Juin 2016. Les Bleus s’envolent en Argentine pour disputer deux matchs lors de la tournée d’été. Guy Novès, entouré de ses adjoints Yannick Bru et Jeff Dubois, entame la reconstruction de l’équipe de France après le fiasco de la Coupe du monde 2015 et l’élimination en quart de finale face aux All Blacks. Le Tournoi des 6 nations 2016 s’est mal déroulé puisque les Bleus ont fini à l’avant-dernière place, avec seulement deux petites victoires.
Seulement, le jeu mis en place fait plaisir à voir, et incite à l’optimisme. Pour cette tournée, Novés part sans les demi-finalistes du championnat. Il choisit donc un premier contingent de 17 joueurs, vite rejoints par onze barragistes éliminés. De nombreux bizuths sont sélectionnés : Baptiste Serin, Kevin Gourdon, le talonneur parisien Rémi Bonfils, l’Agenais William Demotte ou encore Julien Ledevedec. Jules Plisson est nommé capitaine.
L’enfer est promis à cette jeune équipe inexpérimentée face au troisième du dernier Mondial. Les Bleus s’inclinent d’entrée les armes à la main 30-19 et répondent partiellement aux interrogations sur le supposé niveau de cette équipe. Dix Tricolores connaissent leur première sélection durant ce match mais tous répondent présent dans le combat, dans le sillage d’un excellent Baptiste Serin. Le seul bémol réside dans l’indiscipline chronique du XV de France ainsi qu’une défense aux abois coupable sur les deux derniers essais argentins. Jamais dans le rythme, le capitaine Jules Plisson vit littéralement un calvaire sur ce match.
Il est d’ailleurs remplacé par Francois Trinh-Duc pour le second match. Le brassard est lui légué à Yoann Maestri. Ce test est censé confirmer les promesses entrevues lors du dernier match. Et mieux encore, les Bleus s’imposent largement 27-0, toujours dans le sillage d’un Baptiste Serin éblouissant même si l’Argentine semble très loin de son niveau affiché durant la Coupe du monde.
La France gagne sans ses stars, et le staff de Guy Novès tient une première victoire sur une nation majeure de l’ovalie. L’équipe a rectifié le tir sur les déchets du premier match.
Le massacre annoncé s’est finalement transformé en promesse, avec une victoire de prestige. Ces deux matchs ont permis la révélation de joueurs qui vont faire les beaux jours du XV de France par la suite comme Baptise Serin ou encore Kevin Gourdon. À ce moment-là, rien ne laissait penser que le staff n’irait pas au bout de son contrat et serait évincé un an et demi plus tard.
Ni que le rugby français s’enfoncerait dans la crise malgré une tournée de novembre également prometteuse. Promesse sans lendemain.
Dodow
Très belle paire de match, on savait en regardant le premier que y'avait un coup à jouer au second... Et quel coup ! Les mettre fanny c'est pas rien quand même...