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TOP 14 - CA Brive : Vivien Devisme, le Ch’ti qui ne demande qu'à grandir
Vivien Devisme a donné une leçon à Francisco Gómez Kodela pour sa première titularisation en Top 14.
La mêlée de Brive a explosé celle du LOU. Le pilier originaire de Calais, titularisé pour la première fois en Top 14, n’est pas étranger à cette réussite.

C’est la 53e minute au stade Amédée-Domenech. Le CA Brive gagne une nouvelle pénalité sur mêlée, déjà la 5ème de la soirée. Guillaume Ribes, non sans avoir chambré son homologue du LOU, sort du terrain en compagnie de Patrick Toetu et Vivien Devisme. La première ligne est applaudie par le public briviste, conscient de l’abattage qu’ont réalisé ces trois-là. L’un d’entre eux faisait pourtant son baptême de titulaire en Top 14. Vivien Devisme avait joué quelques minutes contre Castres et Pau, mais n’avait jamais débuté une rencontre comme titulaire.

Lien VidéoTu viens de disputer tes premières minutes en tant que titulaire en Top 14. Le lendemain, tu fais un article dans l’Equipe et le Midol où tu fais même partie du XV de la semaine. Comment tu vis cette nouvelle célébrité ?

(Il rigole) Ça fait plaisir. A la base, ce n’était pas du tout prévu que je commence le match. C’est un très beau cadeau de Noël pour mes parents, présents dans le stade. Après, forcément, ça met une petite pression supplémentaire, parce que d’un week-end à l’autre ça peut ne pas marcher et tout est remis en question.

L’année dernière tu étais encore pensionnaire de Fédérale 1 à Soyaux-Angoulême. Là c’était le grand bain, titulaire contre Lyon à la maison. Un peu d’appréhension ?

J’avais travaillé avec Guillaume Ribes en Challenge européen et vu que ça marchait bien, ils ont fait le pari de me mettre titulaire. Les joueurs m’ont bien accompagné, que ça soit Francois (Da Ros), Damien (Jourdain) et Guillaume (Ribes) ou encore Julien Ledevedec. Ils m’ont expliqué comment il (Francisco Gómez Kodela, pilier du LOU) faisait ses mêlées et comment le contrer le mieux possible. Comme je suis quelqu’un qui réfléchit un peu trop parfois, le coach (Didier Casadeï) m’a rassuré. Il m’a dit, "ne te prends pas la tête, tiens bien ta mêlée et ta liaison avec Guillaume, et dans le jeu, faut t’y filer."

Fédérale 1 l’année dernière, Top 14 cette année, c’est le grand saut. Y’a un monde d’écart ? Est-ce que tu chambres encore dans les mêlées ?

(Il rigole) Ce week-end, ça a chambré, mais pas moi. C’est Guillaume et l’autre talonneur qui ont bien causé, mais ça reste gentillet. Oui le Top 14, ça va beaucoup plus vite, c’est plus organisé et c’est plus rude. Lorsqu’on a disputé les phases finales avec Soyaux l’an dernier, ça s’engageait bien, mais il y a un fossé, c’est sûr.

Ton regard sur le début de saison du CA Brive ?

C’est pas trop mal. Si on regarde bien, on peut faire 6ème, les autres sont pas très loins au classement. C’est assez serré finalement. A domicile, mis à part contre Clermont, on a toujours gagné nos matchs, et on a pu faire un résultat à Toulon, donc c’est positif.

Les coachs visent le haut de tableau ?

L’objectif pour l’instant, c’est d’assurer le maintien le plus rapidement possible. Du coup, on doit faire un résultat contre le Stade Français samedi. Si ce maintien est assuré, pourquoi pas regarder plus haut et chercher la qualif’.

La suite c’est donc le Stade Français, samedi, à Jean Bouin. Là encore, tu vas tomber sur un client, Rabah Slimani. Pressé d’en découdre ?

Oui, il y a pas mal d’appréhension. C’est un international français, on connait sa valeur en mêlée et ses forces dans le jeu courant. Il y a d’un côté la pression mais aussi l’envie de se tester, sans aucune prétention. Il faudra essayer de faire le mieux possible et de s’en sortir. Ça a bien marché sur ce match (contre le LOU), il faut enchainer. La mêlée, on le sait, ça varie d’une semaine à l’autre. 

Parle-nous un peu de ton parcours. Tu viens de Calais, dans le grand Nord. Comment es-tu venu au rugby dans cette patrie de foot. Fier de tes origines ?

J’ai fait pas mal de sport avant le rugby. Du foot, du badminton, de la planche à voiles et même de l’équitation. Mes parents ne voulaient pas trop que je fasse du rugby au départ. Pour eux, c’était un sport basé sur la violence, pas trop de respect dedans. Avec la coupe du monde 2007, ils ont découvert un autre rugby, avec l’ambiance que l’on connait. Nous sommes allés au club de Calais et ils ont beaucoup apprécié. J’ai donc commencé à 15 ans à l’ARC (Amicale Rugby Calaisien). J'ai joué huit pendant mes 2 ans à Calais avant de partir à Colomiers où j'ai été mis pilier. On est toujours fier d’où on vient, surtout quand on regarde derrière soi, on se dit que ça se passe plutôt bien, le parcours est beau même si il y a encore beaucoup de travail à faire. Si ça peut donner l’envie aux personnes venant du Nord de tenter l’expérience, c’est super.

Tu chantais des paillardes en ch’ti dans les vestiaires ?

Non, même pas. (Il rigole) C’est vraiment les anciennes générations qui parlaient comme ça, même mes grands parents ne le parlent qu'un petit peu. Mon grand-père m’a d’ailleurs montré un journal écrit tout en ch'ti quand j’étais plus jeune, c’est juste incompréhensible.

Tu as regardé la finale de la Coupe de France de foot entre Calais et Nantes en 2000 (Victoire 2-1 de Nantes) ? Cela ne t’a pas donné envie de taper dans un ballon rond ?

Oui c’est un très bon souvenir. On était tous supporters de Calais. Nous avions regardé ça en famille avec des amis. Bon, grosse déception à la clé… Si ça a pu me donner envie de jouer au ballon rond, c'est juste avec les copains dans la rue, mais pas en club. J’avais déjà fait quelques entrainements mais je n’aimais pas trop la mentalité.

A 17 ans tu fais le grand écart en partant à Colomiers, sans la certitude de percer. Pas trop dur de quitter les tiens à ce moment là ?

Je suis parti à 17 ans à Colomiers. J’ai été repéré avec l’équipe des Flandres lors d’un tournoi inter sélections à Poitiers. Je voulais tenter l’expérience, savoir jusqu’où je pouvais aller avec mes capacités. Il y a eu des moments de doute, c’est sûr. On est à 1000km des siens alors que dans ces moments là, on a besoin d'eux. D'autant que j’ai pas mal d’attaches avec ma famille. C’est vrai que c’était compliqué. Mais au fur et à mesure on prend sur soi, il n'y a pas d'autre choix.

A titre personnel, comment vois-tu la fin de saison ?

L’objectif, c’est d’engranger le max d’expérience et de temps de jeu pour être titulaire à mon poste l'année prochaine. Je vais me battre pour ne plus être le petit jeune prometteur mais plutôt le mec indiscutable sur lequel on peut compter tout le temps.

La fiche du joueur

Vivien Devisme, 23/03/1992, 1m75 112 kg
Clubs : - Amicale Rugby Calais : 2007 à 2009,
- Colomiers de 2009 à 2012
- Perpignan, équipe espoir de 2013 à 2014
- Soyaux Angoulême, Fédérale 1 de 2014 à 2016
- CA Brive depuis 2016

Merci à Lucas Mediavilla pour cet article ! Vous pouvez vous aussi nous soumettre des textes, pour ce faire, contactez-nous !

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  • JR1915
    24792 points
  • il y a 7 ans

Beau discours, apparemment quelqu'un de bien et une excellente pioche pour le CAB. Qu'il continue à bosser et ça va le faire.

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