En plein cœur de l’été 2018 et au beau milieu de l’euphorie environnante qui gagnait les rangs perpignanais, personne n’osait vraiment croire à pareille débâcle. Le 6 mai de l’an passé, lorsque la fièvre catalane s’était emparée d’un stade Ernest-Wallon pavoisé de sang et d’or, la victoire de l’USAP en finale de Pro D2 sonnait alors le glas de quatre années de purgatoire et consacrait par la même le retour dans l’élite d’un bastion historique du rugby français. Plus que saluée par le microcosme, cette remontée s’est a posteriori révélée être un cadeau empoisonné, au regard du calvaire vécu par le club perpignanais cette année. Avec douze maigres points à son compteur, la formation catalane n’a jamais semblé véritablement en mesure de boxer dans la catégorie des poids lourds du Top 14. Rétrospective en dates sur les cinq moments charnières de l’exercice 2018/2019 de l’USAP, fait de désillusions et de rendez-vous manqués.
Le 25 août 2018 : USA Perpignan 15 – 46 Stade Français
En marge de la réception de son meilleur ennemi historique, le chaudron d’Aimé-Giral avait enfilé le bleu de chauffe et réservé pour l’occasion une bronca retentissante à l’entrée des joueurs du Stade Français sur la pelouse. Surfant sur leur vague euphorique et forts de leurs deux succès en matchs amicaux contre Toulouse et le Racing 92, les Catalans ont vu toute la confiance qu’ils avaient engrangée balayée d’un revers de main. Face à un Stade Français new-look et en quête de rédemption, les coéquipiers du néo-capitaine Tom Ecochard eurent un aperçu du gouffre qui les séparait du très haut niveau, encaissant quatre essais en l’espace d’une demi-heure de jeu. Même le carton rouge de Sergio Parisse, s’il a à peine nivelé les débats, n’a pas permis aux Catalans de revenir pleinement dans la partie. Cette lourde défaite, vécue comme un traumatisme profond par les joueurs, annonçait les prémices d’un long supplice et faisait déjà poindre les carences individuelles et collectives de Perpignanais dépassés par le rythme imposé par leurs homologues.VIDEO. Top 14 - Sergio Parisse écope du premier carton rouge de la saison
Le 27 octobre 2018 : USA Perpignan 18 – 36 Stade Toulousain
Qu’on se le dise : le début de saison fut absolument déterminant dans l’esquisse du parcours de l’USAP et a profondément conditionné la suite des débats. Frôlant la victoire à Agen (pénalité manquée par Jackson sur la sirène, 25-23) puis contre Lyon (près de sept minutes d’arrêts de jeu, 16-22), respectivement lors de la deuxième et troisième journée du championnat, les hommes du duo Arlettaz - Freshwater auraient pu donner une toute autre tournure à leur opus s’ils l’avaient emporté sur le fil. A la suite d’une courte défaite sur le terrain de Pau (12-9) alors même qu’ils tenaient le résultat du match nul jusqu’à la 82ème minute, la formation usapiste reçoit alors le Stade Toulousain après un intermède européen. Tous les ingrédients sont réunis pour une rencontre dantesque : fait rare dans le monde du rugby, plusieurs centaines de supporters sang et or vinrent assister à la mise en place de leurs protégés, la veille du match, armés de drapeaux et de fumigènes. Dans le même temps, le Stade Toulousain en pleine renaissance, frais tombeur de la province du Leinster une semaine auparavant, s’avance dans le costume de favori mais ne paraît pas encore, à ce moment-là de la saison, intouchable. A la mi-temps, les Perpignanais font plus qu’inquiéter leurs adversaires et mènent sur le score de 11 à 10 au gré d’une force d’abnégation et d’une envie débordantes. Mais au retour des vestiaires, le show Dupont débutait et se soldait finalement par un triplé du demi de mêlée international français. Impuissante face à la vitesse d’exécution des contres toulousains, ce match a mis en lumière toutes les difficultés de la défense des Usapistes et la caducité de leur système de jeu, basé sur la possession mais grevé d’imprécisions et de pertes de balle, face à de telles cylindrées. Un sacré coup de carafe derrière la tête.
Le 26 janvier 2019 : USA Perpignan 24 – 30 Section Paloise
Englués à la dernière place du classement et animés d’infimes chances de maintien, les Catalans entament à l’orée de la nouvelle année 2019 un sprint décisif et révélateur. Avec les réceptions à venir de Pau, Agen, Toulon et Grenoble, tous concurrents directs ou mal classés, ces derniers peuvent se donner le droit de croire en leur étoile à condition de n’effectuer aucun faux-pas. Déjà fautifs contre Castres et Bordeaux-Bègles, ils n’ont plus le droit à l’erreur dans leur antre. Mais face à la Section Paloise, les joueurs de Patrick Arlettaz passent complètement au travers en termes d’agressivité et en matière de conquête. En deçà face aux prestations individuelles de Benson Stanley, Watisoni Votu et consorts, l’organisation défensive de l’équipe sang et or a comme souvent fait défaut avec un taux de réussite au plaquage loin des standards attendus (moins de 80%). Ne réussissant jamais à faire la course en tête, mais galvanisés par la bonne copie d’un Enzo Selponi sonnant la révolte, les Perpignanais eurent une balle de match en toute fin de match. Mais comme bien trop souvent cette saison, ils n’ont pas su la saisir et restent toujours bloqués à zéro victoire en championnat.
Le 16 février 2019 : Montpellier HR 10 – 28 USA Perpignan
C’est au moment et à l’endroit où on les attendait le moins qu’ils sont parvenus à déjouer complètement les pronostics. Sur la pelouse du vice-champion de France, les Catalans décrochent un succès construit de bout en bout à travers une agressivité de tous les instants et une défense pour le coup imperméable (environ 94% de réussite au plaquage). Grâce à la botte et aux précieux coups de pied de déplacement de son ouvreur Enzo Selponi, l’USAP intègre ainsi un schéma de jeu réduisant certes la voilure, mais diantrement efficace et qui, avec du recul compte tenu de l’adversité et des forces à sa disposition, aurait peut-être dû être considéré plus tôt dans la saison. Réalistes et flegmatiques au possible, les Usapistes s’octroient un énorme bol d’air frais et, même si les calculs d’apothicaire n’aiguillonnent pas encore tous les esprits, eux comme leurs supporters se prennent à rêver d’une folle « remontada » et entendent bien ne rien lâcher jusqu’à la fin.Top 14 - Et neuf mois plus tard, l'USAP décroche enfin sa première victoire...
Le 23 février 2019 : USA Perpignan 13 – 20 SU Agen
Une semaine après s’être enfin adjugé une première victoire dans leur saison, les coéquipiers de Tom Ecochard veulent souffler sur les braises de leur succès et envisagent le match du maintien contre Agen avec appétit. Devant au tableau d’affichage à la pause (6-3), la formation catalane retombe néanmoins rapidement dans ses travers dès le début de la seconde période, comme en atteste la pléiade de plaquages manqués sur l’action menant à l’essai de 80 mètres inscrit par l’ailier agenais Benito Masilevu à la 41ème minute. Quelques minutes plus tard, les Sang et Or parviennent à vite se remettre la tête à l’endroit par l’intermédiaire d’un essai spectaculaire de Lotima Fainga’anuku, au soutien de Mamea Lemalu. Mais suite à une mésentente entre Karl Chateau et Julien Farnoux dans leur propre camp, l’Agenais Leo Berdeu en profite pour récupérer le cuir sur les trente mètres catalans et aplatir entre les poteaux. Crucifiés par leur volonté de porter le ballon et de relancer tous azimuts ou presque, les Catalans laissent passer une occasion en or de s’offrir un final de folie et disent quasiment au revoir à leurs derniers espoirs. La victoire face à Grenoble un mois plus tard, le 23 mars (22-16), couronne elle la fidélité à toute épreuve du public catalan, jusqu’alors orphelin de victoire à domicile pendant onze mois.Top 14 - USAP vs Agen. Comment le maintienico a-t-il été vécu depuis les tribunes ?
ced
un paquet de joueurs n'ont pas apporté ce qu'ils auraient du et la perte de Mach, Potgieter and co à était préjudiciable