Le match
Il y a des jours comme ça où tout sourit. En première mi-temps, les Montpelliérains ont presque réussi tout ce qu’ils ont entrepris. Emmenés par sa charnière Pienaar-Steyn, 100% sud-africaine (et championne du monde), la bande de Cotter martyrise la défense adverse. D’abord à grands coups de boutoir, puis en déplaçant le ballon sur les extérieurs où Nemani Nadolo et Benjamin Fall se sont montrés dangereux. Finalement, deux pénalités (Pienaar), un drop (Steyn) et deux essais (Van Resburg, B. Du Plessis) récompensent la domination locale. Et sans quelques petites approximations héraultaises, la note aurait pu être plus salée pour les Castrais si Mr Gaüzère n’avait pas fait appel à la vidéo pour refuser des essais de Jannie Du Plessis et Benjamin Fall. 21-0 à la mi-temps, il n’y a qu’une seule équipe sur le terrain.
Au retour des vestiaires, on craint le pire pour les visiteurs. D’entrée, Bismarck Du Plessis y va de son doublé grâce à la recette Made in Montpellier du ballon porté et on imagine mal une remontada des coéquipiers d’Antoine Babillot. Mais les Castrais, à l’orgueil, ne se laissent pas abattre. Pendant vingt minutes, ils pilonnent la ligne ciste. Mais la défense montpelliéraine est en place. Elle plie mais ne rompt pas. Jusqu’à cette ultime séquence qui propulse enfin Armand Battle derrière la ligne. Les hommes d’Urios pensent même priver leurs adversaires du bonus offensif. Que nenni. Sangapuis Tomane inscrivent le 4e et 5e essai dans les dix dernières minutes du match pour conclure le match en beauté. 45-7, tarif maison pour le CO à l’Altrad Stadium.
Les joueurs
- Nemani Nadolo : Il a constamment mis les siens dans l’avancée en première mi-temps. Le colosse fidjien a bonifié chaque ballon qu’il a touché grâce à sa puissance. Moins en vue en seconde période.
- Bismarck Du Plessis : Auteur d’un doublé, le talonneur sud-africain a encore montré qu’il était un élément indispensable du pack héraultais. Impeccable au lancer, il y est allé de son doublé. Sur son premier essai, il réalise un une-deux d’école avec Benjamin Fall.
- Julien Bardy : Le meilleur match du troisième ligne cette saison avec Montpellier. Au four et au moulin, le Franco-portugais a distribué plaquages sur plaquages et a surtout multiplié les charges dans l’axe. Un match plein.
- Pienaar-Steyn : La charnière sud-africaine a dirigé cette rencontre d’une main de maître. Le premier s’est illustré comme le patron du jeu montpelliérain, tandis que le second a bien alterné jeu au pied et au large. Souvent critiqué pour ses qualités à l’ouverture, François Steyn a fait taire beaucoup de critiques et prouve que c’est plus qu’une solution alternative quand Aaron Cruden n’est pas là.
- Florian Vialelle : Un des seuls Castrais à surnager. Le centre français s’est employé en défense en première mi-temps. Il s’est contenté de plaquer à tour de bras à défaut de s’exprimer offensivement. Un bon retour sur Alexandre Dumoulin en première période qui filait à l’essai.
On aurait pu citer : Urdapilleta, Battle, Willemse, Van Resburg.
Le fait marquant
Ultra dominés, les Castrais sont à la peine en première période. Christophe Urios, plusieurs fois filmé par les caméras de Canal + le visage fermé, tente de chercher des solutions. A la demi-heure de jeu, après une longue séquence infligée par les avants montpelliérains, le manager décide de sortir Victor Moreaux et faire rentrer Rodrigo Capo Ortega. Le deuxième ligne ne semble pas comprendre son renvoi sur le banc si tôt dans la partie. Lui et son manager ne se serrent même pas la main. Comme un symbole.
Les réactions
Vern Cotter, satisfait de ses hommes après la rencontre : « Il y avait beaucoup d´énergie sur le terrain, de l’envie d’avancer. Dans l’ensemble je suis content de cette partie. C’était pas trop mal en première période. On s´est fait peur à la mi-temps avec deux essais refusés. On a repris sérieusement en seconde période. Même quand ils nous ont repris le bonus offensif on a su réagir. Il faut souligner le travail du packet d’avants, même si en seconde mi-temps on a fait preuve de trop d’indisciplines.»
Christophe Urios n’a pas tenu le même discours que son homologue montpelliérain : « Sur le match je n’ai pas reconnu mon équipe. On est sur une dynamique pas très bonne. En première période, on n’a rien montré. Montpellier a joué avec les mains en haut du guidon. Ce n’est pas possible. Ce soir j’ai un sentiment de honte. Il va falloir que je trouve des solutions. »
La stat :
9.Les Montpelliérains ont décroché leur neuvième bonus offensif sur onze martchs à domicile en championnat. Une statistique incroyable qui propulse les Cistes en tête du classement.
Le Bilan
Invaincu à domicile, Montpellier conforte sa place de leader. La forteresse Altrad Stadium est imprenable cette année. Les Héraultais, malgré la victoire de Toulouse, possèdent un joli matelas avec 6 points d’avance (71pts). Pour les Castrais (8ème, 56 pts), la place de qualifiable est encore jouable. Mais si Toulon l’emporte face à Clermont à domicile, les Tarnais devront faire un quasi sans-faute pour espérer disputer les phases finales.
lelinzhou
BREAKING NEWS
Scènes affreuses hier après-midi : au cours d'une excursion dans le Languedoc, les joueurs du Racing 81, un club de rugby du Tarn, ont été piétinés par des pachydermes échappés d'Afrique du Sud. Une cellule d' urgence médico-psychologique a été mise en place pour prévenir de graves blessures d'amour-propre.
Pancho34
Pour l'instant on joue bien mais on a rien gagné on verra à la fin mais c'est sur que mis à part le non match face à l'UBB on prend du plaisir par rapport à Withe
AKA
Et le match à E Wallon?
Tuilagi Bouffi
Je pense qu'il parlait uniquement des matchs à domicile.
A l'extérieur c'est effectivement en dents de scie, avec parfois de jolis coups (Castres, Pau, Clermont) mais aussi de belles purges (Racing, Toulouse).
Pancho34
c'est ça pour les matchs à domicile à l'extérieur beaucoup de trou d'air.
Bagnar
Comme Urios l'a reconnu, je n'ai pas reconnu le CO ! Quelle débandade.
Excellent résumé par le Rugbynistère. Je trouve aussi que les propos de Urios (j'apprécie beaucoup l'homme) sont honnêtes et tels que devraient l'être ceux d'un coach. Sans fioritures, réalistes.
Petit parallèle avec le ballon rond, Jardim, l'entraineur de l'ASMonaco, tient le même type de discours. Chirurgicalement précis, dans la majorité des cas, très respectueux de ses joueurs, de l'adversaire et de l'arbitre. (Sauf véritables décisions litigieuses ... )
Il va falloir vite se ressaisir pour le CO !!!