Montesquieu-Volvestre disputait le quart de finale retour sur les terres de St Gaudens, ce dimanche 9 avril 2017. Une victoire s’est dessinée après la mythique épreuve des tirs aux buts et un dernier coup de pied passé par… le pilier de Montesquieu. L’ailier Oussama Boukercha nous raconte les dernières minutes :
C'est un dimanche de phases finales comme tant d'autres. Le match aller nous permet d'avoir "un matelas sans sommier" de 5 points, comme le précise notre entraîneur, et comme le vit tous les jours Nicolas Subra, notre ailier. Après un match rugueux, de l'entrée jusqu'à la dernière minute, l'homme en noir (ex homme en vert) siffle 3 fois. Fin du match. Le questionnement s'installe dans les deux camps, comment vont se dérouler les prolongations ? Au vue de notre 1ère ligne, j'espérais tout sauf un match de 100 minutes, et St Gaudens se demandait si le Club House était équipé d'un micro-ondes en cas de réception froide.
Oussama va faire une passe. On aura vraiment tout vu lors de ce quart de finale.
Les joueurs se préparent déjà à une longue bataille, mais personne ne s'attendait à ce que le dénouement des 160 minutes se fasse au tir au but. Stupeur et questionnement. Qui vont être les cinq botteurs ? Oussama poursuit : "l'arbitre de touche nous indique que seuls les quinze derniers joueurs présents sur le terrain peuvent prétendre au but. Les quatre premiers joueurs assument la tâche avec brio et lévent la main. Il en manque un. Félicien Auban (n°9) se désigne de suite pour botter, mais pas mal de personnes feintent l'ignorance... Il manque encore un joueur, tout le monde se regarde. L'entraîneur décide que j'en prenne un, Jeremy Inard (joueur complet, mais complètement nul au pied) me regarde et lance un timide "je le prends si tu veux !". Même pas le temps d'hocher la tête qu'il se rassemblait déjà avec les non-botteurs. C'est à ce moment que j'ai compris qu'on était soudés sur le terrain, mais dés qu'il fallait choisir 5 coupables, j'en ai vu certains simuler des crampes..."
C'est parti pour la séance
La séance est lancée par Romain Rouaix, notre centre emblématique au style vestimentaire atypique et à la vue incertaine... Beaucoup de joueurs se demandent si pour la séance de tir au but, les lunettes de vues sont autorisées. Des supporters commencent à vouloir envoyer leur labrador pour l'accompagner. Rien de tout ça : poteau du milieu ! On le félicite pour qu'il puisse se repérer à la voix et revenir avec nous. 1-0. Le botteur de chez eux la manque en touchant le poteau. Frissons dans les rangs des rouges et bleus. 1-0 toujours. Vient le tour d'Ilan Tahar, personne ne doute de lui. Non pas pour sa qualité de botteur mais parce-qu'il s'est plus entraîné aux tirs au but cette saison qu'à faire du physique. D'un bel enroulé digne de Goicoechea, il rend hommage au TFC pour leurs 80 bougies et la met : 2-0. Le second Saint-gaudinois se lance et la passe. 2-1.
Vient mon tour et suite à des problèmes lacrymales (que certains n'ont pas manqué de me rappeler le soir), il me semble avoir mis une bonne demi-heure à aller au 22, une autre à placer le ballon. Une fois le ballon placé, un cri des tribunes lance un "FAITES TAPER LECLAINCHE PLUTOT", et Fabien Raffin de lancer un cri de soutien, me remerciant du resto conseillé pour le midi. Je me sens enfin soutenu par les copains. Mais rien de tout ça, les yeux fermés, elle passe. Ouf. La légende dit que mon caleçon serait resté sans les vestiaires... 3-1.
Le troisième botteur de chez eux s'élance, 3-2. Notre buteur international Icard s'avance de ses petites jambes et mains de belette. Il place le ballon, se recule et la met, pas besoin d'éloge, un récital ! 4-2. Le vis-à-vis d'Icard le suit, 4-3.
Au tour des derniers botteurs, les supporters se demandent qui est en meilleure capacité de buter que Benjamin Icard, notre buteur attitré ?! Notre Flo Basta Lenormand s'avance et place le tee, avec le numéro 3 dans le dos... L'arbitre prend de ses nouvelles car il l'entend parler pendant sa concentration "Sur la tête de mes enfants celle-là je la mets. Wallah elle est pour ma femme celle-là". La suite ? En vidéo :
m73
Génial le récit ! Mais le pire c'est que son tir est nickel, bien haut dans les perches ! bravo !
oZbeck
Bien écrit et tout!
Y a pas à dire un gros qui se sert de ses pieds est toujours un moment de grâce, de finesse et de poésie! Bravo
ankou
Il faut en avoir, car le rêve de ses copains est au bout de son pied... Pas facile...
charly le vrai
Belle histoire