Un rayon de soleil dans un ciel grisâtre. Lundi soir, doublement auréolée des titres honorifiques de meilleur staff et de meilleur joueur de Pro D2 de la saison 2017/2018 en marge de la Nuit du Rugby, l’USAP s’est offert un bol d’air salutaire. Il faut dire que, depuis un peu plus d’un mois désormais, l’euphorie qui s’était emparée de l’environnement du club catalan suite à sa remontée dans l’élite du rugby français a sérieusement pris du plomb du l’aile. Défaits lors des cinq premières journées de championnat, les hommes du trinôme Arlettaz - Freshwater - Lanta ont abordé dans une posture délicate leur course contre-la-montre en vue du maintien. Prémices d’une saison galère ou marasme conjoncturel ?
Entre inexpérience et manque de justesse technique
Ce n’était un secret de polichinelle pour personne, mais force est de constater que l’inexpérience du plus haut niveau de la majeure partie du noyau dur de l’effectif usapiste, constitué entre autres de la génération 92/93 (Carbou, Brazo, Chateau, Ecochard, Selponi, Pujol, Farnoux…) et autour duquel s’est articulée la « remontada » de l’USAP, pèse lourd dans la balance en ce début de saison. En panne d’inspiration offensive notamment, les coéquipiers du demi de mêlée Tom Ecochard éprouvent de nombreuses difficultés à appréhender et à assimiler les standards du Top 14 en matière de justesse technique et de vitesse d’exécution. La copie rendue par ces derniers au cours de la première mi-temps à Grenoble samedi dernier, indigente offensivement parlant et gangrenée par une multitude de scories techniques individuelles, en est l’illustration parfaite, au même titre que leur tendance à s’affoler une fois proches de la ligne d’en-but adverse. Restés fidèles à leur philosophie de jeu basée sur le mouvement, les Catalans verront donc leur salut passer par leur capacité à hausser individuellement leur niveau de jeu et ainsi gommer, du moins en partie, leur manque de bouteille — dont découle un complexe d’infériorité apparent — face aux écuries les plus chevronnées de l’hexagone. Une mission loin d’être impossible quand on connaît le potentiel exploitable des troupes de Patrick Arlettaz, mis en lumière tout au long de la saison dernière.
Un pouls à prendre sur le plan physique…
Parmi les autres maux qui touchent actuellement la formation roussillonnaise, on peut invoquer le manque de caisse physique relativement patent des joueurs usapistes, en apparence intimement corrélé à une implosion fréquente aux alentours de l’heure de jeu. Contre Lyon puis à La Rochelle, les Sang et Or ont rivalisé pendant plus de cinquante minutes avant de baisser pavillon physiquement (et mentalement, certes) et de laisser leurs adversaires prendre intégralement l’initiative du jeu et le dessus dans tous les compartiments. Là encore, le parallèle avec l’épopée de l’année précédente est cinglant, tant l’une des armes principales des Catalans résidait dans leur aptitude à donner un coup d’accélérateur fatal dans le dernier quart d’heure. Bien que la comparaison puisse paraître fallacieuse au regard de l’écart incontestable entre les deux divisions en termes de degré d’intensité. À cet égard, à la question de la supériorité de l’effort physique à fournir en Top 14, la déclaration dans les colonnes de L’Indépendant du flanker Alan Brazo est tout sauf anodine : « À la mi-temps (du match contre le LOU, ndlr), quand on rentre au vestiaire, on a l’impression d’avoir fini le match alors qu’il en reste la moitié ».
… Et un effectif de plus en plus handicapé
À cet amas d’embûches, vient se greffer une longue liste de blessés à laquelle les dirigeants catalans ne s’attendaient sans doute pas. Frappé de malchance depuis la grave blessure au genou du pilier droit Alex Brown lors du match amical face au Stade Toulousain, le staff usapiste subit de plein fouet une hécatombe à des postes clés et doit composer avec la perte de titulaires en puissance. Un problème de profondeur d’effectif matérialisé le week-end passé par l’association au centre de l’attaque des habituels ailiers Mjekevu et Acebes, suite à la sortie prématurée sur blessure du trois-quart centre tongien Afusipa Taumoepeau. Pas vraiment de quoi faciliter l’assimilation des automatismes au sein des lignes arrières, donc.
Engluée dans une spirale négative depuis son revers inaugural face au Stade Français, et avec un capital confiance en berne, l’USAP voit désormais une montagne se dresser face à elle : statistiquement, seulement deux équipes ayant connu un aussi mauvais — voire pire — début de championnat sur le plan comptable sont parvenues à se maintenir au terme de la phase régulière (Pau en 2006 et Bayonne en 2007). Ceci dit, les Catalans ont des arguments à faire valoir et, malgré un scepticisme ambiant, tout porte à croire qu’il leur suffit d’un déclic mental, à même d’insuffler une nouvelle dynamique collective. Dès ce samedi avec la réception du voisin montpelliérain ? Malgré l’ampleur de la tâche, face à Goliath, David ne saurait se résoudre à déposer les armes…[Pronostics] Top 14 - 6e journée. Derbys, rivalités, qui est favori ?
Stado 1973
Le fossé est en train de se creuser entre la ProD2 et le Top14, où malheureusement on revoit les anciens clubs de ProD2 pour rejouer du yoyo et pour jouer difficilement le maintien , c est une réalité !!! Après, c est le championnat des portefeuilles avec les plus aisés !! Ça c est une évidence criarde !!!! C est comme le bifteck, il faut y mettre le prix !!!
fabien81
le manque de talent tout simplement, les mecs en facs sont meilleurs
Babalonis
C'est partie pour une guerre fac/IUT/BTS
fabien81
bien vu, j'ai oublié de me relire
Babalonis
Je leur souhaite de se réveiller juste pour pas les avoir à nouveau l'année prochaine
Team Viscères
Pourtant ça leur permettrait de viser une tactique au long terme qui donne de fortes chances d'être champions une année sur deux.
Babalonis
Parle pas de malheur
Team Viscères
C'est assez simple à expliquer, avec la caisse qu'ils se sont mis lors du titre l'année dernière les Catalans retrouveront un taux d'alcoolémie acceptable (ne parlons pas de "sobriété" pour autant, ils restent catalans) vers début décembre. Ils auront donc environ 4 mois de retard à l'allumage.
ced
perso j'essai de maintenir le même ratio été comme hiver, comme ça je peux gueuler sur les joueurs qui n'avancent pas, sinon je serai à leurs places sur le terrain bien évidemment
breiz93
Je parlais de titre pas encore digéré, je n'ai pas dit distillé...
breiz93
La remontée en top 14 était l'objectif..., ça n'a pas été digéré et le maintien paraissait déjà acquis, pour certains, vu la fin de saison.
Rchyères
A mon sens c'est surtout une question de niveaux , collectif et individuels . ça a été criant dès le premier match contre le Stade où l'écart était encore plus important qu'avec une équipe de pro D2 . ça va certainement s'améliorer durant la saison mais l'écart avec les autres sera certainement déjà irrattrapable . Grenoble semble donner d'autres certitudes et sera à la lutte toute l'année .
JoeMbu
Ah non non non !!! La Section Paloise ne s'était pas maintenue en 2006 !! On a été relégués et on a passé 9 ans dans l'enfer de la Pro D2 😊.
tropico
devant ca va mais c'est surtout derriere que c'est difficile... surtout avec le départ de la star Cocagi
ced
heu il est pas vraiment parti puisqu'il est toujours là, juste blessé
et si derrière c'est pas génial c'est bien en 1e ligne que la saison va être longue
tropico
dsl je voulais dire mafi
ced
oui c'est plus logique
Ahma
Quand on pense que Mafi est parti uniquement parce qu'il en avait marre qu'on lui chante "fous-y d'la paille"...
ced
la c'est vraiment subtil
Grand Sachem aux sages commentaires
La pelouse va mieux ?
ced
nickel, il commence à pleuvoir, en avril elle sera verte, au moins dans l'en but
Trainduc
Cata-lent, c'est simple, non ?
m73
Je l'ai pas vu venir celle là, elle est magnifique !
m73
Je pense tout simplement qu'il n'ont pas digéré leur titre de pro D2 et la montée qui l'accompagne. Ils sont arrivés avec plein de certitudes , peut être trop confiants et dès le premier match ça s'est mal passé.
Au contraire Grenoble a tout de suite basculé dans le top 14 et s'est mis au travail très tôt. Ca n'a pas payé dès le début mathématiquement mais sportivement si avec à chaque fois des défaites entre 7 et 3 points face àd e grosses équipes (la rochelle, toulouse ) et si l'USAP est venu plus détendu à Grenoble pour jouer son coup jusqu'au bout, ils étaient encore mené de quasiment 20 pts à la 65 ème.
Ils paraissent vraiment faible et incapables de lutter physiquement cette année alors que le second promu paraît nettement plus solide.
ced
on a surtout la même équipe à 2 - 3 près que celle qui évoluait en proD2, ça c'est un vrai problème
dusqual
assez d'accord avec ton analyse. je rajouterais que le fcg était encore en top 14 il y a deux ans et savait plus précisémment à quoi il allait se frotter, cette méfiance que n'avaient pas forcément les catalans (ou de moindre mesure) fait qu'ils savaient très bien par quoi passera le maintien, à savoir un grapillage de points de ci de là.
à voir si l'usap arrive à réagir.
m73
Effectivement c'est une élément qui est à prendre en compte aussi, bien vu !