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Rugby Amateur - Honneur : Saint-Girons bat Sor Agout et prend la direction de la finale
Demi-finale entre Sor Agout et Saint-Girons.
A Pamiers, Saint-Girons a battu Sor Agout, et jouera donc la finale du championnat Honneur face à Chalon.

C’est sous le soleil, et avec un public très nombreux que le stade Pierre Balussou de Pamiers accueillait ce dimanche la 3ème opposition de la saison entre les Ariégeois de Saint-Girons et les Tarnais de Sor-Agout. Mais ce coup-ci, l’enjeu était bien différent puisqu’une victoire offrait au vainqueur une place en finale du championnat de France Honneur

A 30 minutes du coup d’envoi le stade était comble, tribunes comme main courante. Au jeu des couleurs, c’est Saint-Girons qui l’emportait mais les bleus et blancs tarnais, certes un peu moins nombreux, rivalisaient avec les verts et noirs couserannais.

A l’approche de l’entrée des joueurs sur le terrain, tous les ingrédients des phases finales étaient réunis. Au son des trompettes, tambours et pétards, les drapeaux et fanions volaient allégrement au léger vent du jour, qui ne manquait pas d’emmener l’odeur des saucisses aux supporters mélangés aux abords des buvettes. Supporters en recherche de quelques bières qui ne manqueraient pas de lubrifier les gosiers pour pouvoir alternativement durant le match chanter, encourager ou vociférer contre les décisions arbitrales avec le parti pris du supporter.

Au dire de beaucoup, ce match sentait la poudre et certains craignaient que le jeu en pâtisse. Autant dire que ce ne fut pas le cas.

Sor Agout d'entrée

Les deux équipes pénétrent sur le terrain au milieu d’une haie formée par les écoles de rugby des deux clubs, et quand Monsieur Didier Mastoumecq, arbitre béarnais, siffla le coup d’envoi, les trente acteurs montrent une envie évidente de jeu. D’entrée, Sor-Agout investit les 22 mètres saint-gironnais et suite à un maul pénétrant après touche, obtient une pénalité rapidement jouée à la main  qui permet à l’arrière tarnais Barthas d’aplatir dans l’en-but. La transformation d’Escolano permet aux Tarnais de mener logiquement 7 à 0 après à peine sept minutes de jeu.

Sur le renvoi, Saint-Girons propose du jeu et obtient une pénalité transformée par Lazerges. Cette action aura eu le mérite de réveiller les lions verts couserannais, et à la 13ème minute après plusieurs temps de jeu, un Tarnais se met à la faute dans un ruck, et Lazerges des 22 mètres légèrement à droite, permet à son équipe de revenir à un point. Six minutes plus tard, suite à une faute d’un joueur bleu et blanc dans un maul initié par les ariégeois, Lazerges convertit sa 3ème pénalité du jour des 28 mètres à droite, permettant à Saint-Girons de prendre la tête pour la première fois.

Saint-Girons à réaction

A la 21ième minute une superbe percée sur 30 mètres de Rietbroek, le très mobile pilier ariégeois, sème la panique dans la défense tarnaise mais une maladresse empêchera l’équipe d’aller derrière la ligne. A la 26ième minute les champions des Pyrénées finissent enfin par marquer un essai suite à une touche à 40 mètres de la ligne tarnaise poursuivie par un jeu déployé d’une grande fluidité conclu en bout de ligne par le très véloce ailier Bonzom dans le plus pur style Saint-Gironnais.

Après la transformation de Lazerges, Saint-Girons ne verra quasiment plus le ballon jusqu’à la mi-temps courbant l’échine devant la révolte des joueurs tarnais décidés à ne pas abdiquer. Sor-Agout multipliera les temps de jeu avec des percussions au près et des ballons portés se heurtant à une défense acharnée des verts et noirs. Sor Agout alterne alors et montre une féroce volonté de ne rien lâcher dans ce match, rivalisant crânement avec le champion des Pyrénées.

A la 37ième minute, la défense ariégeoise cède enfin sous les coups de boutoir tarnais et se met à la faute. Escolano valide logiquement les trois points de la pénalité. La mi-temps est sifflée sur le score de 16 à 10 pour Saint-Girons. Chaque équipe a eu ses temps forts et l’opposition de style tant attendue était bien au rendez-vous. On annonçait des coups bas et des bagarres, il n’y en eut pas. Le jeu fut apre et rugueux mais dans le strict respect des règles. Un vrai match de phase finale, comme dirait les anciens, viril mais « CORREK » !

Direction la finale pour Saint-Girons

Sor-Agout va entamer la deuxième mi-temps comme il a fini la première, avec détermination. A la 42ième minute, des 15 mètres face au poteau Escolano permet à son équipe de revenir à trois points. Mais à la 48ième minute un très bel essai en bout de ligne du très remuant pilier Rietbrock à la suite de passes dans le timing et d’un superbe passage de bras redonne à Saint-Girons 8 points d’avance car la transformation est manquée. Cette action a alors le don de réveiller le nombreux public saint-gironnais qui n’avait plus le loisir de s’enflammer depuis que Sor-Agout avait la main sur le jeu.

Mais les Tarnais ne lâchent rien et reprennent l’initiative malgré une pénalité manquée des 40 face aux poteaux. Ils reviennent à 5 points grâce à une pénalité  d’Escolano à la 58ième. Mais à la 60ième minute une inspiration phénoménale du pilier Barbaste permet à l’inusable Bonzom de réceptionner en pleine course une merveille de passe sautée dont la technique n’a rien envier aux meilleurs des ouvreurs. Les jambes de Bonzom faisant le reste sur 30 mètres, Saint-Girons malgré la transformation ratée reprend 10 points d’avance.

En confiance, les Ariégeois prendront même les tarnais sur leur terrain en réalisant un superbe contre ruck à la 66ième minute. L’approche de la fin et la fatigue aidant, le jeu se durcit et quelques accrochages émaillent la partie. Burdalski, le troisième ligne centre tarnais, combatif, vaillant et auteur d’un très bon match écopera alors d’un carton jaune. Même à 14 Sor-Agout campera dans les 22 ariégeois tentant de faire ployer une équipe arc-boutée en défense.

A la 77ième minute Sor-Agout obtient une pénalité 15 mètres face au poteau mais l’arbitre de touche, drapeau tendu, signale à Monsieur Mastoumecq que les deux numéros 8 se sont accrochés. Ils prendront tous les deux un jaune. Celui-ci étant le deuxième pour Burdalski, il écope donc d’un carton rouge. Sor-Agout continuera à pousser dans un baroud d’honneur à la hauteur de l’opposition qu’ils ont proposé durant tout le match au champion des pyrénées.

Mais rien n’y fera. Les Ariégeois ne lâcheront rien et leurs nombreux supporters exulteront au coup de sifflet final. Après la traditionnelle haie d’honneur entre les deux équipes, le public ariègeois entonna de concert avec les joueurs et dirigeants en arc de cercle sur le terrain, dans un beau moment de communion, la chanson traditionnelle « Le refuge » qui accompagne désormais chaque victoire des verts et blancs. Les lions verts, qui ont 110 ans cette année, tenteront dans une semaine de décrocher le bouclier de champion de France Honneur, quatre ans après leur titre conquis à Castelsarrasin.

Bravo aux deux équipes qui pour sa dernière année d’existence ont fait honneur au comité Midi-Pyrénées. Ce fut une belle opposition ou le vaincu n’a pas à rougir tant il a fait trembler le favori. Saint-Girons par son jeu complet, sa mobilité, son banc et sa défense mérite sa victoire mais a dû batailler pour l’obtenir.

Mention spéciale à Sor-Agout pour Burdalski et Delpy et à Saint-Girons pour Bonzom et Rietbroek.

Saint-Girons 26 :

3 essais (Bonzom 26ième et 60ième et Rietbroek 48ième), 3 pénalités (Lazerges 8ième, 13ième, 19ième) et 1 transformation (Lazerges 26ième)

Sor-Agout 16     :

1 essai (Barthas 6ième), 1 transformation (Escolano 6ième) et 3 pénalités (Escolano 37ième, 42ième, 58ième)

Saint-Girons : ESTAQUE – PONS – RIETBROEK ; JAEN – PUJOL ; PONS – DESBIAUX – MAURETTE ; (m) LAZERGES (cap) ; (o) DIGREGORIO ; BOCCHESE – DARIAUX – DURRIEU – BONZOM ; ZORZI

Remplaçants : INCAMPS – BARBASTE – ROUDIERE – RIETBROEK – AUGISTROU – DUBA – CAUBERE

Sor-Agout : MARTINET – RASCOL – CRISTOL ; BABIN – ANTOINE DOM ; LEBRASSEUR – JOUSSERAND – BURDALSKI (cap) ; (m) FABIANI ; (o) ESCOLANO ; PELOZO – DELPY – VIALELLE – BARDOU ; BARTHAS

Remplaçants : GUY – ESCANDE – MUNIER – GIMBERGUE – CARIVENC – IMART – CORADAZZI

Les réactions : 

Eric CHARAVEL (Entraineur Sor-Agout) :

Je vais d’abord féliciter l’équipe de Saint-Girons qui a gagné sa place en finale et saluer la belle équipe qu’ils sont. J’ai beaucoup de déception parce qu’au vu du match on est loin mais on est près quand même. Je pense qu’on n’est pas si loin en fait. Et que malheureusement on peut avoir quelques regrets par quelques temps forts ou quelques temps faibles mal gérés par moments, quelques ballons perdus qui auraient peut-être pu faire une différence à la fin. Mais on est fier d’être arrivé jusque là parce que je pense qu’il n’y a pas grand monde qui nous voyait à ce niveau là à un moment donné dans la saison. Mais on n’a jamais rien lâché. On a eu quelques matchs avec des rebondissements particuliers qui ont fait qu’on est arrivé jusque là mais on n’a pas à rougir de notre parcours et je suis très fier de cette équipe.

Lionel HEYMANS (Entraineur Saint-Girons) :

La rencontre la plus difficile qu’on ait eu à faire mais ça on le savait. Parce que l’équipe de Sor Agout c’est l’équipe la plus solide qu’on a joué cette année, faut pas se cacher. Chez nous ils nous ont fait chier, chez eux on marque très vite deux essais, ça fausse un peu le match. Mais voilà, c’est une équipe très solide, très dense qui fait très bien le petit jeu, au près, les ballons portés. Donc il fallait rivaliser là-dessus. Des ballons portés on en prend un, qu’on écroule. Ils jouent vite, on prend un essai. On a été averti dès la 5ième minute. Après par contre on n’en a plus pris et ça c’est très très bien. Voilà, on savait qu’il fallait déplacer, garder le ballon beaucoup pour pas le mettre en touche et éviter ces ballons portés. Donc on a essayé de garder le ballon. On l’a bien fait jusqu’à ce qu’on prenne le score et une fois qu’on a pris le score on a un peu relâché l’étreinte et ils ont bien fini la mi-temps. Le premier essai, on le marque sur un lancement qu’on avait bossé toute la semaine pour la prise du milieu du terrain et vite jouer sur les extérieurs parce qu’on avait vu qu’ils ne circulaient pas très bien. En plus on a un petit ailier qui en ce moment réussit tout ce qu’il tente. La deuxième mi-temps il a fallu montrer beaucoup de solidarité, du déplacement, du dynamisme. Plaquer, faire tomber, se relever, replaquer. En essayant de donner le moins de pénalités possibles. Ce qui est bien c’est qu’on donne peu de pénalités. La discipline est nickel. Et ça il faudra le garder pour dimanche prochain.

 

Merci à Stéphane Garros pour cet article ! Vous pouvez vous aussi nous soumettre des textes, pour ce faire, contactez-nous !

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« on est loin mais on est près quand même. Je pense qu’on n’est pas si loin en fait » Très bonne analyse, digne d’un sélectionneur de l’Equipe de France

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