À Marcel Deflandre, encore une fois à guichets fermés, La Rochelle y a cru jusqu'au bout. Grâce à trois essais de Gabriel Lacroix (15e, 69e) et Boughanmi (23e), les Rochelais menaient encore de sept points à quatre minutes du coup de sifflet final et bénéficiaient d'une pénaltouche dans les 22 mètres franciliens. Mais la précipitation a eu raison de leur envie, et quelques minutes plus tard c'est Nyanga qui a aplati en terre promise pour arracher le match nul.
Le fil de la rencontre :
Les choses avaient pourtant bien commencé. Dès le début du match, La Rochelle met la main sur le ballon et remonte petit à petit le terrain. Un turnover plus tard, un cafouillage rochelais en touche offre à Dan Carter sa première tentative de pénalité. Le ballon fuit les poteaux, mais c'est une première alerte, alors que le Racing 92 est encore très brouillon sur ces premières minutes.
Les Rochelais ne s'affolent pas et continuent d'attaquer. La défense francilienne tient bon, mais joue dans son camp, et les Rochelais en profitent pour tenter. Brock James, d'un petit coup de pied au ras, essaie de trouver Vito mais Machenaud parvient à aplatir dans son en-but. L'arbitre siffle un renvoi aux 22, alors que la vidéo montre que c'est le demi de mêlée international qui entre dans son en-but avec le ballon. Ce n'est que partie remise, car il commet par la suite un en-avant qui rend le ballon aux Rochelais.
L'opportunisme des Maritimes
La mêlée est encore une fois très propre, comme tout au long de la partie. Après quelques attaques sur la ligne, les Rochelais finissent par opter pour le jeu au pied d'occupation. Imhoff est lobé et cafouille le ballon. Lacroix en profite pour aplatir en terre promise, pour un essai casquette improbable. Holmes manque la transformation, mais La Rochelle mène tout de même 5-0 (15e).
Sur le banc du Racing, on dit aux joueurs de ne pas s'affoler ("80 minutes !"). Mais les Franciliens font beaucoup trop de fautes pour exister dans cette première période. À tel point que lorsque les statistiques de Canal + affirment que le Racing a 53 % de possession de balle en ce milieu de première mi-temps, les spectateurs ont du mal à le croire.
Pendant ce temps, les Rochelais enchaînent dans le camp du Racing, avec une très bonne séquence de conservation. Une pénaltouche leur offre un lancer sur les 22 adverses, en deux fois car le premier lancé est contré par le Racing qui concède exactement la même touche. Eaton capte le ballon et le maul se forme derrière lui. Il est arrêté à quelques mètres de la ligne, mais le pilier droit Boughanmi passe en force, avec une belle adresse (23e). Holmes transforme, et La Rochelle prend le large à 12-0.
Le réalisme des Franciliens
Alors qu'on commence à croire que les Maritimes ont entamé une petite balade de santé, le Racing se réveille. Le ballon est capté sur le renvoi, mais perdu directement. Quelques phases de jeu plus tard, les Rochelais concèdent la mêlée au centre du terrain. C'est cet instant que les leaders franciliens ont choisi pour accélérer le jeu : Laulala croise pour Imhoff, Nakarawa récupère l'offload de son ailier et sa vitesse lui permet d'aller aplatir. Première occasion, permier essai : la leçon de réalisme a commencé. Carter transforme, 12-7 (29e).
Piqués au vif, les Rochelais réagissent avec orgueil. Murimurivalu, étincelant, perce sur 30 mètres avant de tomber. L'action rebondit sur l'aile, avant le renversement. Brock James tente de combiner avec Holmes mais le ballon n'est pas contrôlé, on revient donc à l'avantage. Holmes passe la pénalité, La Rochelle se remet à l'abri d'un essai transformé, 15-7 (31e). Sur le renvoi, Brock James dégage mais le ballon, freiné par le vent, trompe ses coéquipiers. Dulin en profite pour le récupérer, et les Rochelais se mettent à la faute. Carter remet le Racing dans le match, 15-10 (34e).
Murimurivalu, toujours vexé, joue les anguilles dans la défense francilienne. Mais en vain, car le ballon est récupéré par le Racing. Nakarawa s'échappe d'un maul en passant par le centre, et prolonge au pied. Touche à 5 mètres de l'en-but rochelais, bien capté et Brock James dégage. Alors que la pause se rapproche, Imhoff sort de sa boîte un offload d'extra-terrestre et permet à Machenaud, puis Lauret, de percer sur 50 mètres. La Rochelle se met à la faute pour éviter l'essai, et Barry récolte un carton jaune. Carter en profite pour passer une pénalité, et la pause est sifflée sur ce score de 15-13.
Chassé-croisé et pénalités
Nakarawa ne rentrera pas sur la pelouse, blessé sur son essai. En infériorité numérique, les Rochelais attaquent cette seconde période pied au plancher et attaquent dans les 22 franciliens. Pénalité tentée par Holmes, mais le ballon heurte le cadre alors que la pénalité était bien placée. Le vent peut-être ? Par la suite, le match baisse en intensité. Profitons-en pour noter la grosse activité de la troisième ligne rochelaise, où Vito et Eaton sont omniprésents en conquête et dans le combat, alors que Kévin Gourdon se propose beaucoup dans le jeu courant.
La sortie de Boughanmi, remplacé par Atonio commence à perturber la tenue des mêlées. La Rochelle prend l'avantage sur cette phase de jeu, bien que le Racing parvient à garder la maîtrise du ballon sur ses introductions. Les Alto-séquanais se rapprochent du camp rochelais et un plaquage haut malheureux provoquera un des tournants du match : carton jaune pour le capitaine Eaton, très précieux en conquête, et pénalité qui permet au Racing de prendre le score pour la première fois de la partie : 15-16 (58e).
Paradoxalement, les Rochelais se révoltent encore une fois en infériorité numérique. Ainsi, dans le plus grand des calmes, les Maritimes relancent depuis leur en-but et 95 mètres plus tard, Murimurivalu est poussé en touche. Sur l'action qui suit, La Rochelle obtient une pénalité et repasse devant : 18-16 (65e).
Fin de match cruelle pour les locaux
Les Rochelais ne comptent d'ailleurs pas s'arrêter là, un nouveau contest permet à Kévin Gourdon de taper un sprint de 30 mètres. Un point de fixation plus tard, on tente la passe au pied mais celle-ci finit en touche à 5 mètres de l'en-but francilien. Bonne prise en touche et dégagement des Racingmen suite à une pénalité. La touche est trouvée sur la ligne médiane, mais le lancer est encore une fois perdu. Les Rochelais n'en profitent pas pour avancer et perdent même 30 mètres suite à divers cafouillages. Un commentateur prévoyant aurait pu dire : "c'est reculer pour mieux sauter !" puisque l'action qui suit est un petit bijou d'opportunisme : le demi de mêlée maritime joue un petit coup de pied dans la boîte, capté par Vito au niveau de la ligne médiane, qui envoie Lacroix sur orbite pour son doublé. 23-16, 69e.
À cet instant du match, on se dit que la messe est dite. D'autant plus que le Racing finira le match à 14 suite au carton jaune de son pilier remplaçant Afatia, coupable d'un raffût avec le coude contre le demi de mêlée remplaçant de La Rochelle. Ce dernier est complètement éteint...
VIDEO. Top 14 : la charge de Viliamu Afatia sur Arthur Retière méritait-elle un carton jaune ?Il reste 4 minutes à jouer, les Rochelais ont un bon lancer en touche sur les 22 franciliens. Et là, c'est le drame... Alors que les Maritimes ont eu une excellente conquête pendant tout le match (paradoxal, quand on sait que le Racing a récupéré pratiquement tous les renvois), le lancer lobe son sauteur et le Racing contre-attaque. Plusieurs temps de jeu plus tard, Nyanga est propulsé dans l'en-but rochelais, pour un essai assassin. 23-23 avec la transformation, tapée très vite pour permettre le renvoi. Renvoi qui ne servira à rien, puisque Chauveau expédiera le ballon en touche.
Le résultat est cruel pour les Rochelais, mais logique tant les Racingmen ont été réalistes durant cette partie, avec une bonne gestion de leurs temps faibles. Les deux équipes se sont provisoirement replacées dans la première partie du classement, avant d'être délogées par Toulouse et Toulon.
mimi12
Il faut lancer une pétition pour que Lacroix intègre l'EDF !
maitrederf
Moi j'ai proposé à Vincent Merling d'inviter Guy Noves au stade pour qu'il vienne voir les matchs de La Rochelle 😊
oZbeck
Il a fait un très bon match le Lacroix, un profil et gabarit intéressant à faire rentrer dans la rotation de l'équipe de France je trouve