TOP 14. Géorgien et arrière de 19 ans signé par le LOU : Khorbaladze marchera-t-il dans les pas de Niniashvili ?
Non retenu dans les 33 qui feront le Mondial, Luka Khorbaladze a tout de même fait la préparation avec les Lelos, à tout juste 19 ans. Screenshot : Youtube Luka Khorbaladze
Luka Khorbaladze vient de débarquer à Lyon, où il s'est engagé pour les 3 prochaines saisons. Un ailier/arrière géorgien de 19 ans, bourré de talent, qui forcément rappelle le cas Davit Ninishvili...

Souvenez-vous : été 2021, Lyon, 7ème arrondissement. Un Géorgien de 19 piges vient de débarquer dans la cité des Gones, sans que l'on sache trop rien sur lui. Aux prémices de la saison, sa venue n'attire pas forcément l'oeil des observateurs, qui côté caucasien, préfèrent s'attarder autour du cas Beka Saghinadze, rude 3ème ligne de 23 ans qui en paraît facilement 5 de plus, et qui arrive d'Aurillac après avoir survolé la dernière saison de ProD2.
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Pourtant, très vite, le premier ailier/arrière géorgien à jamais avoir signé dans un club de Top 14 s'affirme comme ses coéquipiers nous le décrivaient à l'orée de l'automne, à savoir "un phénomène". Depuis lors, il est devenu le chouchou de Gerland, le facteur X des Lelos (8 essais en 21 capes) mais s'est aussi vu promis à devenir l'un des plus grands joueurs de la scène internationale à son poste, dans les années à venir.

Deux ans plus tard, donc, c'est complètement passé inaperçu mais le LOU a de nouveau fait signer un 3/4 géorgien aux cannes de feu. Il s'appelle Luka Khorbaladze, a tout juste 19 ans et possède lui aussi, de prime abord, des arguments physiques et techniques plus qu'intéressants (1m91 pour 85kg), pour son âge. Que sait-on d'autre sur lui, en dehors des vidéos que l'on peut trouver sur le net et qui laissent à penser qu'il est le plus grand talent géorgien de la génération 2004 ? "Il a profil très intéressant, avec notamment de la hauteur et un très bon timing dans les airs, une grosse longueur de jeu au pied et puis beaucoup de vitesse", nous explique Philippe Agostini, directeur du centre de formation du LOU. 

Il arrive de Tbilissi et des Lelos Saracens, pour tenter l'aventure en France. On a beaucoup réfléchi et discuté avec sa famille avant de lui proposer formellement quelque chose et qu'il ne vienne ici. Malgré tout, ça reste un pari.

Il faut dire en effet que le championnat semi-professionnel géorgien n'a encore rien à voir avec ce que l'on peut trouver en France en termes de niveau, encore moins en Top 14. C'est pour cela que la coupe du monde U20 lors de laquelle Khorbaladze s'est mis en évidence, notamment lors de la victoire sur les jeunes Argentins, a aussi rassuré les recruteurs rhodaniens. "Même si tenter les coups fait partie du job des recruteurs, on ne peut pas faire n'importe quoi non plus. On a besoin de s'assurer du potentiel du joueur. À l'époque, pour Niniashvili par exemple, on était attrayé par le fait qu'il traverse le terrain contre les Pays-Bas (il avait inscrit un triplé lors de son premier match contre eux) mais c'est surtout ses performances lors de la tournée d'été 2021, notamment face à l'Afrique du Sud, qui nous ont convaincu de l'engager. On avait besoin de certitudes tant ce qu'on retrouve en Top 14, le meilleur championnat du monde aujourd'hui, est réellement différent de ce que l'on peut voir dans le Tiers 2 Européen, par exemple."

La Géorgie, nouvelle niche de talents ?

Quid de la raison de se tourner vers la Géorgie ? "Il est réducteur de penser que la Géorgie n’a qu’un paquet d’avants destructeur, coupe Agostini. De plus en plus de joueurs de ballon et aux qualités intéressantes émergent, et je trouve que c’est bien d’en avoir conscience. Je suis d’ailleurs très curieux de voir ce que va faire la Géorgie au Mondial, où elle pourrait bien embêter les favoris de sa poule." En effet, les arrières originaires des bords de la mer Noire affluent de plus en plus en Europe. Et non plus seulement avec des joueurs rudes et très axés sur le défi physique (Mchelidze, Sharikadze, Kveseladze...) mais aussi avec des profils intéressants à la charnière ou des garçons du fond du terrain, donc, du côté de Lyon.

Dans le même sens, combien de fois avons-nous dit sur notre site que la flèche des Lelos Akaki Tabutsadze mériterait d'ailleurs d'être testé dans un championnat professionnel de notre Europe de l'Ouest ? Pour l'heure, celui qui vient de fêter ses 26 ans évolue toujours chez les Black Lions de Tbilissi, malgré ses 29 essais en 31 sélections. Mais peut-être que la coupe du monde qui se profile lui fera placer son CV sur la table des recruteurs hexagonaux... 

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Pourrait-il débarquer à Lyon prochainement ? Cela semble peu probable pour l'homme fort de la formation lyonnaise qui, de son côté, assure que le club "regarde d’abord en interne" pour trouver un joueur à équivalence plus ou moins égale à ce qu’il cherche ou ce qu'on lui propose. Après quoi, si n'a pas cela à Lyon ou dans les clubs alentours, il ne s’interdit pas d’aller voir à l’étranger ce qu’on peut y trouver. En l’occurrence, ici, en Géorgie. "D’autres clubs aiment aller aux Fidji, en Afrique du Sud où en Nouvelle-Zélande, nous, on a compris qu’il pouvait y avoir des joueurs extrêmement intéressants en Géorgie, du coup, on y jette quelques coups d'oeils, parfois plus approfondis..."

Et si avec les jurisprudences Rodrigo Marta et Rafaelo Storti, d'autres clubs devraient, à l'issue du Mondial, en faire de même du côté du Portugal, quid du sujet de ce papier, Luka Khorbaladze : sera-t-on amené à le voir bientôt en Top 14, lui qui vient tout juste d'arriver à Lyon pour, d'abord, intégrer le groupe Espoirs ? "On n'a pas de jalons temporels, à se dire qu’un joueur recruté doit matcher en Top 14 au bout de 3 mois ou 6 mois. Mais Khorbaladze a de très grosses qualités et si on l’a fait venir, c’est qu’au-delà du pari, on s’est assuré de penser qu’il pouvait avoir le potentiel pour évoluer en pro dans un certain temps. On ne l’a pas signé comme ça, en un claquement de doigts. Il va s’entraîner avec les pros, on va aussi lui donner la possibilité de s’exprimer lors du Supersevens (1ère étape le 15 septembre) sans attendre la reprise des championnats espoirs qui aura lieu le 12 novembre, et dans cette saison si particulière, on ne sait pas vraiment ce qu’il peut se passer."

Pour l'analogie, on s'est d'ailleurs demandé si le cas Niniashvili n'avait pas de chance d'être revu. "Lui ? Il avait déjà joué avec les pros seulement après 2 ou 3 matchs en Espoirs parce que Pierre Mignoni souhaitait absolument l’intégrer à son effectif le plus rapidement possible. Pour Khorbaladze, ça pourrait être différent. Ce n’est pas parce qu’il est jeune, Géorgien et qu’il possède des qualités assez proches de celles de "Nini" qu’il fera comme lui. Mais il semble en avoir le potentiel." Quelque chose nous dit que dans quelques mois, le nom de Khorbaladze sera déjà connu de nombreux suiveurs de notre élite hexagonale. Et plus si affinités...

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La Géorgie dont on ne connaissait que leurs avants, fait plaisir a voir en nous sortant des 3/4 d'aussi bonne qualité

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