Fin de saison et les rumeurs vont bon train. Il faut annoncer ton départ au président de ton club. Tu as plusieurs choix, mais si tu n’as pas été assez intelligent pour préparer le terrain, il faut maintenant assumer l’arrêt de ta carrière ou ta signature dans un autre club. D’ailleurs, cette dernière est souvent synonyme de trahison ultime. Même si ça fait 25 ans que tu joues dans le même club, qu’il pleuve, qu’il vente, qu’il neige ou qu'il flemme. Ce sont souvent ceux qui n’ont pas les capacités d’aller voir ailleurs qui qualifient ce départ de trahison. Alors, voici de quoi répondre à ton président :
"J’ai eu trop de blessures dans ma carrière..."
Déjà, on n’utilise pas « carrière » quand tu ne joues qu’en séries. Ensuite, c’est une excuse peu valable si tu n’as été blessé qu’une seule fois en 4 ans et sur les 7 matchs que tu as fait. Tu annonces ça à ton président qui connaît toute ta carrière et tes absences. C’est comme si tu disais à ta femme que tu adores lire, alors que ça fait 15 ans qu’elle te voit regarder Fort Boyard tous les soirs. Ton président note tout ça dans un carnet pour réduire les défraiements en fin de mois. Tu dois même 37 euros, chose encore jamais vue dans le monde du rugby.
Le mot du président : « Quoi ? 43 ? Mais t’en as encore sous la semelle pour 2/3 saisons non ? »
"Je ne sais pas où je serais en septembre..."
Elle ne peut marcher que si tu viens d’avoir le baccalauréat et que tu es sur Parcourusup. Il y a les mutations au travail également, ou les déménagements. Mais à moins que tu sois muté au Pérou, ton président tentera quoi qu’il arrive de trouver une solution.
Le mot du président : « Quoi ? Toulouse - Tourcoing ? Y’a pas un copain qui descend ? Y’a pas du covoit ? »
"Je pars au football..."
C’est à ce moment-là qu’il a su qu’il avait merdé. Tu risques de perdre toute ta crédibilité devant les gens qui t’ont pourtant vu dans les pires situations, et qui t’ont vu grandir. Décider de partir au foot après tant d’années dans le rugby, c’est comme quitter le meilleur boulot du monde pour travailler au McDo. C’est risqué et inutile.
Le mot du président : « Au quoi ? Pourquoi ? Mais tu reviens après quand même ? Ça va ?»
"Je prends une année sabbatique..."
N’oublie pas de mettre un temps d’arrêt après "sabbatique" pour la bonne compréhension de tous. Entre ceux qui penseront qu’il y a un rapport avec le samedi et les autres avec des chaussures, il faudra trouver les mots pour expliquer. Mais c’est tout de même la 2e année sabbatique que tu prends en seulement 3 ans, il faut donc trouver l’antonyme de sabbatique plutôt.
Le mot du président : « Tu peux prendre la licence et tu viens jouer que de temps en temps sinon ? »
"On verra..."
On la connaît celle-là ! Elle passe PAR-TOUT et dans toutes les situations de la vie même. C’est un signe d’indécision pour les autres, mais tu sais très bien que ce n’est qu’un teasing affolant de ta prochaine saison ! Souvent, c’est que tu n’oses pas dire que tu pars pour un autre club, le club voisin qui balance de l’argent à tout-va pour recruter.
Le mot du président : « Tu peux prendre la licence et tu viens jouer que de temps en temps sinon ? »
"Je veux me tester à un meilleur niveau..."
Premièrement, être sûr que le club où tu signes est à meilleur niveau si tu ne veux pas éviter de passer pour un con. Deuxièmement, être sûr que tu as la capacité de jouer à meilleur niveau si tu ne veux pas passer pour un con. Troisièmement, tu passeras quoiqu’il arrive pour un con. C’est également une excuse pour aller jouer chez le club rival qui t’a proposé un petit supplément.
Le mot du président : « Oui, je comprends. Mais on peut faire un parrainage si tu veux ? »
"J’en ai marre du rugby..."
Ça peut se comprendre, mais il faut étayer la chose. Tu ne peux pas en avoir marre sans raison, c’est impossible ! Si ce sont les 2 entraînements qui te font finir à 23h30 sous la pluie avec 7 joueurs, les dimanches où tu joues à 35 bornes, mais tu as rendez-vous à 7h15 du matin, les soirées qui se ressemblent chaque dimanche tout au long de l’année ? Alors oui, arrête le rugby et trouve-toi une occupation qui te procures autant de plaisir. Tu n’en trouves pas ? C'est normal.
Le mot du président : « Mais c’était cette année, l’année prochaine ça va changer, je t’assure ! »
"Ma mère, elle veut plus..."
Franchement, c’est à tenter.
Le mot du président : « Oui, je sais. Elle m’a dit. »
Ahma
Ça passe tous les soirs Fort Boyard ?
Dhomochevsky
Tout ce que j'aime sur cette photo.
breiz93
Le plus simple étant peut-être de coller son coach au mur..., après tu ne te poses pas de questions .
lelinzhou
Et comment annoncer au président que tu pars... avec sa femme ?
WebDiv
le mot du président : "Merci!"
PilouPilouDu40
Ça dépend du président, et surtout de sa femme 😉