Il ne fait aucun doute que l’unique Finn Russell avait coché cette date dans son calendrier. En ce dimanche 14 janvier, Bath, sa nouvelle équipe, recevait le Racing 92 en Champions Cup. Une formation avec laquelle il a passé quelque 5 saisons, joué 105 matchs et fait aussi bien les beaux jours que les mauvaises nuits.
Parfois pas reconnu à sa juste valeur dans les Hauts-de-Seine, on sentit donc que l’Ecossais avait à cœur de sortir un sacré match. Appliqué, serein et toujours excellent animateur (comme depuis le début de la saison), le dit Finn a donc réalisé une vraie performance.
Dans la distribution, déjà, lui qui fut au presque parfait durant l’essentiel de la partie, à l’image de ses nombreuses passes dans le bon timing ou dans les intervalles pour ses coéquipiers. On le vit aussi tenter pas mal d’alternance avec des petits jeux au pied par dessus la défense, du gauche, comme il les affectionne tant.
Une performance remarquable en défense
Mais l’ancien Racingman est aussi et surtout apparu pour le moins remonté en défense, où malgré son physique plus proche de celui de Benoit Paillaugue que de Josua Tuisova, on le vit asséner quelques carreaux bien sentis. Un sublime aux jambes, en première période et en zone chaude, sur le numéro 8 fidjien Kitione Kamikamica. Un autre au ballon pour stopper une chevauchée fulgurante de Cameron Woki, qui se retrouva les 4 fers en l’air, malgré un différentiel physique en sa faveur de 15 centimètres et 25 kilos.
J’étais content à la fin du match mais c’est dur pour mes amis du Racing. Je suis un peu déçu pour cette équipe avec qui j’ai joué cinq ans mais c’est le sport - Finn Russell pour RMC Sports
Ajoutez à cela une pénalité récupérée sur sa ligne pour un bon grattage, et, au total, une dizaine de plaquages dont un autre sur Henry Arundell qui aurait filé à l’essai sans son intervention, et vous obtenez une performance de patron pour l’ami Finn.
Qui, au-delà du travail de l’ombre et des basiques d’un numéro 10, nous aura aussi gratifié d’une volleyée somptueuse en s’effaçant de la ligne de passe de Ben Spencer, éliminant en un claquement de doigts le défenseur adverse pour créer un 2 contre 1 d’école qui envoyait Joe Cokanasiga à l’essai (64ème).
Bref, du bon, du beau, du grand Finn Russell ! Il fallait au moins ça pour renverser le leader du Top 14, en étant mené de 14 points à 20 minutes de la fin…
Gio-nemanquaitpas-d'Aplon
Arh arh!! Le romantisme a encore sa place dans ce monde!
Merci Théo pour ce bel article !!
duodumat
Russel est un artiste, aussi bien génial (souvent) que médiocre (parfois) mais toujours le sourire inspiré et l'inspiration souriante. J'adore ... et le redoute !
Manu
je ne l'ai jamais vu à ce niveau: il a été très complet en attaque comme en défense.
En attaque, il a très rarement surjoué. Je crois me souvenir d'une simple cagade, comme il savait souvent le faire avec le R92
En défense, il a été très engagé avec des plaquages virulents sur des "gros" et a même gratté un ballon chaud dans un ruck.
Le fait de jouer contre ses anciens partenaires a sans doute eu un impact psychologique. Les connaissant bien, il n'avait pas de complexe face à eux... on aurait pu croire par moment qu'il s'agissait d'une opposition sur le terrain d'entrainement du Plessis-Robinson où il préparait ses matchs avec le R92