Il y a d’abord eu le double crochet face à La Rochelle pour éliminer Sinzelle et Balès, et faire murmurer Deflandre. Puis la chistera assassine contre le Racing 92, en Champions Cup, qui a décalé Guitoune, battu deux défenseurs et amené l’essai de Médard devant une Paris La Défense Arena abasourdie. En deux gestes de classe, Lucas Tauzin (1, 88m ; 98 kilos) a attiré le feu des projecteurs. Le tout en une semaine. Élu joueur du mois de mars par la Ligue, le joueur de 20 ans s’est fait une place dans le schéma du Stade toulousain au coeur d’un troisième rideau où la concurrence, et les internationaux, ne manquent pas. ‘’En début de saison, je ne m’attendais pas forcément à jouer autant mais mon objectif était d’évoluer en Top 14. C’est forcément une satisfaction mais je n’ai encore rien prouvé’’ souligne-t-il.
C'est l'un des gestes marquants de la victoire toulousaine face au @staderochelais : le numéro de @tauzin_lucas, qui, parti de ses 22, a mystifié deux adversaires pour traverser la moitié du terrain ! #SRST pic.twitter.com/c3V2OJWppr
— Stade Toulousain (@StadeToulousain) 25 mars 2019
Tauzin a débuté le rugby à Saint-Sever avant de rejoindre Mont-de-Marsan en minimes ; découvrir le Top 14 était une étape logique de son début de carrière qui l’a vu connaître toutes les sélections françaises jeunes, être surclassé au Pôle France puis en équipe de France U20 avant d’être sacré champion du Monde l’été dernier. Notamment titulaire en demi-finale face aux Blacks puis en finale contre les Anglais, l’ailier ne s’est pourtant nullement cru arrivé. ‘’On a été mis en lumière, en valeur avec ce titre. Mais ensuite ça été les vacances puis la reprise et il a fallu se focaliser sur les potentiels premiers matchs en Une. Certes, on a été champions du Monde mais le chemin est encore long pour s’imposer en Top 14’’. La remise en question comme leitmotiv. Et celle-ci s’est avérée payante.
Lancé à une reprise en première division l’an passé avec le Stade toulousain (qu’il a rejoint à son entrée en Espoirs), en mai au Michelin, l’ailier a eu moins à patienter cette année. Il était de la lourde défaite à Montpellier en septembre qui avait toutefois eu pour mérite de montrer la volonté des pensionnaires d’Ernest-Wallon à envoyer du jeu en toutes circonstances. Avant d’entrer contre Castres six jours plus tard. Tauzin a eu plusieurs fois l’occasion de se montrer depuis. Ouvrant son compteur face à Pau, au Hameau, en novembre sur une action digne des plus grands finisseurs : sprint, ballon à deux mains, cadrage débordement, changement de côté de la gonfle pour raffûter, en-but. Et ceci en ayant servi de point de fixation au départ de l’action. Simplement.
Celui qui peut également évoluer au centre se voit comme un joueur avec ‘’du tempérament, qui va chercher le défi. J’ai aussi cette volonté de faire jouer autour de moi, que ce soit quand j’évolue à l’aile ou ailleurs’’. Un propos qui trouve écho chez Arthur Coville, le demi du mêlée du Stade français, qui l’a côtoyé en sélection : ‘’Lucas a de très bonnes attitudes au contact, il sait faire jouer et envoyer des off-loads. C’est aussi un combattant, un joueur qui ne lâche jamais rien, un vrai puncheur. En fait, il est complet et cela explique ses performances actuelles’’.
Stade Toulousain : Lucas Tauzin, tube de l'hiver et sensation du printemps ?
Évoluer dans l’équipe du moment, l’historique Stade toulousain, ne semble en aucun cas être une mauvaise pression pour la jeune génération rouge et noir -dans le sillage de Mauvaka, Tolofua, Marchand ou encore Ntamack- qui ne cesse de repousser les limites de l’insolence chaque week-end. Tauzin va en ce sens : ‘’Toulouse, c’est Toulouse. On est conscient de ce que cela représente mais être l’équipe à abattre, cela ne change rien. Le programme, c’est remise en question et guerre tous les week-ends’’. Dans le plan de jeu d’Ugo Mola et de son staff, l’explosivité de l’ailier, sa science du timing et son aptitude à casser la défense (deux franchissements face à La Rochelle, quatre au Stade français, 103 mètres parcourus avec le ballon contre Montpellier, 80 à Jean Bouin soit le meilleur total de la rencontre) en font un atout important. Et une alternative de choix aux profils de Kolbe, Huget, Lebel ou encore Bonneval. ‘’C’est une véritable chance de pouvoir côtoyer de tels joueurs, Guitoune ou Médard par exemple. On regarde, on s’inspire, il est possible de s’appuyer sur eux, tu ne peux que progresser’’. Le Stade ferraille à chaque journée avec ses armes et un projet bien huilé : ‘’comme tout le monde peut le voir, on essaie d’envoyer du jeu, de jouer les turn-over, de tout faire vite. Mais aussi d’avoir une bonne défense, une grosse solidarité, montrer qu’on a du caractère’’ appuie-t-il.
Objectif titre(s)
Décidément, quand Hassane Kolingar appose ‘’BeastMode’’ et Demba Bamba brandit ‘’ladalle’’, Lucas Tauzin aurait pu faire quelque chose avec ce fameux ‘’caractère’’. Quels seraient d’ailleurs les maîtres mots du trois-quarts ? ‘’Il faut travailler, c’est simple. Avoir de l’audace, du caractère et un peu de chance’’. Le quart de finale de Champions Cup face au Racing, fin mars, qu’il a débuté et que le Stade toulousain a remporté malgré le carton rouge dont Zack Holmes a écopé fait forcément figure de match référence tant pour le club que pour Tauzin. ‘’Je ne l’avais pas vraiment abordé comme un quart, un match à si grand enjeu. J’avais appris deux jours avant que je serais titulaire en fait et c’était une rencontre comme les autres. On a montré que malgré ce carton, on pouvait rester solidaires. Mon meilleur souvenir, c’est certainement quand l’arbitre a sifflé la fin du match (rires)’’. L’amateur de pétanque -avec Romain Ntamack-, se montre lucide au moment d’évoquer sa marge de progression, ‘’sur le poste, je dois particulièrement bosser la réception des ballons hauts mais j’ai encore tellement d’aspects du jeu sur lesquels je dois travailler’’.
Et au moment d’évoquer ses objectifs futurs ? ‘’Remporter un titre avec Toulouse cette année’’. ‘’Le travail bien fait ne demeure jamais sans récompense’’ disait l’écrivain suisse Morié. Les Toulousains pourraient bien fêter leur retour sur le devant de la scène avec un trophée et Lucas Tauzin ajouter une ligne à son palmarès. Avant d’intégrer l’équipe de France A ?
AKA
C' est sûr, beaucoup de talent mais encore du boulot et c' est maintenant que c' est le plus dur! Par contre pour le bourre pif qu' il a ramassé j' ai enfin pu voir l' action et il n' y pas de quoi crier "cinéma" ou autre "Neymar"!!! Si vous en voulez en voici une digne de Bollywood: https://www.youtube.com/watch?v=KcmzR_WHe14
charly le vrai
Pour linstant il a tout dun grand le talent le cinéma la gueule !!!
Son idole et entraîneur Neymar !!!
Bouclette aussi
Kallso
T'es un vrai troll toi ma parole, tu veux pas retourner sur rugbycaca ?
spir
c toi qui l'as dit c toi qui y es !
Droitdevant
Il paraît qu'en France la formation n'est pas à la hauteur des standards internationaux. Moi je trouve que quand tu as une équipe de jeunes championne du monde tu peux estimer que la formation n'est pas si nulle et quand tu regardes ces garçons dès qu'ils jouent en Top 14 tu te dis qu'ils soutiennent la comparaison avec des étrangers.
Seyfr
"puncheur"? Ou "puching Ball" plutôt non ?
Silkerin
C'est une maladie francaise ou c'est la meme chose partout? Je parle de voir dans chaque jeune qui fait 2 bons matchs la future star de l'EdF qui nous manquait tant? Le mec a du potentiel mais meme pas une demi-saison de Top 14 dans les jambes. Alors si on pouvait arreter de faire 50 articles par semaine sur lui et le laisser bosser ca serait pas mal, surtout pour ses chevilles. S'il doit aller en EdF il ira, mais pour ses performances, pas pour les 50 articles qui le demandent (coucou Belleau).
Team Viscères
C'est un mal du rugby français, lié à notre conception particulière du sport collectif où ce seraient les individualités qui permettent au collectif de s'exprimer et non pas le collectif qui permet aux individualités de s'exprimer. Du coup on cherche en permanence le messie, comme c'est un concept absurde on ne le trouve pas et on rejette le messie annoncé comme s'il nous avait trahi (alors que le pauvre minot en question n'avait jamais réclamé ce statut ni promis quoi que ce soit).
Le plus impressionnant n'est même pas ce raisonnement débile, c'est qu'après tant d'années à le tenir pour autant d'échecs on continue de le tenir.
spir
Tout-à-fait !
Et j'ajouterai qu'après 1-2-3 ans de CAC 14, 9 sur 10 de ces jeunes sont grillés (et n'ont fait au mieux qu'une brève apparition en EdF).
vevere
Un "comedien" ? 😉
pascalbulroland
ça va le poursuivre cette histoire,il lui faudra être très fort sur le terrain pour qu'on oublie ce "air KO"... 😉