Coïncidence, coup du sort, prophétie décennale, qui sait ? 1977, 1987, 1997, 2007, à chaque fois, c’est la France qui gagne. Aucun joueur n’a participé à deux de ces éditions et pourtant de Jean-Pierre Rives à Imanol Harinordoquy de Jacques Fourroux à Pierre Mignoni, tous ont su en ces sacro-saintes années dominer l’Europe. Retour sur ces Tournois marquants.
Tournoi des 5 nations 1977 (Grand Chelem)
Le deuxième Grand Chelem du XV de France est pour Fourroux et sa bande, à une époque où les Bleus jouaient au Parc des Princes. Avec deux belles victoires à domicile face aux Gallois (16-9) et aux Écossais (23-3), les hommes de Jean Desclaux ont réussi à s’imposer sur le fil chez les Anglais 4-3 à Twickenham (vous ne rêvez pas, un essai valait alors 4 points) et 15-6 à Dublin contre l’Irlande. Le tout pour un Grand Chelem sans prendre le moindre essai et avec le même XV disputant l’intégralité de chaque rencontre, du jamais-vu ! Pour la petite anecdote, l’actuel sélectionneur Guy Novès devait jouer le Tournoi, avant de finalement renoncer suite à une blessure. Preuve que c’était un rugby d’un autre temps, le talonneur Alain Paco victime d’une appendicite à la veille du denier match face à l’Irlande, avait pu tenir sa place à la demande de ses co-équipiers. Cosmique !
La composition de l’équipe :
1) Gérard Cholley (Castres)
2) Alain Paco (Béziers)
3) Robert Paparemborde (Pau)
4) Jean-François Imbernon (Perpignan)
5) Michel Palmié (Béziers)
6) Jean-Pierre Rives (Toulouse)
7) Jean-Claude Skrela (Toulouse)
8) Jean-Pierre Bastiat (Dax)
9) Jacques Fouroux (Auch), capitaine
10) Jean-Pierre Romeu (Montferrand)
11) Jean-Luc Averous (La Voulte)
12) François Sangalli (Narbonne)
13) Roland Bertranne (Bagnères)
14) Dominique Harize (Toulouse)
15) Jean-Michel Aguirre (Bagnères)
La vidéo de l'essai de Jean-Pierre Bastiat face à l'Irlande :
Crédit : Ina Sport
Tournoi des 5 nations 1987 (Grand Chelem)
Une belle année pour Serge Blanco et les siens, qui en préambule de leur première finale de Coupe du monde quelques mois plus tard, parvenaient à inscrire une étoile synonyme de quatrième Grand chelem sur le maillot tricolore. Cette fois, ils ne sont que dix-sept joueurs à prendre part à cette édition. Les Bleus alors entraînés par Jacques Fourroux commencent le Tournoi en battant comme leurs prédécesseurs le Pays de Galles (16-9). Avant de s’imposer 19-15 en Angleterre, puis 28-22 au parc face à l’Écosse, ils terminent leur campagne européenne en apothéose sur les terres irlandaises (19-13).
La composition de l’équipe :
1) Pascal Ondarts (Biarritz Olympique)
2) Daniel Dubroca (SUAgen), capitaine
3) Jean-Pierre Garuet (FCLourdes)
4) Alain Lorieux (FCGrenoble)
5) Jean Condom (Biarritz Olympique)
6) Éric Champ (RCToulon)
7) Laurent Rodriguez (Clermont-Ferrand)
8) Dominique Erbani (SUAgen)
9) Pierre Berbizier (SUAgen)
10) Franck Mesnel (Racing Club de France)
11) Éric Bonneval (Stade Toulousain)
12) Denis Charvet (Stade Toulousain)
13) Philippe Sella (SUAgen)
14) Philippe Bérot (SUAgen)
15) Serge Blanco (Biarritz Olympique)
La vidéo du résumé du match face à l'Angleterre :
Crédit : dutilloy
Tournoi des 5 nations 1997 (Grand Chelem)
Place cette fois à une époque plus contemporaine où à l’aube du rugby Professionnel, Abdelatif Benazzi et ses partenaires s’illustraient une nouvelle fois sur la scène européenne. Composés de figures du rugby français à l’image des Fabien Pelous ou autres Christian Califano, l’équipe de France entame son Tournoi en corrigeant les Irlandais à Lansdowne Road (15-32) avant de l’emporter de peu face au Gallois au Parc (27-22) puis face aux Anglais à Twickenham (20-23). À l’occasion de la dernière journée contre l’Écosse, Titou Lamaison éclabousse la rencontre de toute sa classe avec 24 points inscrits, pour un score final de 47 à 20. Le Briviste finira même meilleur réalisateur du Tournoi avec 42 unités en deux matchs.
Le XV de départ lors du dernier match face à l’Écosse :
1) Christian Califano (Stade Toulousain)
2) Marc Dal Maso (SUAgen)
3) Franck Tournaire (Narbonne)
4) Olivier Merle (Clermont)
5) Hugues Miorin (Stade Toulousain)
6) Abdelatif Benazzi (SUAgen)
7) Olivier Magne (Dax)
8) Fabien Pelous (Dax)
9) Guy Accoceberry (Bordeaux-Bègles)
10) David Aucagne (Pau)
11) David Venditti (CABrive)
12) Stéphane Glas (Bourgoin)
13) Christophe Lamaison (CABrive)
14) Laurent Leflamand (Bourgoin)
15) Jean-Luc Sadourny (Colomiers)
Crédit : potier
Tournoi des 6 nations 2007 :
Quelques années plus tôt, l’Italie faisait sa première apparition dans la compétition. C’est d’ailleurs contre ces mêmes Italiens que les hommes de Bernard Laporte commençaient le Tournoi, leur infligeant au passage une belle déconvenue à Rome (3-39). La suite, on s’en souvient, c’était face à l’Irlande, Vincent Clerc surgissait dans les derniers instants pour aplatir et donner sur le fil la victoire aux siens (17-20). Deux semaines plus tard, menés 14-3 face aux Gallois au Stade de France, les Bleus s’en remettaient à la botte de David Skrela et à une action géniale orchestrée par Christophe Dominici pour l’emporter 32 à 21. Un début de Tournoi encourageant puis une défaite à Twickenham 26-18, qui mit fin à tout rêve de Grand Chelem. Mais l’équipe de France avait encore une chance de finir sur la première marche du podium, à condition de battre l’Écosse avec 23 points d’écarts. Une occasion que n’ont pas laissé filer Raphaël Ibanez, Serge Betsen et consorts, en s’imposant sur le score fleuve de 49 à 16.
Le XV de départ lors du dernier match face à l’Écosse :
1) Olivier Milloud (Bourgoin)
2) Raphaël Ibanez (London Wasps)
3) Pieter de Viliers (Stade Français)
4) Jérôme Thion (Biarritz Olympique)
5) Lionel Nallet (Castres Olympique)
6) Serge Betsen (Biarritz Olympique)
7) Julien Bonnaire (Clermont)
8) Imanol Harinordoquy (Biarritz Olympique)
9) Pierre Mignoni (Clermont)
10) Lionel Beauxis (Stade Français)
11) Cédric Heymans (Stade Toulousain)
12) Yannick Jauzion (Stade Toulousain)
13) David Marty (Perpignan)
14) Vincent Clerc (Stade Toulousain)
15) Clément Poitrenaud (Stade Toulousain)
La vidéo des dernières minutes du match face à L'Irlande et l'essai de Vincent Clerc :
Crédit : Cycophil
Des dates historiques qui nous laissent penser que finalement en cette année 2017, se rendre à Twickenham n’est peut-être pas une si mauvaise chose. Surtout lorsque l’on constate l’hécatombe de blessures qui s’abat ces derniers temps sur les hommes de la Reine.
Tournoi des 6 Nations 2017 - Le bulletin des blessuresOn peut donc imaginer après un succès retentissant chez les Anglais la semaine prochaine pour le match d’ouverture que notre coq ne fera qu’une bouchée du chardon écossais à Saint-Denis. Avant d’aller calmer les ardeurs des Irlandais, qui se la jouent un peu trop depuis qu'ils ont battu les All Blacks. Comptons également sur un drop dévissé de Parisse dans les derniers instants lors du match face à l’Italie et sur un triplé de Virimi Vakatawa contre le Pays de Galles pour perpétuer cette si belle tradition.
Tournoi des 6 Nations 2017 : le calendrier complet
Vavou
Donc ça veut dire que pour 2019 c'est mort ? 🙁
Ocwarrior
J’aime bien les commentaires des différentes personnes sur la vidéo de 1997, comme quoi tout est cyclique, à cette époque aussi ils pensaient avoir perdu le rugby français et son fameux french flair.
Sinon j’aime bien votre scénario le rugbynistère, si seulement il pouvait se réaliser.
Bébert la Godasse
Faut pas trop se faire d'illusion, le propre des séries, c'est qu'elle finisse toujours par se terminer...malheureusement
Team Viscères
Même les Feux de l'Amour?
Patrice Lagiclée
À chaque fois que je revois cet essai de Clerc, c'est l'expression de Marconnet qui me frappe le plus. À ce moment-là, on a l'impression qu'il va dévorer vivant tout le public du Croke Park 🙂
MARCFANXV
Y'a plus qu'à.....
Jak3192
comme tu dis...