Tous les gamins se construisent mais la caractéristique du Rugby est qu’ils se construisent ensemble, dans le respect des autres.
Comme il s’agit du seul sport de combat collectif (avec peut-être le football américain et le hockey sur glace), les enfants apprennent à se souder, à s’autoréguler en groupe et à agir dans un objectif commun en se mettant au service des autres.
Ce n’est pas un hasard si les dirigeants des principales entreprises japonaises ont fait du rugby.
Les drôles vivent une aventure collective et tissent des liens qui leur serviront toute la vie (les rugbymen se reconnaissent entre eux).
Ils s’éduquent aussi dans la douleur et dans le dépassement de soi offert à l’équipe.
En revanche, ils ne sont absolument pas sensibles à l’évocation du rugby des Anciens.
Ce n’est pas la peine de leur évoquer le XV de France de Rives ou de Cambé : ils vous écouteront poliment mais cela ne leur évoque rien.
Ils ont entendu parler de Jonah Lomu ou de Chabal, dont ils regardent les tampons sur YouTube, mais leurs stars sont les joueurs de 20 ans comme Baptiste Serin.
Alors, quand ils écoutent ou lisent les épopées qui ont fait vibrer les parents ou les grands-parents (les ouvrages de Jean Lacouture ou Antoine Blondin par exemple), ils fuient.
Inutile de tenter de leur faire entendre Daniel Herrero : ils le trouvent folklo mais ce n’est absolument pas leur univers.
Nous étions des admirateurs de Blanco, ils sont des fans de Xbox.
Nous pensions que les Blacks étaient les meilleurs du monde, ils se demandent comment transformer mieux que Dan Carter.
Nous lisons le Midol, eux s’échangent les photos de leurs muscles bandés sur Facebook (et les filles les admirent sur leurs smartphones, puis elles viendront bientôt les voir sur les terrains, ce qui les poussera à l’exploit).
Et puis, ils admirent les joueurs du club de Top 14 du coin.
Il y a d’ailleurs cela de merveilleux dans ce sport, c’est qu’un gosse de 10 ans peut aller directement voir une star de Toulon et recevoir quelques conseils : le Rugby est une transmission entre initiés, quel que soit son niveau.
Certains trouvent grâce à leurs yeux, c’est par exemple Moscato et son show de l’après-midi sur RMC. Ils l’apprécient car il ne sacralise pas ce sport et sait en faire un sujet de déconnade.
Or, l’instinct de dérision est la première valeur partagée : ils vont toujours se chambrer et minimiser les difficultés qu’ils rencontrent.
Au Rugby, ça ne cogne pas, ça pique.
Pourtant ils ne sont pas différents de leurs aînés : le papy du bord de touche a été un jeune coq qui prenait les Anciens pour des vieux cons.
Mais quand ce vieux se penche vers le gamin pour lui dire de regarder les pieds afin de baisser la tête, il sait que ce n’est pas seulement pour mieux plaquer : il lui apprend aussi à être humble.
C’est ça le Rugby.
Comme il s’agit du seul sport de combat collectif (avec peut-être le football américain et le hockey sur glace), les enfants apprennent à se souder, à s’autoréguler en groupe et à agir dans un objectif commun en se mettant au service des autres.
Ce n’est pas un hasard si les dirigeants des principales entreprises japonaises ont fait du rugby.
Les drôles vivent une aventure collective et tissent des liens qui leur serviront toute la vie (les rugbymen se reconnaissent entre eux).
Ils s’éduquent aussi dans la douleur et dans le dépassement de soi offert à l’équipe.
En revanche, ils ne sont absolument pas sensibles à l’évocation du rugby des Anciens.
Ce n’est pas la peine de leur évoquer le XV de France de Rives ou de Cambé : ils vous écouteront poliment mais cela ne leur évoque rien.
Ils ont entendu parler de Jonah Lomu ou de Chabal, dont ils regardent les tampons sur YouTube, mais leurs stars sont les joueurs de 20 ans comme Baptiste Serin.
Alors, quand ils écoutent ou lisent les épopées qui ont fait vibrer les parents ou les grands-parents (les ouvrages de Jean Lacouture ou Antoine Blondin par exemple), ils fuient.
Inutile de tenter de leur faire entendre Daniel Herrero : ils le trouvent folklo mais ce n’est absolument pas leur univers.
Nous étions des admirateurs de Blanco, ils sont des fans de Xbox.
Nous pensions que les Blacks étaient les meilleurs du monde, ils se demandent comment transformer mieux que Dan Carter.
Nous lisons le Midol, eux s’échangent les photos de leurs muscles bandés sur Facebook (et les filles les admirent sur leurs smartphones, puis elles viendront bientôt les voir sur les terrains, ce qui les poussera à l’exploit).
Et puis, ils admirent les joueurs du club de Top 14 du coin.
Il y a d’ailleurs cela de merveilleux dans ce sport, c’est qu’un gosse de 10 ans peut aller directement voir une star de Toulon et recevoir quelques conseils : le Rugby est une transmission entre initiés, quel que soit son niveau.
Certains trouvent grâce à leurs yeux, c’est par exemple Moscato et son show de l’après-midi sur RMC. Ils l’apprécient car il ne sacralise pas ce sport et sait en faire un sujet de déconnade.
Or, l’instinct de dérision est la première valeur partagée : ils vont toujours se chambrer et minimiser les difficultés qu’ils rencontrent.
Au Rugby, ça ne cogne pas, ça pique.
Pourtant ils ne sont pas différents de leurs aînés : le papy du bord de touche a été un jeune coq qui prenait les Anciens pour des vieux cons.
Mais quand ce vieux se penche vers le gamin pour lui dire de regarder les pieds afin de baisser la tête, il sait que ce n’est pas seulement pour mieux plaquer : il lui apprend aussi à être humble.
C’est ça le Rugby.
Découvrez les autres chapitres :
PARENT DE RUGBYMAN HEUREUX - CHAPITRE 1 : INITIATIONPARENTS DE RUGBYMAN HEUREUX - CHAPITRE 2 : LES PARENTSPARENT DE RUGBYMAN HEUREUX - CHAPITRE 3 : LES ÉDUCATEURSPARENT DE RUGBYMAN HEUREUX - CHAPITRE 4 - LES ADVERSAIRESPARENT DE RUGBYMAN HEUREUX - CHAPITRE 5 : LES VIEUXPARENT DE RUGBYMAN HEUREUX - CHAPITRE 6 : LES TRADITIONSPARENT DE RUGBYMAN HEUREUX - CHAPITRE 7 : L'ÉQUIPEMENT DE SURVIEPARENT DE RUGBYMAN HEUREUX - CHAPITRE 8 : LE LANGAGE
noComment
Euhhhh autant j'ai pu apprécier d'autres chapitres de cette histoire ( qui me semblaient avoir le bon ton ), autant j'ai des réserves sur celui-là: que de poncifs entre les photos des muscles échangés par smartphone, les meufs qui matent, l'absence de culture, le culte du moscato ...
Pour info, les horaires de moscato radio correspondent à leurs horaires de cours, ils vont donc écouter moscato guignol pendant les cours?
Des échanges de photos de leurs muscles sur fb ???
Les filles qui admirent...
Cela sent le cliché macho man à plein nez!
Sans parler de " ils n'ont pas de culture ", ce qui est normal vu le peu de connaissances d'histoire tout court qu'ils peuvent avoir ! Placer l'auteur des essais dans le bon siècle, trouver le siècle du roi soleil, connaître celui qui a conçu la pile ... un parcours du combattant que peu réussissent!
Ahma
Pardon de m'attarder de façon un peu mesquine sur un point de détail : je comprends à la limite l'usage de l'expression " sport de combat collectif " de façon figurée, mais à force on finit par le prendre au sens propre.
Le rugby n'est pas un sport de combat, de contact oui, avec des phases de lutte collective, mais pas de combat au véritable sens du terme.
batelier
C'est pas mesquin... d'accord avec toi... Cependant , malgré quelques désaccords, je salue la qualité de cet article . Merci JM
yandelug
principes fondamentaux:combattre,avancer,marquer(cf chapitre 15)
http://slideplayer.fr/slide/2908521/
Ahma
C'est ce que je disais : au sens figuré oui, sport avec du combat pourrait-on plutôt dire.
L'expression " sport de combat " prise telle quelle a une autre acception. Le rugby ne fait pas partie du même groupe de sports que la boxe, le judo ou le karaté.
Team Viscères
Si on ne parle que du Top14, on peut peut-être dire "sport de BAGARRE" ou "sport de MUSCU" non?