Il vient de pointer le bout de son nez. Samuel Nollet n'est sûrement pas le nom le plus connu de notre championnat vous nous l'accorderez. Pourtant dans la grisaille d'une formation agenaise dernière du Top 14, à la recherche d'une première victoire salvatrice, le jeune troisième ligne centre tire son épingle du jeu. Du moins, emmagasine de l'expérience au sein de l'élite du rugby français. Une acclimatation express, dans une équipe à la dérive. Mais dos au mur par la force des choses et pour tenter d'endiguer cette spirale négative, Agen s'est résolu à lancer ses jeunes éléments quitte à préparer une descente qui ne fait malheureusement plus l'ombre d'un doute. Parmi eux donc, ce Martiniquais qui a fêté ses 20 ans le 2 janvier dernier, débarqué dans le Lot-et-Garonne alors qu'il venait de souffler sa quinzième bougie. Un départ tôt, pour un jeune homme attaché à son île. Samuel Nollet attrape le virus du ballon ovale à 10 ans, et rejoint le RCDM du Diamant, club local. Là-bas, il s'éclate, et son talent ne fait guère de doute. Au fur et à mesure, il va s'affirmer comme étant un joueur au-dessus du lot, et sera freiné dans sa progression, la faute à un manque d'opposition évident. Pour France TV Info l'un de ses entraîneurs de l'époque raconte : ''De peur de s'ennuyer, il cherchait la complication en match. Du coup, il n'exploitait pas son potentiel à 100%. Il a fallu qu'il ait de l'opposition au même niveau que lui pour qu'il progresse''. Top 14. Agen de Charybde en Scylla, vers une fin de saison en roue libre ?Une opposition qu'il va retrouver à Agen donc. Ce garçon ''gentil, toujours avec la banane et avec une soif d'apprendre'' comme le décrit toujours son ancien éducateur pose ses valises dans le Lot-et-Garonne en 2016. Pour La Dépêche, Julien Guiard, responsable de la formation du club agenais, détaille les coulisses de sa venue : ''C'est Cyril Lazaro qui l'a remarqué lors d'un de ses pèlerinages en outre-mer, où nous avons de nombreuses relations. Il faisait étape en Martinique et l'a immédiatement repéré''. Samuel quitte alors l'île qu'il chérit, en compagnie de ses deux cousins, Maël et Médéricq Moustin eux aussi actuellement titulaires au sein des équipes de jeunes du SUA. Leurs mères respectives, qui sont soeurs, les accompagnent. Mais les débuts s'avèrent poussifs dans les travées d'Armandie pour Samuel Nollet. Aucune convention ne lui est proposée lors de ses deux premières années. Mais le jeune a du talent et n'est pas du genre à renoncer. Par force d'abnégation, il décroche un contrat espoir. Le début d'une belle histoire.
Il devient rapidement l'un des cadres de l'équipe espoir. Il est même considéré comme la pierre angulaire des avants de l'équipe dans cette catégorie. À tel point que son club le lance dans le grand bain dès cette saison, pour un baptême du feu avec les pros. Ses premiers pas, il devait les faire en terre italienne, lors d'un rendez-vous avec Trévise dans le cadre de la Challenge Cup. Malheureusement, des cas de Covid au sein de la formation transalpine sont venus retarder la grande occasion. Peu importe. Nollet connaît sa première titularisation sur la pelouse du Racing 92 une semaine plus tard. Une première remarquée pour le joueur passé par les sélections de jeunes. Quelques prises de balle intéressante, une puissance indéniable, et malgré une défaite prévisible, le numéro 8 aura séduit pour ses débuts. Régis Sonnes dans des propos de La Dépêche acquiesce : ''Je l'ai trouvé très performant. Percutant sur le plan offensif. C'est un profil dont on a besoin dans notre troisième ligne aérienne''. Une semaine après, il est de nouveau titulaire à l'occasion de la défaite face à La Rochelle. Comme le relaie une nouvelle fois FranceTvInfo, il est à créditer d'une belle performance. 50 mètres parcourus ballons en main, 9 plaquages et 9 courses.