Ce dimanche, Ange Capuozzo ne figurera pas sur la feuille de match du Stade Toulousain pour le déplacement à Exeter en Champions Cup. Après douze rencontres disputées cette saison, dont neuf comme titulaire, l’arrière international italien bénéficie d’un repos bien mérité. L’occasion pour le joueur de revenir sur une année marquée par des hauts spectaculaires et des bas difficiles à encaisser.
Un début de saison éclatant après un long apprentissage
Avec 10 matchs toutes compétitions confondues, 7 titularisations et autant d’essais autant d'essais, Capuozzo signe une première partie de saison impressionnante. Mais ce succès n’est pas arrivé par hasard comme il le confie à L'Equipe. « C’est ma troisième année à Toulouse. J’ai pris le temps d’apprendre et de digérer les changements, que ce soit la médiatisation ou l’exigence du haut niveau », explique-t-il.
Après des débuts parfois hésitants, il admet avoir modifié ses routines, notamment dans la gestion de sa condition physique : « Travailler pour travailler n’est pas la solution. J’ai appris à m’écouter, mais pas trop. »
La Coupe du monde, une expérience marquante
L’élimination prématurée de l’Italie en phase de poule de la Coupe du monde, combinée à une commotion cérébrale frustrante contre la France, a laissé des traces. « Émotionnellement, cette Coupe m’a beaucoup coûté », confie-t-il. Revenir au quotidien après trois mois intenses avec la Squadra Azzurra s’est révélé particulièrement difficile. « J’ai eu du mal à retrouver un équilibre. C’était compliqué d’en parler, je ne voulais pas me plaindre. »
Se plaindre de ça pourrait être assimilé à un problème de riche... Le rugby n'impose pas cette notion de virilité. C'était une forme d'humilité vis-à-vis de ceux qui galèrent plus que moi, qui ont des problèmes de santé, d'argent. Je ne voulais pas me plaindre alors que je venais de vivre une Coupe du monde et que je joue dans le meilleur club du monde.
La santé mentale, un sujet encore tabou
Capuozzo n’hésite pas à briser le silence sur les défis psychologiques auxquels font face les rugbymen. « Nous ne sommes pas des surhommes. Ce que les gens voient comme extraordinaire dans notre vie ne l’est pas toujours. »
Plus rien ne me procurait d'émotions. Même le positif ne me rendait plus heureux. Je ne profitais plus de la vie. Je n'étais pas très agréable et ça ne se passait pas bien dans la vie de tous les jours. Je m'en suis beaucoup voulu.
Il insiste sur l’importance de s’entourer : « Mon entourage a été capital pour prendre du recul. » Il reconnaît également l’apport de professionnels, notamment via la méditation et la préparation mentale.
Malgré les épreuves, Capuozzo transmet un message optimiste : « Il faut savoir que la porte de sortie existe. Même quand tout semble insurmontable. » Pour lui, le déclic a eu lieu lors de sa convocation pour le 6 Nations 2024. Une bouffée d'air frais qui lui a donné un coup de boost. Conscient de son rôle de modèle, il souhaite encourager d’autres joueurs à assumer leurs fragilités. « Parler de ces sujets ne peut qu’aider ceux qui nous regardent. »
balobal
Joli témoignage, on ne parle pas beaucoup des personnes au delà des joueurs, et pourtant c'est le plus important.
Jak3192
Bonhomme semble t'il très humain.
Je l'apprécie d'autant
Chandelle 72
Cette coupe du monde m'a beaucoup coûté...
Un peu comme au Rugby français, à tout point de vue
Amis à Laporte
Quelques millions d'euros à toi aussi ??? Nan, j'déconne ! 😉