Et tout à coup, la foudre s'abattit sur Mayol. Au bout d'une après-midi pluvieuse sur la Rade, Henry Arundell surgit en un éclair pour, au terme d'un rush de 100 mètres et de 5 défenseurs éliminés, planter l'essai de l'année à la 74ème minute et faire trembler Toulon (19 à 18) dans son quart européen. Qui ? Henry Arundell on vous dit ! Son patronyme n'a beau rien vous évoquer, vous allez devoir vous y habituer. Car à 19 ans, Arundell s'est certes fait un nom face au RCT pas plus tard que dimanche dernier. Mais croyez-nous, l'arrière des London Irish n'en était pas à son coup d'essai.
VIDEO. VOUS L'AVEZ VUE ? CETTE RELANCE DE L'ESPACE DU CAPUOZZO ANGLAIS FACE À TOULON ?
C'est bien simple, en 12 apparitions professionnelles toutes compétitions confondues et 5 petites titularisations, le gamin a déjà planté 7 essais. Qui pour la plupart, étaient tout sauf des essais tout faits. Si bien que 6 mois après ses débuts et pour situer un peu le phénomène, en Angleterre, la "hype" est à peu près la même que celle autour de Nelson Épée dans l'Hexagone. Il faut dire que "ce garçon a quelque chose de spécial", comme le disait le commentateur phare du Premiership il y a 2 semaines. Là, alors que son équipe était menée de 25 points face aux Wasps à la 67ème minute, Arundell était lâché dans l'arène pour tenter d'amener un peu de folie. Devinez quoi ? L'international U20 sonnera la révolte jusqu'à décrocher un match nul, en inscrivant 1 essai d'un exploit individuel retentissant, en lâchant 1 passe décisive et en parcourant une grosse centaine de mètres... le tout en 4 petits ballons touchés !
Et des actions du genre, ses highlights en sont déjà remplis ! Arundell, c'est de l'or en barre. Qu'il faudra polir, certes, mais alors quel pied ! Comment ne pas être tenu en haleine par ce genre de garçon ? Ces symboles d'une nouvelle génération sans complexe, pleine d'envie, d'intentions de jeu et qui pue le rugby. Car au-delà de ses cannes de feu, d'une accélération qui n'est pas sans rappeler celle d'un certain Jason Robinson et du tout soutenu par un gabarit déjà compact (1m82 pour 96kg), Arundell détonne par sa touche de folie. Lorsqu'on lui demande d'ailleurs si au moment de recevoir le ballon sur sa ligne et avant son essai face à Toulon il n'avait pas pensé à sortir par du pied, voici sa réponse pour Var-Matin : "J’ai vu qu’un espace s’ouvrait et ensuite, j’ai couru, voilà. (...) Quand le ballon m’arrive, bien sûr que j’y crois. Il y avait un espace, j’ai foncé, en me disant que je verrais où cela allait me mener. (...) Il y avait du monde sur la ligne médiane, nous courions après le score et nous avions besoin d’inscrire un essai... Je me suis dit qu’au pire, je remonterais le ballon et je serais plaqué. Alors j’ai tenté ma chance. Par chance, j’ai pu aller au bout."
Éliminé de la Challenge Cup et n'ayant plus rien à jouer avec les Irish en Premiership, reste maintenant la question qui turlupine toute l'Angleterre : mais qui ce fils de militaire va-t-il choisir pour le niveau international ? Car comme pour Rees-Zammit il n'y a pas si longtemps ou encore Louis Lynagh aujourd'hui, Arundell est éligible pour plusieurs sélections. Le XV de la Rose, bien sûr, mais aussi le Pays de Galles, l'Écosse ou même Chypre. Et s'il y a peu de chance qu'il rejoigne le frère de "LRZ" avec les Chypriotes, croyez bien que Greg Townsend et Wayne Pivac le surveillent du coin de l'oeil. Alors que selon les médias britanniques, les hauts responsables de la fédération anglaise auraient eu pour ordre en début de semaine de "verrouiller Arundell" avant que quelqu'un d'autre n'ait pu lui mettre la main dessus. De là à le voir en tournée en Australie cet été ? Il n'y a - probablement - qu'un pas...
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PRO D2. VIDÉO. RELANCES DE FOLIE, ESSAIS DE 80 MÈTRES : LE MEILLEUR DE LA FUSÉE ANGE CAPUOZZO
Manu
Il aurait été intéressant pour le lecteur de connaître les raisons des possibilités d'être sélectionnés par toutes ces nations, notamment par Chypre
Yoooooooy
Reste à voir si Eddie Jones va se réveiller de sa torpeur...