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Quel est l'état du rugby dans le Nord après la chute du LMR ?
Plusieurs joueurs du LMR ont retrouvé un nouveau club.
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Depuis la disparition du LMR, le paysage rugbystique dans le Nord a quelque peu évolué. Retour sur la chute, et ses conséquences, de ce club plein d’espoir.

La fin du LMR

Saison 2014-2015, le Lille Métropole Rugby parvient à décrocher sa montée en Pro D2 et peut devenir ainsi le seul club du nord de la France à être dans une ligue professionnelle. Mais la DNACG, qui est chargée de vérifier l’état financier des clubs, refuse alors son accession, en accord avec la FFR. Commence alors la longue chute du LMR. Accusant un déficit de 1,6 million d’euros pour l’équipe pro et 650 000 euros pour l’école de rugby, le club est rétrogradé. À la suite d’un long bras de fer, la formation lilloise dépose finalement le bilan en mars 2016 et les joueurs doivent alors trouver un nouveau club.

Une région privée d’équipe phare

Suite à cet événement, le seul club de Lille même est désormais l’IRIS, qui évolue en Honneur (6e division). On trouve d’autres équipes aux alentours de Lille tel que l’Olympique Marcquois Rugby qui évolue en fédérale 3 (5e division), mais désormais, c’est le club d’Arras qui évolue au plus au niveau dans la région (4e division). Ce club ne possède néanmoins pas les mêmes moyens financiers que le LMR à l’époque, facteur essentiel pour pouvoir exister au plus haut niveau. Avec la fin du club de la métropole, le Nord a perdu son équipe motrice, capable de rassembler et d’attirer de nouveaux joueurs vers le rugby. Néanmoins, l’arrivée d'éléments de l’ancien club lillois dans les autres équipes a permis d’augmenter le niveau général des formations de la région, et ce, à tous les âges. Le LMR a laissé des traces dans les bases du jeu que l’on retrouve dans les différents clubs aussi bien au niveau des seniors, que des jeunes et des équipes universitaires.
Rugby Club Arras : on n'a pas le même climat, mais on a la même passion

L’après LMR

Le rugby autour de Lille est à présent en pleine reconstruction. Les plus jeunes du LMR s’entraînent à l’IRIS ou à Marcq-en-Barœul. Certains joueurs du LMR (4 exactement) sont partis à l’Olympique Marcquois Rugby, qui espère monter en fédérale 2 très rapidement. Selon certaines sources, le projet de la métropole lilloise serait de recréer un club vitrine à partir de l’OMR si ce dernier parvenait à monter dans la catégorie supérieure. Dès lors, le club bénéficierait des subventions de la métropole, mais ce projet n’a pour l’instant rien d’officiel. Le rugby dans le Nord a de l’avenir, le comité des Flandres possède 52 clubs et 12 000 licenciés, dans une région dominée par le football. Preuve de cet engouement, des joueurs et des dirigeants du LMR ont réussi à retrouver une place dans le rugby régional, à l’instar de Yann Defives qui a accepté de répondre à nos questions.

L'interview de Yann Defives en page 2

Quel rôle occupiez-vous au sein LMR et comment avez-vous vécu sa chute ?

Après avoir été entraineur responsable de la formation, j’ai été nommé directeur sportif. Je ne vous cache pas qu’après l’annonce de la non montée, je n'avais aucun doute sur l’issue. J’y ai cru jusqu’au 15 novembre (2015, ndlr) parce qu’on avait rempli le cahier des charges sportivement et administrativement. Mais quand on a appris que la DNACG avait reporté le rendez-vous pour laisser le temps de combler le trou, je n'avais plus aucun doute sur l’issue. On ne peut pas dire qu’on ne le savait pas. Quand les salaires qui arrivent en retard, que tu vois les huissiers qui arrivent tous les jours, tu comprends qu’il y a un souci.

Que faîtes-vous désormais ?

Je suis devenu l’entraineur de l’équipe première du Rugby Club Roubaix et on essaye de bâtir un projet solide sur la formation et le développement du club. J’ai été contacté par plusieurs clubs mais je suis un gars du Nord donc quand le président de Roubaix m’a contacté, j’ai dit oui. Je trouvais le challenge intéressant.

En voulez-vous aux dirigeants du LMR ?

C’est un peu facile d’en vouloir aux dirigeants. Ils ont une part de responsabilité effectivement, mais le problème est beaucoup plus global. Je pense qu’on n’a pas conscience qu’aujourd’hui l’économie du sport en France n’est pas rentable. Trouve-moi des clubs de Top 14 et de Pro D2 qui vont bien financièrement, qui ne sont pas à la recherche d’argent ? Il n'y a que les clubs avec des gros mécènes qui ne sont pas en difficulté. Je pense que nos dirigeants n’ont pas eu conscience qu’ils étaient pris dans un jeu sportivo-politique qu’ils ne maîtrisaient pas. Là où je leur en veux, c’est qu'ils se sont bouffés la gueule au lieu de trouver des solutions communes. Tu ne peux pas leur en vouloir. Il n’y avait pas de salaires mirobolants au LMR, c’est faux. Mais il n’y avait pas de rentrée d’argent par rapport aux dépenses.

S’il y avait un nouveau projet, vous relanceriez-vous dedans ?

Il y a un projet qui est supporté par la Métropole européenne de Lille, mais j’ai juste envie de travailler avec le club dans lequel je suis. Je retrouve beaucoup de sérénité à travailler dans un monde complètement amateur.

Le projet dont vous parlez qu’est ce que c’est ? Le projet de la MEL ?

D’après ce que j’ai pu comprendre, je ne veux pas m’avancer et dire de bêtises, mais la métropole soutient le club de Marcq-en-Baroeul dans son évolution amateur à la suite de quoi le club de Marcq repassera le flambeau à la MEL pour que ça devienne le club de la métropole. 

Ce projet peut-il fonctionner ?

Je pense qu’on prend les problèmes à l’envers et qu’avant qu’une équipe rejoue au niveau du LMR, il va se passer beaucoup de temps. Après je ne suis pas du tout contre le projet de la MEL mais ce n’est pas en décrétant les choses que tu arrives à sa mise en œuvre. Disons que je vois mal comment dans l’état actuel des choses, le monde associatif peut atteindre le haut niveau dans le rugby ici, dans ce secteur, à moins d’une très grosse organisation. Pour moi, l’avenir du rugby c’est de créer une franchise et de la monter à haut niveau et de ne pas sacrifier des clubs. Parce que je rappelle qu’avec le LMR il y a le LUC (Lille Universitaire Club), un club de plus de 100 ans, qui a été rayé de la carte.

Selon vous, les instances dirigeantes souhaitent-elles limiter le développement dans le Nord ?

J’ai juste une question à poser : qu’on m’explique pourquoi le RC Lens qui était à l’époque en Ligue 2 avec 14 millions de déficit ait été sauvé alors que nous non alors qu’au même niveau on avait " que 800 000". Je tiens d’ailleurs à remercier Dany Wattebled qui nous a apporté son soutien en tant qu’adjoint au sport à la MEL. Je pense qu’aujourd’hui le sport est surtout politique. Si on avait eu Mr Percheron à nos côtés peut-être que ça se serait passé comme pour le RC Lens. Sauf que je ne vois pas pourquoi, lui en tant que président de région, il n’a pas soutenu un club comme le LMR au même niveau de pratique que le RC Lens alors que cette montée était historique.

Si les instances fédérales l’avaient décidé, on serait en Pro D2.
800 000 euros ça peut paraître important mais dans un bassin économique comme celui de Lille, c’est ridicule par rapport aux 14 millions que cherchait le RC Lens à l’époque. On s’est affolé sur les dirigeants lillois, mais je ne pense pas qu’ils aient été plus mauvais gestionnaire que ce qui se fait dans le haut niveau au foot ou au rugby. Quand on voit le BO qui a été sauvé malgré son déficit.

Une dernière chose, quand on voit ce qui s’est passé au foot avec Luzenac, et bien je pense que si Luzenac avait été dans le Nord, ils auraient été en Ligue 2. Et si nous on avait été à leur place, on aurait été en Pro D2.
C’est peut-être réducteur mais c’est le fond de ma pensée.

Merci à Clément Cressiot pour cet article ! Vous pouvez vous aussi nous soumettre des textes, pour ce faire, contactez-nous !

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Bon soyez sympa : si vous investissez l'OMR du rôle de vitrine du rugby dans le Ch'nord, ne le faites pas grandir trop vite artificiellement et n'en confiez pas la gestion à des amateurs (et la comparaison est méchante pour les amateurs). Sinon la seule chose qui en découlera sera un club de plus sacrifié sur l'autel de la course au monde pro avec la bénédiction de nos instances.

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