Est-ce que tu as été surpris par les résultats du premier bloc de 5 matchs ?
J.A : On a été un peu déçu, on n'avait pas des objectifs de points aussi bas. Mais ça s'explique, notamment avec nos défaillances dans certains domaines. On a eu du mal à se comporter en équipe lors de ce premier bloc notamment avec 16 nouveaux joueurs et quelques blessés. La plus grosse déception reste la défaite à domicile contre Colomiers mais le championnat reste long il faut avancer.
Agen et Aurillac à domicile, est-ce que c'était le tournant pour accrocher le bon wagon ?
J.A : Comptablement parlant c'était forcément un tournant c'est sûr. Ce qui compte sur ces matchs là c'est de les gagner. C'est très difficile de rencontrer deux grosses équipes d’affilée surtout en fin de bloc car les organismes commencent à être atteints. C'était important de se remettre dans la course en prenant des points et c'est ce qu'on a fait.
Est-ce qu'il y a un objectif de points pour le 3e bloc ? (Bourgoin (ext) ; Vannes (dom) ; Narbonne (ext); Mont-de-Marsan (ext) ; Biarritz (dom))
J.A : Pour l'instant on ne s'est pas fixé d’objectif clair car nous n'avons pas encore fait le bilan du deuxième bloc. Une chose est sur c'est que temporairement on a pris la première place, on a réussi à s'installer dans le wagon des premiers. L'objectif c'est vraiment de tenir la cadence, de continuer à être bon chez nous et surtout bien s'exporter.
Est-ce que ne pas finir premier en fin de saison serait un échec ?
J.A : L'échec serait de ne pas monter à l'arrivée. Ne pas se comporter en équipe quand on a les possibilités d'aller loin serait une forme d'échec aussi. Il faut que l'on assume notre statut sans manquer de respect aux autres équipes et dire que ça va être facile. On a envie de se battre pour la montée et pour la première place mais sans oublier que d'autres équipes sont très armées aussi.
Maintenant que tu as connu les deux est-ce que c'est plus excitant de jouer la montée quand on est en Pro D2 ou le maintien en Top 14 ?
J.A : C'est assez contradictoire car je pense que réussir à se maintenir en Top 14 avec un club comme Oyo c'est assez exceptionnel et c'est ce que le club a réussi à faire deux années de suite. Le challenge est plus excitant maintenant pour moi car avec les présidents on a construit un staff et une équipe qu'on avait envie de construire. Disons que comme je n'ai pas démarré la saison précédente, le projet où l'on répare à zéro est plus intéressant pour moi.
Justement par rapport à l'effectif, l'objectif était d'allier expérience et jeunesse ?
J.A : La formation à Oyonnax je la connais bien car j'y suis passé juste après ma carrière de joueur en tant que responsable du Centre de Formation. L'avantage c'est de bien connaître les jeunes et de pouvoir identifier ceux qui peuvent prétendre jouer au plus haut niveau. Ensuite, on sait très bien que pour jouer les premières places en Pro D2 il faut des joueurs d'expérience, des joueurs à maturités et des joueurs talentueux. On a essayé de s'appuyer là-dessus pour construire notre effectif.
A titre personnel, est-ce que tu as été surpris d'être intronisé aussi vite manager ?
J.A : Surpris par le timing oui car je ne m'y attendais pas à l'époque où l'on m'a demandé de reprendre le poste. La vie est faite d'opportunités qu'il faut savoir saisir au bon moment. Mais cela faisait partie de mes projets à plus ou moins long terme donc moins de surprises de ce côté là.
On t'entend souvent encourager au bord du terrain, c'est ton rôle de demi de mêlée qui te rattrape ?
J.A : Oui je crie un peu trop apparemment (rires). On part du principe avec le staff qu'il faut toujours encourager les mecs et les aider à trouver des solutions car de temps en temps c'est difficile. Si nous on démissionne c'est toute l'équipe qui démissionne donc on ne peut pas se permettre d'être spectateur sur l'envie d'aller chercher ces matchs. J'ai besoin de ce contact avec les joueurs, je ne suis pas un entraîneur passif.
Est-ce que c'est plus difficile d'entraîner à 34 ans ou de jouer à 33 ?
J.A : J'ai eu la chance d'avoir eu très peu de blessures durant ma carrière, en toute sincérité, j'aurais pu continuer. Je suis bien content que ça se soit terminé de cette manière, comme ça, je suis à peu près potable physiquement avec mon petit gabarit (rires). Mais je n'ai jamais éprouvé un manque de ne plus jouer parce que j'ai autant de passion à entraîner que j'ai eu à jouer. La transition s'est effectuée grâce aux présidents qui m'ont permis de me positionner dans une premier temps sur un poste dans la formation puis ensuite là où je suis aujourd’hui. Mais sincèrement je ne sais pas si c'est plus difficile d'entraîner maintenant ou de jouer deux saisons auparavant.
Justement en tant que joueur quel est ton plus beau moment rugby ?
J.A : Pour tout ce que ça a représenté et amené au club c'est la montée en Top 14 avec Oyo. Même si j'en avais vécu une avec Grenoble à l'époque, elle n'avait pas la même saveur que celle-là.
Pour finir, quelques petites questions avec deux choix de réponses.
"Entraineur ou joueur"
J.A : Entraineur
"Rugby à 15 ou à 7"
J.A : Rugby à 15
" 3 points ou pénaltouche"
J.A : 3 points
"Grenoble ou Oyo"
J.A : Oyo
Le meilleur à ton ancien poste ?
J.A : Aaron Smith (le demi de mêlée des All Blacks, ndlr)
Le meilleur à ton poste actuel ?
J.A : Steve Hansen (le coach des All Blacks, ndlr)
Une question pour notre prochain client : Thomas Ramos, l'arrière de Colomiers ?
J.A : Je vais lui demander si la pénalité de la gagne la prochaine fois, il peut la rater ? Ça serait sympa ...
Marc Lièvre Entremont
"3 points ou penaltouche ? 3 points" ...
oZbeck
oui navrant