Premiers pas sous mes nouvelles couleurs. Je me souviens de mon attente sur ce bord du terrain de Gravanches. Interminable attente sous un soleil de plomb, à subir le regard de tous les passionnés, à écouter les convoitises de part et d’autre du complexe. Et j’ai bien cru repartir dans la banlieue Clermontoise quand au bout de 20 minutes, Chamalières menait 14-0. Je me voyais déjà rejoindre mon copain de la réserve, boire des bières ensemble, fêter ça en club dans les hauts lieus de la nuit Auvergnate. Mais rien de tout ça. Alors que tout le monde pensait le CRAC fini et vaincus, ceux-ci ont, avec abnégation, remonté peu à peu le score grâce à leur puissance et finalement pu s’imposer 16-14 ! Mais quel mal leur a pris… Non pas que je ne sois pas content de retrouver les Combrailles, mais je ne m’attendais pas à vivre pareilles émotions !
Accueilli avec fierté par ce village, j’aurais pu faire passer le Bouclier de Brennus pour un vulgaire meuble Ikea, tellement l’engouement fut fort. Le maire, le médecin, les barmen, les tenant du Tabac presse, les commerces… tout le monde était là pour m’accueillir et me voir brandi au ciel par un enfant du village, employé communal et… capitaine, le légendaire Thomas Fournier ! Après les traditionnelles séances photos, me voilà parti dans la campagne. Après un trajet en bus mouvementé où chansons à la gloire du club et de certains joueurs ont résonné très fort, le bus se gara devant le club house où les supporters nous attendaient pour fêter ça jusqu’au bout de la nuit ! 159 pas de dance effectués par l’entraineur et des dizaines de litre de bière plus tard, nous voilà montés en voiture pour le fameux bal à St Georges. Quelle découverte pour moi qui m’attendais à découvrir la nuit clermontoise… et quelle bonne découverte ! C’était un prémisse de ce que j’allais vivre pendant une année, une mise en bouche de l’ambiance village. Sans repos, mais bien hydraté, il me fallu faire la tournée des maisons avec les valeureux guerriers. Petit déjeuné chez le capitaine, p’tit tour à la boulangerie, une sieste devant le kebab, photo avec des ânes (?!), tant de petites épreuves qui paraissent anodines mais, je vous l’assure, qui ne l’étaient vraiment pas… Avant de me coucher nous avons pu continuer de rêver devant le match de l’ASM en demi-finale de Coupe d’Europe, je n’étais finalement pas couché…
Des vacances bien méritées et reprise calme. Les championnats de France vécus de la maison, sans doute du fait de ma fragilité et de mon âge, il est venu le temps des vacances ! Pour vous la faire rapide… Cap d’Agde, Montpellier, Pont du Bouchet, Palavas sont autant d’endroit où l’on a pu m’admirer et où je me suis pavané ! Si les destinations ne sont pas très originales, c’est sans doute parce que finalement le rugby, peu importe où il est pratiqué, converge vers les mêmes fondamentaux : les amis, la fête, et l’esprit d’équipe ! Depuis septembre, je me promène dans les Ancizes, j’ai pris mes habitudes chez Faby, chez Bilal, je vais rendre visite à de vieux copains chez Moutarde ou encore je passe boire le café à la mairie. Et c’est tous les dimanches de match à domicile que je retrouve mes amis, ma famille d’accueil avec fierté. Je les suis depuis le début de la saison, et autant vous dire que m’avoir avec eux leur va plutôt bien, invaincus depuis le début de la saison, ils semblent vouloir accueillir mon grand frère… et je lui recommande vivement de s’y rendre pendant une petite année !
Une nouvelle maison. Depuis début janvier, j’habite un bâtiment flambant neuf, le Vestiaire ! Et non, on ne s’y change pas, il s’agit là du nouveau club house. Né des cendres de l’ancien vestiaire, que j’ai bien connu lors de mon passage en 1996, et laissé à l’abandon depuis une quinzaine d’années, il fut rénové pour accueillir les 3emes mi-temps endiablées et je peux vous assurer que je m’y sens bien ! Exposé derrière le comptoir, sur le plan de travail entre la tireuse et les bouteilles je m’y sens comme chez moi. J’entends régulièrement les mêmes histoires, des exploits du All Black, Franck Shelford, aux péripéties de jeunesse sur les terrains de Villeurbanne de notre 3e ligne lorsqu’il jouait à Cournon en passant par la course de canoë sur l’autoroute de notre entraîneur lusitanien. Toutes ces anecdotes je les connais, ils les connaissent mais ils aiment se les raconter, se remémorer les bons moments et ceci fait un peu l’essence même du rugby.
Raymond Tada, Bouclier de Champion d’Auvergne de 1e série depuis le début.
breiz93
Sympa comme article.
Mais il ne raconte pas qu'il ait subi des tests de départ de feu ou de séance de surf.
Ils sont sages avec lui.
Bravo continuez.