Cheslin Kolbe absent face au Pays de Galles, l'arme offensive numéro 1 des Springboks face au Pays de Galles se trouvera sur l'autre aile. Il s'appelle Mapimpi. Makazole Mapimpi. Et à chacune de ses missions, le joueur des Sharks fait mouche : en douze sélections, il compte déjà... treize essais inscrits sur la scène internationale ! Mapimpi n'est pourtant pas à ranger dans la catégorie des futurs grands talents : l'auteur d'un doublé contre le Japon en 1/4 de finale de la Coupe du monde est (déjà) âgé de 29 ans.
Le déclic avec les Kings
Si vous suivez régulièrement le Super Rugby, son nom ne vous est évidemment pas inconnu. Pour sa première saison à ce niveau, en 2017, l'ailier avait affolé les compteurs avec onze réalisations sous le maillot des Southern Kings, la franchise de Port Elizabeth. Un petit poucet habitué à prendre des roustes, qui avait devancé cette année-là les Cheetahs ou les Bulls au classement de la conférence sud-africaine. Grâce à un ailier (presque) inconnu aux cannes de feu.
Manque de chance, les Kings sont exclus du Super Rugby. Et Mapimpi s'engage chez les Cheetahs, eux aussi exclus... et finalement "repêchés" en Pro 14. Dans cette version moderne de la Ligue Celte, le joueur né dans le township de Mdantsane continue d'enfiler les essais comme les perles : 10, en 13 matchs. Suffisant pour faire son retour par la grande porte en Super Rugby, cette fois-ci sous le maillot des Sharks.
Pour expliquer son explosion tardive, il faut aussi rappeler la spécificité du rugby professionnel sud-africain. Comme en Nouvelle-Zélande, le Super Rugby représente le haut de la pyramide. Avec désormais quatre équipes engagées, et donc un nombre forcément limité de joueurs. Mais il n'est pas le seul championnat du pays : la Currie Cup est la première division nationale, jouée de juillet à septembre. Vient ensuite le Rugby Challenge (ex Vodacom Cup), disputé pendant le Super Rugby qui permet aux jeunes joueurs du pays de s'exprimer en l'absence des "stars". Sous le maillot des Border Bulldogs, Mapimpi a donc roulé sa bosse durant de longues saisons, avant d'entrer dans la lumière.
L'ombre d'Habana
Assez friable sous les ballons hauts, souvent largué en défense, Mapimpi a beaucoup progressé dans ces domaines pour se décoller de l'image du sprinteur. Façon polie pour dire d'un ailier qu'il n'est pas très complet, mais qu'il n'a besoin que d'un petit espace pour allonger les jambes et griller la politesse à n'importe quelle adversaire. Dans le temps, un certain Bryan Habana s'était fait enrhumer par un ailier du même profil, Tadudza Ngwenya.
Depuis, le Bok est entré dans l'histoire de ce sport, cumulant... 124 sélections jusqu'en 2016. Et jusque-là, personne ne s'était montré digne de marcher dans ces pas. Tous testés depuis le dernier Mondial, Skosan, Leyds, Combrinck ou Rhule n'ont pas convaincu. Ce qui explique aussi la relative inexpérience des ailiers retenus par Rassie Erasmus au Japon : remplaçant de Kolbe (13 sélections) ce dimanche, S'bu Nkosi ne compte que dix caps. Et qui sait : sans la blessure (doublée d'une suspension pour dopage) d'Aphiwe Dyantyi, Mapimpi n'aurait peut-être jamais été retenu pour cette Coupe du monde...
Crédit vidéo : SV Montages
Wilkosantaf
Je préfère dyanti !
coupdecasque
La finale t'a donné tort
potemkine09
Du bus! 😛