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TRANSFERT - Le XV des bons plans en Super Rugby
TRANSFERT - Le XV des bons plans en Super Rugby.
Les clubs de Top 14 devraient logiquement se tourner vers le Super Rugby pour se renforcer en vue d'une saison 2020/2021 très attendue.

Avec l'épidémie du Covid19 qui touche actuellement le monde, le rugby professionnel est totalement à l'arrêt pour une durée indéterminée. Si on ne connait pas encore la durée de cette crise, et ses répercussions, tout porte à croire que les clubs, et l'économie du rugby, vont être gravement touchés. Malgré cela, les clubs doivent toujours préparer la saison 2020-2021 et notamment le recrutement, qui est encore inachevé. Si certains clubs ont récemment assuré un recrutement haut de gamme, comme le Racing ou le LOU, d'autres devront sûrement voir leurs ambitions à la baisse afin de compléter leur effectif. Comme souvent, dans ce cas-là, on va plutôt aller chercher des paris à l'étranger, infiniment moins chers que des stars ou que des JIFFs. De plus, si l'hypothèse du Top 16 se confirme, les clubs auront besoin d'étoffer leurs effectifs afin de gérer au mieux une saison plus longue, avec de nombreux doublons.

De nombreux joueurs majeurs du Top 14, comme Fritz Lee, Brock James, Toby Arnold ou Rynhardt Elstadt, pour ne citer que les exemples les plus marquants, faisaient une carrière loin des projecteurs avant d'arriver en France. Des joueurs pourtant efficaces, mais n'ayant pas les CV les plus ronflants. Cela avait de quoi décevoir Jean-Michel Supporter, qui s'attendait sûrement plus à l'arrivée de Kieran Read ou Dan Carter dans son club, et qui s'exclama dans les commentaires Rugbyrama : "Sa fé pa révé". Et pourtant, la suite de leurs carrières fit rapidement taire les critiques.

Voici donc une liste de joueurs de joueurs peu connus chez nous, mais qui seraient de très belles opportunités de recrutement.


Pilier gauche : Dylan Smith (Lions, Afrique du Sud)

Loin d'être le pilier sud-africain le plus connu, Dylan Smith est tout de même titulaire avec les Lions depuis deux saisons maintenant, et aurait pu l'être depuis plus longtemps s'il avait été épargné par les blessures. Bien que pas très "flashy", il est très propre sur les fondamentaux, ce qui en fait assurément une bonne pioche à moindre frais. C'est typiquement de genre de joueur suffisamment bon pour être titulaire avec sa franchise, mais pas assez pour atteindre les Springboks. Il est une recrue parfaite pour les clubs français, toujours avides de tripler voire quadrupler les postes de première ligne.

Talonneur : Kurt Eklund (Blues, Nouvelle-Zélande)

Le Super Rugby, c'est un championnat avec de nombreux talents précoces comme Jordan Petaia ou Mark Nawaqanitawase, mais aussi des révélations sur le tard. C'est le cas de Kurt Eklund, le bouillant talonneur des Blues qui a fait ses débuts en Super Rugby cette saison à l'âge de 28 ans. En effet, il a passé toute sa première partie de carrière à jouer au niveau amateur avec le club d'Auckland University RFC, avant de percer au niveau provincial en 2015. C'est un talonneur au gabarit modeste mais très mobile et actif en défense, dans la plus pure tradition des talonneurs NZ.

Pilier droit : Carlü Sadie (Lions, Afrique du Sud)

Comme Dylan Smith, Carlü Sadie est un joueur des Lions, franchise malmenée cette saison, ce qui pourrait le pousser à aller changer d'air. C'est un jeune pilier (23 ans) mais déjà assez expérimenté avec 30 matchs de Super Rugby, qui est considéré comme un grand espoir à son poste en Afrique du Sud. Celui qui est surnommé "The Fridge" en raison de gabarit (1m80 pour 125 kg) a le profil du pilier moderne en alliant de bonnes performances en mêlée avec une très grande disponibilité dans le jeu. Notez qu'il connait un peu le Top 14 puisqu'il est passé par le Stade Français en tant que joker coupe du monde au début de la saison (6 matchs joués).

Deuxième ligne (4) : Cadeyrn Neville (Brumbie, Australie)

Vieux routier du Super Rugby, Cadeyrn Neville est un joueur d'expérience qui n'a pas eu la carrière, et la reconnaissance, qu'il aurait mérité. Il présente la particularité d'avoir commencé le rugby en 2009 (à 21 ans !) après avoir pratiqué l'aviron à haut niveau. En trois ans, il faisait ses débuts en Super Rugby avec les Rebels, où il devint rapidement incontournable, au point de participer aux camps d'entrainements des Wallabies entre 2012 et 2014. Aujourd'hui âgé de 31 ans, et après avoir fait une pige réussie au Japon, il encadre une jeune équipe des Brumbies. Cette véritable tour de contrôle en touche (2m02 pour 120 kg) a encore quelques bonnes années devant lui et pourrait apporter toute son expérience.

Deuxième ligne (5) : Le Roux Roets (Sharks, Afrique du Sud)

Le Roux (oui c'est son prénom) Roets est un deuxième ligne qui a déjà pas mal bourlingué malgré ses 25 ans. Tout d'abord un début de carrière discret en Afrique du Sud entrecoupé d'une année avec les espoirs du Racing 92, puis un exil (raté) aux Waratahs en Australie avant de retourner au pays chez les Sharks cette saison. Certes, s'il a joué tous les matchs cette saison, il a toujours été sur le banc, derrière le redoutable attelage Van Heerden-Andrews. Cependant, c'est un joueur encore brut de décoffrage, doté d'un très gros physique (2m, 130 kg), et qui pourrait trouver sa place dans notre championnat où l'affrontement physique est primordial. Son début de carrière erratique fait penser à celui de l'excellent Hendrik Roodt (LOU).

Troisième ligne aile (6) : Zane Kapeli (Highlanders, Nouvelle-Zélande)

Attention c'est probablement le plus gros pari de la liste. A l'âge de 27 ans, Kapeli ne compte que 24 petits matchs au niveau provincial, et sa première saison de Super Rugby a été avortée avant qu'il n'ai le temps de fouler la pelouse. Il est cependant international tongien, et a participé à la dernière coupe du monde, où il s'est fait remarquer pour son tampon monumental sur Billy Vunipola. C'est un flanker au gabarit monumental (1m92 pour 130 kg) qui excelle en défense et dans toutes les autres tâches physique. Son pedigree n'est peut-être pas suffisant pour un club de haut de tableau, mais il pourrait être un bel atout pour une équipe jouant le maintien (ou une ambitieuse équipe de Pro D2).

Troisième ligne aile (7) : Tony Lamborn (Blues, Nouvelle-Zélande)

C'était une des surprises de ce début de championnat. Cet international américain (23 sélections, 8 essais) de 28 ans, avait été recruté par les Blues dans la foulée d'une Coupe du monde réussie. On pouvait s'attendre qu'il soit cantonné à un rôle de doublure au vu de la richesse d'effectif à son poste avec les Papali'i, Gibson ou Robinson ...). Cependant, ce plaqueur-gratteur s'est tout de suite rendu indispensable par sa grosse activité sur le terrain. Une autre de ses qualités est sa polyvalence, puisqu'il présente la capacité pas si courante de pouvoir jouer aux trois postes de la troisième ligne.

Troisième ligne centre : Whetu Douglas (Crusaders, Nouvelle-Zélande)

Whetukamokamo "Whetu" Douglas est loin d'être une star, ni une jeune pépite, il n'en est pas moins un joueur qui apporterait une plus-value à n'importe quelle équipe du Top 14. C'est un joueur très complet, doublé d'un leader. C'était le seul joueur non-All Black titulaire dans le pack des Crusaders lors de la saison du titre 2019, et mine de rien, ses performances ont fait qu'il n'était pas si loin d'intégrer la sélection pour la CDM 2019. Cependant son âge (29 ans) et l'émergence de très bons jeunes lui bouchent les portes de l'équipe nationale, et il pourrait avoir intérêt à retourner monnayer ses talents en Europe, lui qui avait déjà disputé une saison avec Trévise en 2017-2018.

Demi de mêlée : André Warner (Lions, Afrique du Sud)

Pas énormément de bons plans à ce poste, où la plupart des joueurs intéressants sont sous contrat, ou ont déjà trouvés un point de chute. Malgré cela, on peut ici mentionner André Warner, n°9 des Lions, qui présente un bon profil. Ce dernier est un demi de mêlée âgé de 26 ans, arrivé cette saison à Johannesburg après trois saisons aux Bulls, où il était dans l'ombre des deux Springboks Embrose Papier et Ivan van Zyl. Il a lui aussi fait une pige au Stade Français en 2018 (5 matchs, 1 essai). Ce demi éjecteur dynamique est un joueur de complément parfait à un poste où le talent ne manque pas en France, mais où le marché est déjà un peu bouché.

Demi d'ouverture : Fletcher Smith (Hurricanes, Nouvelle-Zélande)

En n°10, le bon coup à faire se nomme Fletcher Smith, actuel joueur des Hurricanes, où il évolue depuis la saison dernière. Il est capable de jouer aussi bien à l'ouverture qu'à l'arrière, et a un profil beaucoup plus offensif que gestionnaire, tout en ayant un bon jeu au pied. Ce joueur brille avant tout en Mitre10 Cup (avec Otago puis Waikato), où il est régulièrement un des meilleurs joueurs à son poste depuis plusieurs saisons. En revanche, il a beaucoup subi la concurrence de joueurs plus expérimentés (Sopoaga aux Highlanders puis Barrett l'an dernier), ainsi qu'une certaine irrégularité. Il est encore assez jeune (25 ans) et son talent indéniable pourrait le voir exploser dans les années à venir. 

Ailier gauche : Manasa Mataele (Crusaders, Nouvelle-Zélande)

Attention phénomène ! Manasa Mataele, ailier d'origine fidjienne des Crusaders, est un finisseur redoutable qui a marqué 16 essais en 24 matchs de Super Rugby. Il allie vitesse, puissance et technique (on se souvient tous de son offload incroyable l'an dernier). Malgré ses qualités, il a bien du mal à se faire une place de titulaire aux Crusaders en raison de la présence de joueurs comme Bridge, Reece ou Jordan. Il doit alors se contenter d'un statut de joker de luxe. Un joueur de cette classe, encore jeune (23 ans), pourrait espérer mieux et serait un renfort de qualité pour n'importe quelle équipe du Top 14.

Premier centre : Tei Walden (Highlanders, Nouvelle-Zélande)

Teihorangi Walden est un autre de ces antistars qui performent en Super Rugby depuis plusieurs années. En vrai premier centre, sa qualité première est sa technique balle en main et sa vision du jeu au-dessus de la moyenne. S'ajoute à cela une certaine puissance physique et une vraie rigueur défensive. Ce centre de 26 ans joue aux Highlanders depuis 2016, et a été un titulaire indéboulonnable lors des saisons 2018 et 2019. Lors de ces saisons, il a formé une paire aussi sous-estimée qu'efficace avec le puncheur Rob Thompson. Cependant, cette saison, il n'a que peu joué en raison du repositionnement de Josh Ioane en 12. Il a également joué avec les U20 néo-zélandais et les Maori All Blacks.

Second centre : Peter Umaga-Jensen (Hurricanes, Nouvelle-Zélande)

Peter Umaga-Jensen est un jeune joueur (22 ans) prometteur évoluant aux Hurricanes depuis 2018. Il est le neveu du célèbre Tana Umaga, et le frère jumeau de Thomas Umaga-Jensen, qui joue quant à lui aux Highlanders. Son poste de prédilection est premier centre, mais il est également capable de jouer deuxième centre, arrière ou même ailier. Cet "utility back" est doté d'un physique avantageux (1m87 pour 102 kg), tout en ayant des qualités de vitesse et d'évitement. Considéré comme un joueur très prometteur en Nouvelle-Zélande, cet ancien Baby Black a été souvent gêné par des blessures lors de son début de carrière. La concurrence aux Hurricanes, comme pour atteindre les All Blacks, pourrait le pousser à exil.

Ailier droit : Matt Duffie (Blues, Nouvelle-Zélande)

Ancien treiziste passé par les Melbourne Storm en NRL, Matt Duffie est passé à XV en 2016 avec les Blues. Après une période d'adaptation, il s'est révélé être un rouage important de la franchise d'Auckland. La consécration est arrivée en 2017 quand il a été sélectionné avec les All Blacks pour participer à la tournée d'automne en Europe. Il n'a pas joué de test-matchs, mais est tout de même devenu le All Black n°1164 en disputant deux rencontres non-officielles contre les Barbarians et France XV. Cet ailier ou arrière longiligne (1m92 ; 95kg) est surtout réputé pour son jeu aérien, sa technique, son sens du placement et ses appuis redoutables. A bientôt 30 ans, le moment semble opportun pour aller chercher un nouveau défi à l'étranger.

Arrière : Bryce Hegarty (Reds, Australie)

Bryce Hegarty est un des joueurs les plus confirmés de cette liste, avec pas moins de 83 matchs de Super Rugby depuis ses débuts en 2013. C'est un joueur polyvalent capable de jouer avec réussite aussi bien à l'ouverture qu'à l'arrière. Il est principalement connu pour son jeu au pied très sûr, mais il est aussi très compétent sur les autres aspects du poste. Il a eu la malchance de ne jamais être appelé avec les Wallabies, et ce malgré de très bonnes saisons. Par exemple, en 2019, il avait porté sa faible équipe des Reds à bout de bras en inscrivant 154 points (dont 7 essais) en 15 matchs. Sous réserve de son adaptation, il serait un excellent coup pour une équipe cherchant un buteur fiable.

Merci à Ange Guérin pour cet article ! Vous pouvez vous aussi nous soumettre des textes, pour ce faire, contactez-nous !

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La baisse des budgets pourrait aussi encourager les clubs à donner leur chance à des espoirs en limite d'âge plutôt que d'aller chercher dans l'hémisphère sud !

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