Si les Ecossais servent le solide Duhan van der Merwe face aux Bleus, ça peut faire malAprès trois années passées en Ecosse, Duhan van der Merwe a connu ses premières sélections avec le XV du Chardon à l'automne. Le puissant Sud-Africain a rapidement été présenté comme une arme offensive pour la sélection écossaise, marquant trois essais en quatre matchs. Si l'ailier, qui avait participé à la Coupe du monde junior avec son pays natal, a pu représenter l'Ecosse, c'est grâce à la règle de résidence fixée à 3 ans. Fin 2021, elle passera à 5 ans afin de ralentir ce qui est vu comme un pillage des petites nations par les nations majeures de l'ovalie. Duhan van der Merwe fait partie des derniers internationaux à pouvoir bénéficier de la première mouture de la règle. Règle qu'il a parfaitement respecté avant de pouvoir porter le maillot du Chardon.
En passant à 5 ans, la règle va obliger les joueurs à s'engager sur la durée avec leur club et leur nation d'adoption. Cependant, elle ne garantit pas qu'ils n'iront pas jouer dans une autre équipe pour un salaire plus élevée une fois la période terminée. C'est ce qui est arrivé avec Duhan van der Merwe. Cette semaine, les Warriors de Worcester ont ainsi annoncé sa signature à la fin de la saison en provenance d'Édimbourg, où il sera finalement resté quatre ans. Ce qui est tout à fait honorable dans le rugby professionnel. Comment lui en vouloir également dans ce cadre économique et sanitaire compliqué d'aller jouer ailleurs pour toucher plus d'argent afin de garantir son avenir. Pourtant, certains supporters ne peuvent s'empêcher d'en vouloir un petit peu au Sud-Africain d'origine, à la fédération écossaise ainsi qu'à l'instance mondiale. "La règle ne devrait s'appliquer que si vous êtes admissible à la résidence, puis restez un résident de ce pays. Trop de joueurs font cela (partant une fois sélectionné)," lance un premier supporter sur les réseaux sociaux.
D'autres ont du mal à avaler la pillule et considèrent qu'il s'est "moqué" du réglement et en a tiré avantage pour obtenir une première sélection et ainsi faire monter les enchères en quelque sorte. Un chemin tout tracé que d'autres "mercenaires" ont déjà pris lance un autre écossais en colère. "La Fédération devrait cesser de les sélectionner et se focaliser sur nos talents locaux, qui sont de vrais Ecossais." Glasgow et Édimbourg ressemblent de plus en plus à des clubs nourriciers pour l'Angleterre et la France, commente un autre supporter qui invite la SRU à investir massivement pour converser ses meilleurs éléments au pays. Ce qui sera bénéfique non seulement pour les clubs écossais sur la scène locale et européenne, et surtout à la sélection sur un plan mondial. Avant lui, Sean Maitland, Néo-Zélandais d'origine, avait passé trois ans à Glasgow avant de partir pour l'Angleterre au London Irish puis aux Saracens depuis 2016.
Duhan van der Merwe partira pour l'Angleterre à la fin de la saison. Les supporters estiment qu'il a profité de la règle pour obtenir un meilleur contrat.
lelinzhou
La règle de 5 ans c'est bien, ça va donner du boulot aux généalogistes pour trouver au moins un grand-parent né natif du coin.pour les impatients. Surtout si WR commence à étendre cette mascarade aux arrière- petits-cousins...
Imanol votre idole
J’ai cru comprendre que la “règle des grands-parents » n’est valable que pour les nations britanniques + Irlande car Ecossais, Gallois, Anglais et Nord-Irlandais (qui sont éligibles pour l’Irlande) sont tous « British » sur leur passeport. Pour savoir pour quelle équipe ils ont le droit de jouer, on prend les lieux de naissance du joueur, de ses parents et de ses grands-parents.
On en arrive à des cas assez étranges, comme Callum Sheedy qui avait le luxe de choisir entre Irlande, Pays de Galles et Angleterre, ou certains Néo-Zélandais qui jouent pour un pays dans lequel ils ne se sont jamais rendus grâce a une grand-mère (Huw Jones on te regarde).
Si on ajoute à ça la règle de résidence, on n’a pas fini d’avoir des maux de tête.
lelinzhou
Tout à fait Thierry !