Au Stade Rochelais, l’ambiance de la prépa physique a pris un tournant cette saison. Et tout ça, grâce à Stephan Du Toit, le nouveau responsable sud-africain. Recruté cet été en provenance du Stade Français, le bonhomme a vite fait parler de lui sur le terrain comme dans les couloirs de Marcel Deflandre.
Sa marque de fabrique ? Des entraînements durs, calibrés, mais aussi adaptés à chaque joueur. Le préparateur physique s'est livré à Sud Ouest.
Un changement de cap pour le Stade Rochelais
Jonathan Danty, qui connaît Stephan depuis leur passage ensemble à Paris, l’avoue sans détours : « Quand ‘’Steph’’ est arrivé, on savait que ça allait être intense ! ». Il débarque un beau jour, arrivé tout droit d’Afrique du Sud, avec un short en jean et un polo, et réalise son test Bronco direct en tenue civile. Le ton est donné : cette saison, il va falloir se dépasser. "On a bossé fort pendant trois ans avec Philippe Gardent, mais Stephan apporte une nouvelle vision, façon Anglo-Saxons, où l’on combine travail dur et récup’ intelligente. Chez nous, c’est sûr qu’on préfère la qualité à la quantité".
Stephan Du Toit a su amener ce petit plus sud-africain qui change tout : une préparation où on pousse au maximum sans pour autant risquer de se griller. Du Toit, c’est du costaud tout en étant mesuré : l’homme sait qu’un joueur doit savoir pourquoi il se donne autant, et quels effets ça aura sur le terrain.
Un plan d’entraînement "sur-mesure"
Passé par les Stormers, où il a déjà travaillé avec Dillyn Leyds, il sait comment façonner des programmes spécifiques. "Le défi, c’est de vendre le programme aux joueurs", confie-t-il. "Et pour que ça marche, il faut du lien, de la compréhension. Les gars ont des familles, des soucis, certains sont loin de chez eux. L’important, c’est de faire ça intelligemment."
Son objectif est simple, mais ambitieux : permettre aux joueurs de donner le meilleur d’eux-mêmes et d’exploiter leurs talents à 100 % – et même, pourquoi pas, les aider à viser la sélection. Du Toit a même réinventé la communication au sein de l’équipe de prépa. "Avant, en Afrique du Sud, j’étais seul. Ici, on bosse à sept, et je m’éclate. C’est tout ce que j’aime : la rigueur, mais aussi la convivialité. On finit même par une bière après les grosses séances, et ça, ça n’a pas de prix !"
Une intégration "100% terroir français"
"J’ai eu du mal au début, surtout pour formuler les phrases. Mais je m’y suis mis sérieusement : 15 minutes par jour pendant 1 000 jours d’affilée, ça ne peut qu’aider !" Autant dire qu’avec des entraîneurs et des joueurs qui lui parlent dans un français bien local, Du Toit a été servi pour son intégration.
Aujourd’hui, le Stade Rochelais se prépare à affronter la saison avec ce mélange de rigueur, de travail collectif, et de dureté sud-africaine. Au vu des premiers résultats, la méthode Du Toit semble fonctionner : les Rochelais sont affûtés et son 3ᵉ ex aequo avec Bayonne.
Quand on demande à Du Toit ce qu’il retient de son expérience en France, il répond : "Ici, c’est intense, mais toujours avec cette proximité. Le rugby, c’est collectif, et chaque match, chaque victoire, c’est le fruit d’un vrai travail d’équipe. » La touche sud-africaine est en place, et les Rochelais n’ont jamais été aussi prêts.
diplo
l'importance des préparateurs physiques au rugby est énorme, ils sont peu souvent mis en avant dans la presse, merci pour cet article.
Son départ est-il un des éléments du moins bien du stade français?