Alors que le coup d'envoi de la saison 2024/2025 de Top 14 approche, Yannick Bru, entraîneur de l'Union Bordeaux-Bègles, revient pour Top Rugby sur l'année écoulée et les enseignements tirés. En particulier après cette finale face au Stade Toulousain où les Bordelais n'ont pas existé. Après une première saison riche en apprentissages, marquée par une année de rugby sans interruption, entre championnat et Coupe du Monde, le club bordelais se prépare à entamer l'« an 2 » de son projet avec une ambition renouvelée.
L'exercice précédent a été intense, tant physiquement que mentalement, pour les joueurs et le staff. « C’était une année de construction, d’assimilation, et souvent, les premières années sont difficiles », admet Bru. Malgré la fatigue accumulée, il y a eu beaucoup de positif, notamment en termes de jeu et d’accomplissements. « On a aussi vibré positivement avec nos supporters, l'ensemble du club », se réjouit-il.
Cette saison, l’UBB entend capitaliser sur ces acquis tout en corrigeant les erreurs du passé. Une nouvelle méthodologie d’entraînement a été mise en place sous la houlette de Thibaut Giroud, axée sur l’accélération et la vitesse, avec une approche plus individualisée. Les efforts payent déjà : « On n'a quasiment pas blessé de joueurs, hormis Jonny Gray en phase de réathlétisation parce qu'il a quasiment passé un an sans jouer au rugby », souligne l’entraîneur, heureux de l’implication et de la discipline de ses joueurs.
Un autre chantier important pour l’UBB cette saison : la touche. « C'est un jeu d'échec. Donc, il y a des équilibres à trouver », confie Bru. Les matchs de préparation n'ont pas encore montré tout le potentiel de l’équipe, mais le coach reste confiant dans le travail accompli. « Il y a du travail, mais j’ai confiance. J'espère que dès samedi, on devra forcément voir des résultats parce qu'on va jouer la balle réelle », ajoute-t-il. La défense sera aussi scrutée de près car c'est « un des secteurs qu'on devait absolument améliorer par rapport à la saison passée. »
Comme l'avait martelé Ugo Mola l'an passé, la fraîcheur sera déterminante cette saison. « Sur les trois dernières matchs de la saison dernière, progressivement mais inéluctablement, nos standards de performance ont baissé. » L'UBB a aussi eu du mal à traverser le 6 Nations contrairement au Stade Toulousain. « Je pense qu'à la fin, on était devenu un peu prévisible dans notre rugby. » C'est là que les nouveaux éléments auront un rôle clé à jouer.
Notre effectif s'est densifié, mais en tout cas meilleur dans la façon dont on va travailler. Évidemment que ça ne garantit pas les résultats, j'espère qu'il y aura une corrélation, mais en tout cas notre souhait c'est de s'approcher encore un peu plus du milieu de la cible.
Le recrutement a également été au centre des discussions, avec l’arrivée de joueurs expérimentés comme Joey Carberry. « Notre recrutement ça a été prendre des joueurs qui ont un vécu important en termes de trophées, d'expériences collectives et individuelles pour nous amener en plus », explique Bru. Une rotation de l’effectif est aussi prévue pour permettre à tous de souffler et éviter les blessures sur la durée de la saison.
Max, à part conduire le bus, l'année dernière, il a presque tout fait. C'est vrai qu'un de nos axes de réflexion, c'était de permettre à Max de mieux traverser la saison.
Yannick Bru ne cache pas son ambition : l’UBB doit rester fidèle à son identité de jeu, un rugby positif et créatif qui fait vibrer Chaban-Delmas. Bordeaux ne compte pas jouer un rugby austère. Rester imprévisible, entreprenant et offrir du plaisir à nos supporters, voilà la promesse des Girondins. Pour cela, le club a apporté des ajustements afin de rester compétitif tout au long de la saison.
Une de mes anciens entraîneurs qui disait : de toute façon en Top 14 maintenant, il faut démarrer à fond. Et à la fin, il faut accélérer.
L’objectif est clair : être meilleur que l'an passé, non pas forcément en termes de résultats, mais dans la qualité de travail et la cohésion d’équipe. « Notre ambition, c’est de mieux respirer ensemble et de viser encore plus juste dans nos processus de travail », conclut Bru, déterminé à mener l’UBB vers de nouveaux sommets cette saison.