gros ? 😉
NeST
Non lui joue pilier et peut dépanner en 3e ligne, pas du tout pareil 😁
Manu
Tao, "le meilleur impact player au monde" selon Servat avait envisagé la fin de sa carrière internationale après le mondial. Donc, c'est que dans sa tête il n'en voulait ou pouvait plus comme le firent après la CDM 2019 Poirot et Vahaamahina.
Puis, comme Atonio, il est revenu sur sa décision.
Mais, comme Willemse, Tao ne semble être là que pour assurer une certaine continuité mais sûrement pas pour jouer la prochaine CDM.
A mon avis, Meafou et Tuilagi devraient les remplacer au poste de n°5 avec l'un des 2 dans un rôle d'impact player, sachant que je verrai bien Tuilagi plutôt dans ce rôle pour couvrir également le poste de 8 remplaçant derrière Aldritt. Rappelons que papa Tuilagi jouait très bien en 8 destructeur. Donc, dans mon esprit, Meafou serait titulaire au côté de Flament ou Woki. Mais comme ces deux derniers sont polyvalents 2eme/3eme ligne, ils pourraient également être tous les 2 dans les 23
Avouez que Meafou Tuilagi Woki et Flament sur la même feuille de match, cela emmènerai beaucoup d'options en deuxième et 3eme lignes.
Fufu Brindacier
Le retour du pack à 1000 kg si cher à PSA ? Je me souviens que ça avait été un franc succès à l'époque... Par ailleurs je sais que c'est dans le thème de l'article, mais François ne s'appelle pas Gros.