Rugby Amateur : l'équipe B de Cognac va disparaître, le coach lui rend un vibrant hommage
Le bel hommage de Charly. Crédit photo : Pix'n Clic Creation
Nationale
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Dans une magnifique lettre, Charly nous fait vibrer avec un bel adieu pour l'équipe réserve de l'USC.

RUGBY AMATEUR : voici ce que va changer la réforme des divisions fédérales voulue par la FFRClap de fin pour la réserve de Cognac. L'équipe B de l'USC a disputé son dernier match de la saison face à Trélissac... et le dernier de son histoire. En cause ? La réforme du Rugby Amateur qui entraîne la disparition de la Nationale B, remplacé par un championnat réservé aux moins de 23 ans. Pour beaucoup de joueurs barrés par le niveau de l'équipe première et leur âge, c'est un départ forcé. Ancien joueur du PUC et de... Cognac, Nicolas Mottet est l'entraîneur de cette équipe vouée à disparaître depuis plusieurs semaines. Charly, son surnom, résume parfaitement - dans une lettre publiée sur le site officiel du club ce que représente "la réserve" des clubs amateurs.

Un hommage qui va faire vibrer les connaisseurs :

Mais qu'a fait la B?

Pendant que la première confirme sa place bien méritée pour les play-off, la saison s'achève pour l'équipe réserve de l'USC avec une victoire pleine de panache contre Trélissac. Une page se tourne pour ce groupe de joueurs (et d’entraîneurs) qui a toujours su faire bloc dans l'adversité malgré des moyens modestes. Elle se tourne d'autant plus que l'an prochain la catégorie espoir prendra la place des réserves du championnat de Fédérale 1. 


Mais au fait, c’était quoi une B ? C’était la petite sœur de l'équipe Une,  elle partageait ses joies et ses peines, ses victoires et ses défaites, ses douches et ses voyages en car, ses entraînements d'hiver et ceux de l'inter-saison. Ces frangines Salamandres se disputaient parfois. Des petites jalousies, des petites rancœurs, des accrochages même, venaient ternir (pimenter) leur relation. Bien souvent, elles s'enviaient plus ou moins secrètement. La B espérait un jour devenir la grande sœur tant admirée et la Une rêvait de la liberté et de l'insouciance dont sa benjamine jouissait. Quand la Une s'est peu à peu professionnalisée, la B est restée garante de l'amateurisme pur jus que l'on peut toucher du doigt et qui rappelle aux plus prétentieux, l'humilité nécessaire à la pratique de notre sport.


Tous les dimanches, quelques joueurs de première venaient renforcer la réserve. Les potes de la B savaient accueillir les bannis, un peu punis par cette rétrogradation, avec la fierté de jouer avec un « gars de la une ». Il y avait aussi les jeunes joueurs pleins de promesses, pas encore aguerris pour se tanner le cuir dans l'équipe fanion, mais qui s'accrochaient pour avoir leur chance qu'ils n'auront, parfois à juste titre, jamais. Il y avait donc les joueurs qui demeuraient éternellement en B, du sang rouge et blanc dans les veines, anciens espoirs du club qui n'ont pas su, pas pu, accéder au match de 15h. Cette heure sera définitivement pour eux le moment de la première bière et de la douche en écoutant les hourras des tribunes qui ont fini de se remplir, après avoir croisé le regard des potes de la Une en les encourageant, en leur disant avec les yeux : « J'ai fini, maintenant c'est à toi, n'ais pas peur, la place est libre », « tu vas réussir à faire comme nous », en cas de victoire ou « prends notre revanche » en cas de défaite. C'est dingue ce qui se passe dans le couloir des vestiaires dans ces moments. 


La B était aussi un mélange de niveaux, de styles et d'écoles, du débutant fougueux au technicien un peu trouillard, en passant par la brute sympa, le taiseux découpeur, l'intello caché, le râleur passionné... Cette petite sœur était toujours prête à servir de sparring-partner à la Une. Elle partageait aussi les après-matchs, les longs retours en bus et de belles histoires d'amitié : quand le titulaire de la une se prenait de sympathie pour le remplaçant du remplaçant de la B. Ces deux là ne seraient jamais sur la même feuille de match, ils ne feraient jamais courir le même ballon mais l'amitié se construisait les soirs à Martineau ou autour d'une bière. Parfois, la B tise un peu trop. Et quand la Une, pas encore changée pour son match, encourageait sa petite sœur à la sortie des vestiaires à 13h30, dans la force des cris d'encouragement transpirait l'amitié.


Tout ceux qui ont joué ou entraîné en B savent que les prétentieux ne survivaient pas dans le monde des réservistes, ils partaient, arrêtaient ou étaient fuis de tous. C'était une belle école d'humilité. C'était aussi une école de la liberté car, soyons francs, on se moquait bien des résultats de la B. Elle devait exister, c'était la règle et nous avons essayé de la faire exister aux yeux de tous par une envie de jeu, de plaisir et de folie.


L'équipe espoir prendra sa place et j'espère qu'elle gardera ce supplément d'âme, de liberté et de plaisir.


Nous avons un club performant en pleine mutation et son évolution vers le professionnalisme  passe par ce changement inévitable. Les mêmes changements ont déjà eu lieu, il y a 20 ans dans les clubs de l'élite et tout s'est bien passé. Ne doutons pas qu'il en sera de même pour nous. 


En tout cas, en ce mois d'avril, nous avons eu les yeux rougis de larmes du plaisir d'être ensemble une dernière fois dans notre petit vestiaire, nous nous sommes échauffés costumés pour être encore plus sûrs de notre unité, pour être sûrs aussi de se marrer encore et pour se souvenir que nous nous aimions.


Les phases finales tant attendues par toutes les Salamandres sont acquises, profitons ensemble de cette fin de saison, qui sera historique qu'elle qu'en soit l'issue. La petite sœur B se métamorphose, la grande sœur restera son modèle.

 

Allez l'USC !


Crédit photo : Pix'n Clic Creation

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  • Pupuxe
    4649 points
  • il y a 7 ans

C'est tellement ca 'La B'... j'ai presque la larme à l'oeil de penser à ces moments dont personne ne se souviendra mais qui marqueront à jamais tous les joueurs. J'ai joué longtemps en B, et j'aimais ca, tout simplement.

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