Top 14 - L'ascension d'Olivier Klemenczak au Racing 92
Olivier Klemenczak à l'entraînement avec le Racing 92. Crédit photo : Coralie Cœur R92
Arrivé à l'intersaison au Racing 92 en provenance de Dax, le trois-quarts centre a tout d'un grand. Portrait.

''J’espère qu’il va aller très loin […] Déjà, pour nous, avec le Racing. Ensuite, c’est un joueur qui a le potentiel d’aller viser la sélection nationale. Parce que c’est quelqu’un de très bien éduqué, de très respectueux, qui écoute et apprend. Et, surtout, il a des attitudes qui ne trompent pas et qui rappellent les très grands joueurs qu’on a connus dans le rugby français au milieu du terrain''. Quand on sait Laurent Labit peu avare de compliments, cette déclaration prend tout son sens. Dans ces propos rapportés par Le Parisien, mi-octobre, l'entraîneur des trois-quarts du Racing 92 encense Olivier Klemenczak, 22 ans, nouvelle recrue des Ciels et Blanc, débarqué à cet été de Dax. L'intéressé a rendu de solides performances lorsqu'il a été aligné en Top 14 et en Coupe d'Europe, et fut notamment élu homme du match contre l'Ulster lors de la deuxième journée Champions Cup (deux passes décisives pour Lauret et Imhoff, victoire bonifiée du Racing).

Le centre a débuté le rugby à Soustons, lancé par une ''famille rugby mais surtout sportive''. Il y fait ses classes puis rejoint l'US Dax, la référence du coin et plaque tournante du rugby hexagonal. Le choix s'avère payant. Après s'être aguerri en équipes jeunes, il découvre la Pro D2 un soir de septembre 2014. Peu à peu, Klemenczak se fait un nom et enchaîne les apparitions. Sept feuilles la première année, onze la suivante*, avant de devenir un membre à part entière de l'équipe type de l'USD. À 21 ans à peine, il compte près de soixante matchs de deuxième division au compteur, s'imposant à coup de performances sérieuses et détonnant par ses capacités de déplacement dans un championnat peu reconnu pour ses grandes envolées.

''C'est à Dax que je me suis construit et je garde un super souvenir de mon passage là-bas'' explique-t-il. Avant d'ajouter, ''c'était inattendu que j'arrive jusque-là. Mais ça a été une très grande fierté. J'ai eu la chance d'avoir pas mal de temps de jeu malgré une grosse blessure. Ça m'aide aujourd'hui''. Son présent s'inscrit désormais en région parisienne. Après quatre rudes années à Dax en Pro D2, il paraphe un contrat avec le Racing en décembre 2017, conclut la saison avec les Rouge et Blanc avant de rejoindre le Plessis-Robinson cet été. ''J'étais en contact avec quelques clubs mais très tôt, Laurent Labit m'a appelé. C'était le club qui semblait le plus intéressé et ça m'a rassuré''. Passé par les stages de l'équipe de France U19 puis devenu international U20 avec une Coupe du Monde au compteur, Olivier Klemenczak fait partie de la génération 96. Setiano, Cancoriet, Jelonch, Dupont, Belleau, Penaud... Tant de noms qui évoluent en Top 14 depuis plusieurs mois et avec lesquels il a défendu le maillot des Bleuets. Mais le trois-quarts centre a pris le temps de se forger en Pro D2 avant de faire le grand saut vers un gros d'Europe. ''Il y a de très bons joueurs dans ma génération et c'est hyper plaisant qu'ils aient du temps de jeu en Top 14 et même en équipe de France, ça tire vers le haut. Mais ce n'était pas une obsession pour moi quand j'étais à Dax de jouer en première division, chaque chose en son temps. Et ça a fini par arriver''.

Le ''jeu de mouvement'' comme leitmotiv

Il a atterri en terre parisienne au même moment que Finn Russell, Ben Volavola et Simon Zebo, entre autres, et découvert le Top 14 courant août à Mayol. ''J'étais logiquement un peu stressé mais aussi pris par le truc et fixé sur les objectifs de l'équipe. C'était dans la continuité des matchs amicaux en fait. Et puis surtout j'étais super bien entouré, il y a de sacrés joueurs à mes côtés et ça aide vraiment. En plus on gagne à Toulon''. Et il est titularisé à Toulouse quelques semaines plus tard, aux côtés d'Henry Chavancy. ''Je m'entends assez bien avec tout le monde. Souvent Henry (Chavancy) me rassure, Virimi (Vakatawa) aussi. Finn Russel donne pas mal de conseils, les gars sont disponibles''. Dans une équipe du Racing qui se veut désormais tournée vers un jeu plus aéré depuis quelques saisons, le centre avoue se ''régaler. Cette équipe a un potentiel énorme pour jouer au rugby. Il y a de très bons joueurs de ballons, Simon (Zebo), Finn mais aussi Teddy (Thomas), Louis (Dupichot)''.

Le néo-Racingman se voit ''comme un joueur qui essaie de se servir des espaces libres et de sa technique individuelle pour sortir de situations compliquées (rires). Ce qui me correspond le plus et ce qui me plaît, c'est le jeu de mouvement''. Une certaine survivance de l'idée du rugby donc avec celui qui appréciait particulièrement l'ailier gallois Shane Williams. Avant de mettre au centre du débat un si vaste sujet. ''Je pense qu'on peut réussir à obtenir de très bons résultats en jouant un bon rugby, un rugby plaisant. Même s'il faut parfois s'adapter aux conditions bien entendu. Je l'espère en tous les cas''.

Et sur les principales différences entre le Top 14 et la PRO D2 ? ''C'est une question que je me pose souvent. Mais c'est difficile de comparer, j'ai d'ailleurs un peu de mal à y répondre. Ce n'est pas du tout pareil. Je dirais qu'en Top 14, le jeu est beaucoup plus clair, ça va plus vite, donc c'est peut-être plus aisé de trouver des solutions, de jouer au rugby finalement. Et c'est encore plus le cas en Coupe d'Europe. En PRO D2, tu touches moins de bons ballons, physiquement c'est très dur, tu tapes sur un mur et des fois, on se faisait chier quand même (rires)''.

L'an passé, le natif de Cormeilles-en-Parisis a découvert l'équipe de France à VII et les Barbarians en à peine un mois. Rien que ça. En mai, il rallie Singapour et défend les couleurs tricolores lors d'une étape du World Series. ''C'était une super expérience, j'ai pris beaucoup de plaisir. C'était difficile de m'adapter mais ça va dans la forme du rugby que j'aime''. Il défie ensuite la Géorgie avec les ''Baby'' Barbarians pour une défaite sur la plus petite des marges à Tbilissi. ''C'est le genre de moment vraiment sympa dans une carrière, il y avait une bonne ambiance, on s'envoie des messages de temps en temps. On s'est créé des souvenirs communs lors de cette semaine''. À 22 ans, Klemenczak a donc connu la PRO D2, le Top 14, la Coupe d'Europe, l'équipe de France U20, la sélection nationale à VII et même les Baa-Baas. L'apprentissage à grande vitesse.

Il a aussi découvert la fameuse U Arena qui ''change un tout petit peu de Maurice-Boyau (rires). Franchement, c'est un autre monde, je passe du tout au tout. C'est un outil futuriste, bien pour le spectacle''.

À force de travail et de performances sérieuses, Olivier Klemenczak s'était fait une place dans le paysage landais. Ses qualités devraient lui permettre de s'imposer sur la durée au Racing 92. Avec vivacité et tenacité. Et surtout avec un œil toujours braqué sur les intervalles.

*Selon Itsrugby. 

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  • il y a 6 ans

Excellent joueur, je pense que son choix de jouer en ProD2 plusieurs saisons à été très intelligent, la marche à franchir pour le Top14 et même la Champions Cup n'a pas semblée trop haute pour lui bien au contraire, je pense qu'il ira encore beaucoup plus haut.

La nouvelle génération de joueur donne vraiment de l'espoir pour Le futur du XV de France.

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