Voyage au pays des cancres, le ton est donné, le bonnet d’âne est réservé. Agen est le mauvais élève désigné. Pas de rédemption possible dans la cour du Top 14. Il n’y a pas de place pour le dernier de la classe, loin, déjà loin de l’avant-dernier ou de son antépénultième devancier. Trop loin pour penser simplement les rejoindre. Ce titre volontairement provocateur et frondeur d’un quotidien parisien reflète malgré tout la saison galère des Lot-et-Garonnais, loin, si loin du niveau de ses anciennes gloires, Sella, Berbizier, Dubroca, Zani, Malbet ou Lacroix qui ne sont plus que des noms sur un illustre palmarès. Les faits sont là, à l’époque de la data, plus rien ne passe à l’as :
- les 15 défaites, record de Perpignan (saison 2018-2019) égalé
- les 19 points de retard sur Montpellier (13ème)
- Plus mauvaise attaque : 188 points inscrits
- Moins bonne défense : 570 points concédés (soit 38pts/rencontre)
La dernière victoire remonte à presque un an : le 22 février 2020 à Brive (16-30). Depuis, malheureusement les courbes se sont inversées et le pruneau n’est plus invité à la table des Coujoux. Après le dernier match contre Toulouse, défaite à la maison 0-59, les anciens de la maison, aujourd’hui Toulousains, Miquel et Fouyssac, interpellent et saquent, mettant en exergue l’attitude de certains joueurs agenais sur le terrain, souriant au terme du match avec une raclée historique au compteur. Remarquant au passage que dès le 1er essai de Lebel, les yeux se sont baissés et qu’à la 20ème minute (0-19) les bras ont suivi.VIDEO - Top 14. Record d'essais pour Toulouse et de défaites pour AgenLe président Fonteneau a essayé de changer le cours des choses, limogeant Laussucq et Vaquin, appelant Régis Sonnes à la rescousse. Un coup d’épée dans l’eau, rien n’a changé, ça semble même être pire… Le comble a été atteint avec cette bagarre sur fond d’alcoolisation dans un aéroport italien entre deux joueurs, au retour d’un match de coupe d’Europe annulé. Suite à cet esclandre le talonneur Ngauomo, jugé coupable, s’est vu libéré et est parti rejoindre les bords de l’Agout à Castres. La grosse recrue de la saison, la pépite anglaise Ibitoye, une déception de plus dans le marasme d’Armandie, est déjà repartie vers une autre galère plus fortunée, rejoindre la malédiction du Montpellier d’Altrad et de Saint-André, l’exorciste aux pouvoirs limités.Agen - Pendant que son mari se fait licencier, elle revend ses maillotsPour arranger le tout, Abbadie a déjà signé à Brive pour la saison prochaine et 21 joueurs sont en fin de contrat. Ce qui laisse craindre une hémorragie à la fin de ce pénible exercice. C’est peut-être pour anticiper cela que le staff technique avait convié de nombreux espoirs du club à venir jouer le dernier match contre Toulouse. Ce n’était pas un cadeau, mais ça permet d’engranger, vitesse grand V, une expérience certaine. Cet apprentissage acquis dans le dur est toujours un souvenir aussi bénéfique que douloureux. Quand on doit faire appel à lui, la cicatrice, toujours vivace, rappelle sans cesse l'origine de sa souffrance. Pour couronner le tout, la covid s’est invitée au bal des emmerdes, mettant sur le flanc plusieurs joueurs et le report du match à Bayonne. Cerise sur le gâteau, c’est la version variant anglais qui aurait fait son arrêt-buffet au pays de Ferrasse et Basquet. Contaminant en passant quelques joueurs toulousains comme une punition divine et vengeresse qu’invoque un condamné avant de passer de vie à trépas.''Il n'est pas impliqué'' : Fonteneau pas tendre avec Gabriel IbitoyeDe nombreuses questions restent, malgré tout, en suspens…
Quel avenir pour le SUA ?
Avec quels joueurs ??
Lors de la prochaine journée contre Clermont, le stade Armandie sera-t-il la morne plaine de la 16e défaite de la saison ? Deviendra-t-il ainsi le Waterloo du record de défaites en Top 14 ? Doit-on continuer à intégrer des Espoirs avec les pros afin de les préparer à un avenir compliqué ? Quels objectifs pour cette fin de saison ? Pour l’année prochaine ? Au-delà du cas d’Agen, n’est-ce pas une finalité pour ces équipes de villes moyennes (Bayonne, Brive, Pau, Castres…) et aux petits budgets, de vivre des saisons galères et de faire l’ascenseur entre Top 14 et P ro D2 ? Je ne sais pas si nous aurons toutes les réponses rapidement. Mais les questions sont posées et le débat ne fait que commencer… La nature a horreur du vide, le rugby aussi, toutes nos discussions doivent permettre de le combler, du moins c'est son but avoué…
MARCFANXV
Si l'avenir des clubs était directement corrélé au niveau actuel de performance des Espoirs, je me ferais aujourd'hui plus de souci du côté de Toulon ou Bordeaux que je ne m'en ferais du côté d'Agen...Ha mais ce n'est pas directement en lien ? On ne m'aurait ainsi pas tout dit...
julien t bonnaire
"Au-delà du cas d’Agen, n’est-ce pas une finalité pour ces équipes de villes moyennes (Bayonne, Brive, Pau, Castres…) et aux petits budgets, de vivre des saisons galères et de faire l’ascenseur entre Top 14 et Pro D2 ? " sans vouloir faire le relou, la preuve du contraire c'est les deux titres de champion de France du CO depuis 10 ans (le dernier en 2018).
Team Viscères
Dans la liste Castres et Pau sortent du lot, parce que les clubs disposent d'un mécène fort qui permettent de s'affranchir des limitations de la ville en terme d'attractivité et de moyens. Leurs budgets sont d'ailleurs incomparables avec 50% de moyens de plus que le trio Agen Bayonne Brive (par comparaison, c'est le même ordre de grandeur qu'entre Pau/Castres et le Racing/Montpellier).