"- Top, je suis une équipe de 1ère série du Puy-de-Dôme, dont l'équipe une et l'équipe réserve ont été finalistes de leur championnat régional, une année seulement après avoir gagné le titre en 2ème série. Je suis, je suis...
- La mer Noire?
- Jouant habituellement en rouge et blanc, cette équipe, évaluant dans un stade d'environ 17 places, a réussi à se hisser en demi-finale du championnat de France. Je suis, je suis...
- Le Biarritz Olympique?
- Equipe ayant posté des photos de leur trophée dans un barbec...
- Chamalières ! "
Sacrés Chamalièrois, destructeurs des #valeurs, pyromanes à leurs heures perdues, provoquant d'un seul coup de briquet l'ire de centaines de débatteurs plus ou moins inspirés. Chaque mois de février, 4 millions de sélectionneurs conseillent Guy Novès sur la composition de l'EDF. Cette fois-ci, ces chères têtes inspirées s'entretenaient sur la sauce à laquelle les Auvergnats devaient être mangés. Prison ferme pour certains (des adeptes de la ligne dure du Parti VEM – Valeurs En Marche), travaux d'intérêt généraux, radiation de tous les joueurs ou bien encore amendes pécunières, les idées ne manquaient pas. Malgré un bouclier refait à l'identique en 24h, le Comité décida de sanctionner les petits farceurs, en supprimant toute mention de l'équipe dans les rapports officiels, et en leur otant le droit de graver leur nom sur ce bout de bois si chèrement gagné.
De toute façon, les jeunes criminels - éliminés de peu en 32ème de finale des Championnat de France contre les futurs demi-finalistes - n'avaient pas le niveau pour se maintenir en 1ère série. Ils allaient voir ce qu'ils allaient voir, et seraient proprement reçus. Ahhhhh, cette main-courante, le rugby ne serait pas ce qu'il est sans cette fine ballustrade qui délimite l'usage total de notre chère liberté d'expression. Dans toute la France, tous les dimanches à 15h, les oreilles sensibles sont priées de quitter les lieux, sous peine de saigner pendant 80mn. Mais ça, c'est #valeurs, alors ça va.
Ivres, ils proposent de fabriquer un bouclier pour le donner aux futurs vainqueurs
A la surprise générale, les incendiaires giscardiens, qui espéraient timidement jouer le maintien en début d'année, ont fait plus que rivaliser à l'échelon supérieur. Des coachs et un système de jeu en place depuis plusieurs années, quelques recrues venues renforcer un groupe solidaire, de nombreux apéros de bienvenue, il n'en fallait pas plus pour que le club joue les premiers rôles dans ce championnat de 1ère série qu'il avait brièvement cotoyé deux ans plus tôt. De fil en aiguille, de victoires en victoires, Chamalières qualifiait ses deux équipes en finale régionale. Hélas, seuls les réservistes eurent l'honneur de soulever un trophée. Notant que le Comité ne prévoyait pas de vrai bouclier pour les équipes réserves, les criminels ont dans la foulée proposé aux instances d'en fabriquer un (ignifugé par précaution), pour que les futurs champions en aient la jouissance. A l'instar du SCUF ayant offert le Bouclier de Brennus. Mais bon, apparemment, je sais pas quoi, le réglement, vous comprenez, il y a des procédures, ça ferait précédent, on peut y réfléchir, mais quand même, on va regarder, on vous tient informés, etc.
Entre-temps, l'équipe féminine à 5 de Chamalières, pour sa première année d'existence, décide de se qualifier pour les championnats de France et de finir 5ème de la compétition. #thuglife
L'émotion des championnats de France, une expérience inoubliable
Et voilà enfin les mois de mai/juin, qui marquent le début des championnats de France amateurs, les défaites de l'ASM en finale et les branlées de l'EDF en hémisphère sud. Ah, les championnats de France. Le départ matinal en bus, musique et casque vissé sur les oreilles pour les uns, tournoi de belote pour les autres. Le déjeuner dans un petit rade qui ne paie pas de mine, mais dont la gentillesse des patrons est toujours démontrée (Petite Cacedédi à Sylvie, qui nous a accueilli pour les 1/4 de finale à Bellac. Promis, on passe prendre le café au mois d'août, quand on sera sur la route d'Oléron).
Fin du repas, début du stress, les toilettes ne se désemplissent pas. Arrivée au stade, on marche sur le terrain, on fait le match dans sa tête. On repasse aux toilettes. Tout va très vite. Et puis, les 2 dernières minutes, dans les vestiaires. Les mots du capitaine, les supporters qu'on entend gueuler comme si leur vie en dépendait, les derniers coups de casque, les poils qui se hérissent et les larmes qu'on sent poindre au coin de l'oeil. Puis, le match, l'ambiance, l'effort et le verdict.
Pour Chamalières, la route a continué jusqu'en demi-finale. Unique rescapé des clubs auvergnats engagés dans les différents tableaux. Un résultat historique pour le club, qui en a surpris plus d'un. Sauf peut être les joueurs, qui avaient vraiment à coeur à prouver qu'ils n'étaient pas les voyous tant décriés. Un groupe avec un coeur grand comme ça, un groupe de 60 personnes qui ont su aller chercher le respect qu'elles avaient perdu. En jouant au rugby, tout simplement. Malgré cette sévère défaite contre une solide équipe de Saint-Léger-des-Vignes, vous avez été pour le coup les parfaits ambassadeurs de ces putains de #valeurs qu'on balance à tort et à travers.
A l'issue de cette magnifique saison, un grand merci à tous les joueurs, les entraineurs, les dirigeants, l'ensemble des bénévoles et tous les supporters du club.
manuel_dacosta
Votre voisin clermontois en a un de bouclier si d'aventure vous deviez refaire un barbeuc entre amis 😛
dusqual
moi je trouve que le trophée au bbq ca fait très valeurs du rugby. c est pas très respectueux mais les valeurs du rugby c est aussi la 3e mi temps. alors je sais je suis de la vieille école, mais quand un club avec ce passif décide d'offrir un trophée pour la réserve, beh on le prend. on fait pas son coincé du cul, parce que ca par contre ca fait pas du tout valeur.