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TOURNOI DES 6 NATIONS. Ecosse-France : Pile ou face ?
Bien heureux que la pièce tombe du bon côté, Grégory Alldritt n'a pas caché sa joie en fin de match. Crédit photo (France Rugby)
Inspirons un grand coup, et tentons de passer de l’intensité pensée à l’intensité écrite. Il va me falloir du courage pour commenter le vide et décrire le néant.

Dans ce vaste creux intergalactique que nous avons eu à subir en ce samedi 10 février, je suis resté perplexe, comme si l’on me posait des questions existentielles : que se passe-t-il après la mort ? Qu’est-ce que l’infini de l’univers ? Pourquoi les matches entre la France et l’Écosse sont-ils toujours soporifiques ?

Le score même de 20-16 m’ennuie. C’est un score sans relief. J’ai l’impression que tous les France-Écosse de ma vie se sont finis par 20 à 16, pour nous ou pour eux. Avec tous ces animaux sur le terrain, c’était bien le zoo de 20-16. En l’occurrence, pour ce match version 2024, ce fut une victoire finale pour nos bestiaux, jouée sur une pièce jetée en l’air par l’arbitre vidéo qui ne savait plus à qui offrir la gagne. Apprenant qu’il n’y avait plus de bière dans le stade et qu’il était temps de prendre une décision pour gérer cette situation d’urgence, l’arbitre vidéo a jeté son penny au ciel….

  • Pile: Écosse
  • Face: France.
  • Pile: Finn rit
  • Face: Fini de rire
  • Pile: une défaite qui se joue sur des détails, et des faits de jeux en notre défaveur.
  • Face: une victoire courageuse d’une équipe de France qui montre du caractère.
  • Pile: une défaite. Et une défaite, ce n’est pas une victoire, donc c’est un peu plus moins bien qu’une victoire, mais c’est un peu comme une victoire, en négatif, mais on avait raison sur la stratégie, et tu m’emmerdes avec ta question.
  • Face: une totale liberté de pensée cosmique vers un nouvel âge réminiscence. 

Pour la prochaine rencontre France-Écosse, jouons le match dès le toss, cela nous évitera au moins des blessures sur le terrain afin d’être en forme pour taper les Anglais.

RUGBY. Danty, Depoortere, Fickou, etc. Comment le XV de France peut-il se révolutionner au centre ?RUGBY. Danty, Depoortere, Fickou, etc. Comment le XV de France peut-il se révolutionner au centre ?

Pauvre match ! 

Cette fin de match épique n’a pas suscité en moi une once d’excitation. Frustré et lassé de ce match moyennasse, j’ai vécu la décision finale en notre faveur sans joie. À vrai dire, que l’essai eut été accepté ou refusé en cette dernière minute, le goût pauvre de ce match me serait resté en bouche, car la prestation bleue était encore pâle et tremblotante.

La pâleur de notre équipe était d’autant plus flagrante que nous avons démarré le match en blanc, ce qui a le don de m’énerver. Moi, j'aime bien crier « Allez les Bleus » sans me tromper, et au moment même où j’ai pris le pli de crier « Allez les blancs », eh bien c’est White qui a marqué sous mes encouragements. Mesquinerie !

À la fois bleu, blanc et tout rouge, Patrick Arlettaz, le nouveau Labit de l’équipe de France en charge de l’attaque, se fait particulièrement remarquer dans les tribunes. Apparemment, Labit ne fait pas le moine, car notre nouvel entraîneur peine à animer notre cavalcade qui trotte de manière désordonnée sur le pré. Arlettaz a le sang qui tourne or et s’apprête à descendre sur terrain d’Aimé-Giral pour gueuler sur ses gonzes et rappeler David Marty à la place de Gaël Fickou. Gaël a enfin compris qu’il jouait sa peau, et nous crédite d’une percée plein champ et d’un essai en coin. C’est ainsi que la France fait illusion à la demi-heure de jeu en revenant au score 13-10.

L’autre nouvel entraîneur Sempéré prend aussi ses marques dans son nouveau costume-survêtement. Après la perte de 17 touches la semaine dernière, il a décidé de titulariser Woki. Les résultats sont déjà perceptibles avec seulement 16 touches perdues cette fois-ci.

Première ligne au front et au bunker

Le nouvel endroit « the place to be » des Français semble être le bunker. Je ne sais pas ce qu’on y trouve, mais ça a l’air vachement bien et tout le monde se débrouille pour y passer. Willemse en est particulièrement friand, mais appelle plutôt cela « blockhaus » par tradition familiale. Atonio en danger plaque illégalement un Écossais avec son dos pour sauver son en-but. L’arbitre pénalise notre massif numéro 3 qui s’en va asseoir une demi-fesse sur la petite chaise des bannis. Réduite à 14 avec des Écossais à 5m de sa ligne, l’équipe de France s’en sort miraculeusement par une poussée en mêlée salvatrice juste avant le retour au vestiaire.

En ce qui concerne les commentaires post-match, n’écoutez jamais les avis de la confrérie des premières lignes. Ce gang qui sévit à « Ok quintal » ne voit les matches qu’à l’aune d’une poussée en mêlée. Ce qui altère parfois complétement leur vision d’un match.

« Pouah, on se fait bouger de partout, on a subi !

  • Tu rigoles ou quoi ? On les a concassés, détruits en mêlée, ils ont fait marche arrière tout le match ! On a été dominateurs tout le match
  • Heu, on a quand même perdu 47-0
  • Oui peut-être je sais pas, mais on était meilleurs en mêlée ! »

La mi-temps est sifflée sur score de 13-10.

Deuxième mi-temps

À l’entrée de tout le banc français, on pensait que nos bleus allaient facilement renverser la tendance en deuxième mi-temps. Mais décidément notre équipe était peu lucide, peu inspirée, à l’image d’un Lucu qui éjectait le ballon sans idée ou d’un Penaud encore maladroit. Jalibert quant à lui continue à faire monter la cote de popularité de Ntamack qui semble prêt à rentrer sur le terrain en béquilles. Les qualités d’attaquant de Jalibert n’ont pas suffi à cacher ses errements défensifs et sa faiblesse sur les ballons hauts. Quant à Danty, c’est bien simple, il n’avance plus, alors qu’il est censé faire partie des « Gros porteurs ». Le staff a donc choisi pour ce match un porteur qui ne porte plus plutôt que Depoortere. 

Les Écossais prennent petit à petit le score, à coups de pénalités de Finn Russell. Heureusement, notre défense reste costaude et ne laisse pas les Écossais prendre le large. À l’heure de jeu, Aldritt gratte un ballon salvateur, mais sort immédiatement sur une civière, tout pâle, à cause d’une grosse entaille sur l’artère fémorale alors qu’il a perdu déjà sept litres de sang sur le terrain. Pour la première fois, il n’est pas tout rouge en sortant du terrain.

Pour meubler la deuxième mi-temps, Russell et Ramos s’amusent à un gagne-terrain de 987,25 m d’après les données récoltées par Sage. Lassés, leurs coéquipiers au milieu de cette bataille ne prennent plus la peine de courir, et tout le monde s’arrête au milieu du terrain pour fumer des clopes en n'attendant que Finn Russell – que cela a beaucoup amusé, ne veuille bien taper dans le ballon. Ce n’est même plus du ping-pong rugby, mais un échange de boulets de canon de deux frégates en pleine mer. À ce petit jeu, Finn Russell Crowe est un master et réussit souvent à déplacer notre troisième rideau intelligemment. Je pense qu’il avait les plans du V2.

Comment donc se sortir de guêpier ? Alors qu’il reste 10 minutes à jouer, Nolan Le Garrec et Louis Bielle-Biarrey font le tour de la cour de récréation et passent derrière la Cantine pour trouver un passage vers le marchand de bonbons. Bielle-Biarrey tape par-dessus et dépasse tout le monde à la course pour marquer un essai salvateur. Miracle ! La France repasse devant.

Voilà comment aurait dû finir ce match convenablement. Mais comme le scénario manquait de rebondissements, nos bleus ont préféré perdre un dernier ballon à cinq mètres de leur ligne pour nous offrir le final haletant dont nous avons déjà parlé. Il leur suffisait de faire des petits tas pendant trente secondes, mais cela manquait sûrement de panache.

XV de France. Un match ''parfait'', Galthié agace les supporters par son optimismeXV de France. Un match ''parfait'', Galthié agace les supporters par son optimisme

Conclusion

La France gagne donc en Écosse pour la déconne et notre cher Galthié pourra continuer à prêcher sa bonne parole qui fait rager les journalistes. Certains peuvent le trouver arrogant, mais moi, j'aime ce gars depuis son essai en coin à Murrayfield en 2002. Alors si un grand nombre de détracteurs voient en lui un être lunaire, illuminé, animant une secte autour de lui, ce ne sont des foutaises ! Des calomnies !

Moi, je crois en lui et sa totale liberté cosmique vers un nouvel âge réminiscence.

 

Le staff français au complet (crédit les Inconnus)

Merci à Brieg Ker Driscoll pour cet article ! Vous pouvez vous aussi nous soumettre des textes, pour ce faire, contactez-nous !

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@Brieg Ker Driscoll
Encore un vrai plaisir de te lire, même si cette fois c'est de l'humour grinçant qui répond à notre amertume.
On voudrait nous faire croire que ce match fut une énormissime réussite pour nos bleus, il n'en est une que pour t'avoir inspiré cet article.
A propos d'inspiration que j'aimerais qu'une simple inspiration me permette d'écrire ainsi. Hélas ma capacité respiratoire a beaucoup diminué avec l'âge !
Bravo et merci !

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