Un passage à vide (trop) long de 6 ans et le dernier titre en Challenge Béarn-Bigorre, pendant lesquels les « Oursons » n’ont pu atteindre le but suprême. Finale de comité, finale de challenge, finale de dodgeball, finale de belote, tout y est passé, et le surnom de « Clermont Bigourdan » était attitré. Oui mais voilà, 2017 a tout changé avec (enfin) ce titre de champion Armagnac Bigorre Promotion Honneur pour l’équipe réserve du club !
Pour présenter le tableau, personne n’attendait un tel dénouement pour une équipe aussi jeune (à part le club lui-même), composée majoritairement de joueurs issus de la formation (quota JIFF était donc respecté). En ce qui concerne le parcours, il n’a pas été des plus aisé avec notamment deux derbys en quart de finale et demi-finale remportés avec courage pour accéder sur la dernière marche et y affronter l’entente Oursbelille-Bordères (OBRC), aka les « chers ennemis », qui ont tant barré la route aux Tournayais pendant ces six ans de disette.
Le rendez-vous pour le café prenait des tournures de dernière danse. Chacun savait qu’il vivait les derniers instants de ces trois semaines de phases finales. Le discours des entraîneurs était parsemé de joie, mais surtout d’émotions, tellement d’émotions que l’entraîneur en perdait son latin… D’ailleurs aucun des joueurs ne sait toujours pourquoi en cas de victoire, on qualifierait un des suspendus. Pour la Coupe d’Europe peut-être.
Le film du match
La météo annonçait des trombes d’eau, il n’en sera rien, et c’est sous un ciel bleu que les réservistes de Tournay Sports se rendaient au Stade de la Banive pour disputer une finale de comité. Une première pour une grande partie du groupe. Acclamés par leurs supporters dès leur entrée dans l’enceinte, musique aux oreilles, direction les vestiaires pour la prépa d’avant match. Chacun sa routine, on n’est pas là pour juger celui qui joue avec le même slip. Et les voilà sortis tout de rouge et noir vêtus, beaux comme des camions, pour ce qui sera le dernier échauffement de la saison. Un échauffement sous tension. La pression monte, les cœurs battent vite et forts, les jambes tremblent, les joueurs s’agacent, mais voici venu le temps des cathédrales du coup d’envoi sous les clameurs d’un public venu en masse autour du terrain (et de la buvette, la chaleur aidant).
En première mi-temps, aucune des deux équipes n’est parvenue à atteindre l’en-but adverse, laissant la possibilité aux buteurs de gonfler le score. Mais le vent qui soufflait cet après-midi-là empêchait toutes tentatives. On se serait cru en Corbières. Mais c’est l’OBRC qui scorera le premier. Après un coup de pied dans l’axe (vous savez le fameux coup de tatane pour se dégager loin), c’est l’ailier Ferras qui a ouvert le score entre les perches. A la mi-temps, 7-0 pour les Noir et Blanc qui ont dominé cette fin de première période. C’est le moment de se ressaisir, manger quelques quarts d’oranges, boire un peu d’eau, et surtout de se faire secouer par les entraîneurs.
Une victoire acquise devant
Puis voilà les Rouge et Noir repartis dans l’arène pour changer les choses, renverser la vapeur et conjurer le sort qui planait sur cette finale. Ce spectre qui inquiétait les plus anciens du groupe. Un peu de sang frais était rentré sur le terrain, et c’est Tournay qui allait reprendre confiance et espoir après une pénalité de son buteur Laval. Rappel pour ceux qui ne suivent pas, il y a 7-3 au planchot désormais. Après des tentatives avortées pendant les 30 premières minutes, c’est le moment choisi par le vice-capitaine Rossi pour revenir aux fondamentaux, à l’essence même du Rugby, le jeu d’avants.
Après quelques pick and go et autres cocottes, le pilier Garceau allait s’écrouler à quelques centimètres, laissant alors l’occasion à Durroux d’aplatir la gonfle sur la ligne, après une échappée longue de 20 centimètres, le bout du monde donc (7-10). Poussés par leurs supporters, la jeunesse tournayaise mettait la main sur le ballon pour ne plus le lâcher. Les percées d'Imbert, Oletchia ou Sabattier allaient donner de l’entrain à ce match et c’est finalement l’autre pilier, Compagnet, qui d’un bond rageur tombait une dernière fois dans le camp Oursbelillo-Borderais, scellant l’issue de ce match, 7 à 15.
L’arbitre de la rencontre, qui a réalisé une très belle partie, il faut le noter, libérait le peuple tournayais avec le coup de sifflet final, l’équipe pouvait exulter, enfin. Certains sautaient partout, certains pleuraient de joie, certains n’y croyaient pas, mais c’est bien l’effort de tout un groupe qui était récompensé ce jour. Ce groupe dont l’inexpérience devait les faire échouer, ça sera plutôt l’insouciance qui les fera triompher. Mention spéciale à des entraîneurs qui ont œuvré dur pour ce succès tant recherché.
La levée du bouclier par le capitaine basque Niveaux donnera le coup d’envoi de la 3e mi-temps, sans doute toute aussi éprouvante. On chantera « La Socata » à gorge déployée (sur un air de chant norvégien), on entendra le camion de Fred et Jamy et surtout on refera le monde en buvant des coups (beaucoup trop), manière de graver cette aventure dans les mémoires, et accrocher un titre au palmarès de Tournay Sports. Un titre durement acquis mais ô combien important pour l’avenir.Crédit vidéo : Tibo Drx
Aucun bouclier n’a été maltraité pendant cette longue soirée. Par contre, on a rasé la tête d’un des joueurs, mais ceci n’est qu’un détail de l’histoire.
Team Viscères
Un titre après 10 finales, ils poussent vraiment le mimétisme avec l'ASM très loin. Félicitations à eux, en espérant qu'ils n'auront pas à attendre aussi longtemps avant de goûter à nouveau la victoire.
Marc Lièvre Entremont
Ça veut dire qu'on va gagner aussi ? Dis ?