À l'occasion des Jeux Olympiques de Rio, l'équipe du Rugbynistère a réussi l'impensable : faire travailler Ovale Masqué en été. Le super-héros le plus paresseux de tous les temps a en effet accepté de quitter son short et ses tongs pour reprendre les commandes de la Delorean de David Marty McFly. Pour nous, il est allé dans le futur... et il a assisté au tournoi olympique de rugby à 7 masculin avant tout le monde. Il nous raconte en exclusivité !
Merci à @Greub1 pour la photo de une.
Les phases de poule
Placée dans une poule particulièrement relevée avec l’Afrique du Sud, l’Australie et l’Espagne, le 7 de France sait qu’il sera très difficile de se qualifier pour les 1/4 de finale du tournoi olympique. Heureusement, le staff des Bleus connait bien la psychologie du joueur de rugby à 7 français moyen, qui ne diffère pas tellement de celle des quinzistes : ce sont des gros branleurs qui ne se bougent le cul que quand on titille leur orgueuil.
L’ingénieuse stratégie française consiste donc à rater totalement le premier match de la compétition face à l’Australie.
Pour ce faire, Frédéric Pomarel décide fort logiquement de mettre Virimi Vakatawa et Terry Bouhraoua sur le banc, et demande à la moitié de son équipe de simuler un empoisonnement alimentaire pour pouvoir appeler un joueur supplémentaire dans le groupe : le revenant Jean-Baptiste Gobelet. Cela fonctionne à merveille : les Bleus sont humiliés sur le score de 72 à 0 par les Wallabies, Kangourou’s, Pikachu’s ou je ne sais quel animal imaginaire qui donne son surnom à l’équipe d’Australie. Victime d’un triple fracture du cardio, Jean-Baptiste Gobelet décède et se fait enterrer directement sous la pelouse.
Vexés après cette branlée historique, les Bleus passent 1h à s’engueuler dans les vestiaires. Puis 1h à se battre à mains nues. Puis 1h à picoler ensemble pour se réconcilier. Même Sofiane Guitoune, qui ne s’est jamais bagarré de sa vie, en viendra aux mains avec Sacha Valleau après que celui-ci ait eu l’audace de le décoiffer. Une fois l’ambiance apaisée, le groupe se ressoude, et se promet d’aller chercher une médaille pour venger Gobelet, soldat tombé au combat.
Frédéric Pomarel se frotte les mains : il sait qu’il vient d’activer le mode « French Flair ». Morts de faim, les Bleus sont prêts à réaliser l’exploit face à l’Afrique du sud. Virimi Vakatawa marque le premier essai du match après avoir porté un cadrage-débordement à tous les joueurs sud-africains. Pierre-Gilles Lakafia passe en mode Super-Saiyan : ses dreadlocks deviennent jaunes et se dressent sur sa tête, et il traverse le terrain après avoir renversé tous les Blitzboks comme des quilles. Puis c’est au tour de Terry Bouhraoua d’y aller de son essai après avoir fumé Roscko Speckman et Seabalo Senatla à la course. Score final : 21-0.
Suite à ce coup d’éclat, les Bleus se collent une nouvelle murge, déjà la deuxième de la journée. La soirée se prolonge très tard dans la nuit au Village Olympique et la moitié de l’équipe attrape une MST après avoir terminé dans le lit de gymnastes russes. Le lendemain, c’est avec une immense gueule de bois que les Bleus passent près de la correctionnelle contre l’Espagne. Heureusement pour eux, Juan-Martin Chorizo* rate son drop sur la transformation du match nul dans les arrêts de jeu de la rencontre, ce qui permet aux Français de s’imposer sur un score étriqué, 14 à 12. C’est moche, mais suffisant pour terminer en tête de la poule et se qualifier pour les 1/4.
(*si vous vous demandez, oui, j’ai totalement inventé ce nom car je ne connais aucun joueur espagnol)
1/4 de finale
En 1/4 de finale, les Français sont opposés à la Grande-Bretagne, qui a décroché sa qualification sans briller en obtenant une place de meilleur troisième après s’être incliné contre la Nouvelle-Zélande et le Kenya en poule. Là encore, les Bleus arrivent avec un plan. Juste avant le coup d’envoi, Terry Bouhraoua, l’air de rien, demande aux joueurs britanniques ce qu’ils pensent du Brexit. Un débat animé s’ouvre alors au sein de l’équipe britannique, et les joueurs anglais, écossais et gallois ne tardent pas à en venir aux mains. Les Français profitent de la confusion pour aller marquer tranquillement 12 essais. Score final : 84 à 0.
Demi-finale
En demie, les Bleus tombent sur un gros morceau : la Nouvelle-Zélande. Mais les Blacks sont privés de Sonny Bill Williams : l’ancien joueur du RCT a décidé de renforcer sa légende en allant également disputer les épreuves olympiques de boxe, de judo, de décathlon, de tir au pistolet et de natation synchronisée. Malheureusement pour lui, Sonny Bill s’est blessé à la cheville lors de sa défaite face à Teddy Riner en 8ème de finale du tournoi de judo, et doit déclarer forfait pour cette demie.
Malgré cette absence notable, tout commence bien mal pour nos Bleus, menés 21-0 à 0 après trois essais inscrits par tous les membres de la famille Ioane : Rieko, Akira et Goldorak. Venu en spectateur, Dan Carter descend des tribunes pour venir encourager les joueurs néo-zélandais sur le bord de touche pendant la mi-temps. Julien Candelon se dirige alors vers lui pour le saluer. La réponse de Carter est cinglante : « Sorry… who are you ? ».
Vexé comme jamais, Candelon décide de démarrer le deuxième mi-temps avec le maillot de l’USAP sur les épaules, histoire d’aider Dan à se rappeler de son passage en Catalogne. Déchainé, le vétéran signe un triplé qui permet à son équipe d’égaliser à 21 partout. Puis, dans les dernières secondes du match, il claque un drop de 40 mètres en toute décontraction, qui donne la victoire aux Bleus. C’est historique : la France est en finale du tournoi olympique !
Fairplay, Dan Carter vient féliciter son ancien coéquipier « Hey ! Now I remember ! You’re David Marty LE CATALAN ! ».
Finale
En finale, les Français sont opposés aux Fidjiens, la meilleure équipe du monde, qui a marché sur tout le monde pendant toute la compétion. Josua Tuisova s’est montré particulièrement à son avantage, puisqu’il a déjà marqué 8 essais et tué 3 joueurs avec son raffut. Leone Nakarawa a également régalé avec ses passes après-contact et le monde entier se demande encore pourquoi cet homme a décidé d’aller se faire chier au Racing 92.
Du côté des Bleus, Julien Candelon a malheureusement dû déclarer forfait pour la finale. Après avoir réalisé le match de sa vie en demie, son corps s’est enfin décidé de lui rappeler qu’il avait 47 ans et qu’à part Sireli Bobo, personne ne peut courir autant à cet âge. Réserviste, Sofiane Guitoune le remplace sur le terrain.
Une titularisation qui décontenance les Fidjiens, qui semblent subjugués par la superbe crinière du nouveau joueur du Stade Toulousain. Au coup d’envoi, toute l’équipe se dirige vers lui et demande à toucher ses cheveux qui ont l’air « exceptionnellement soyeux ». Pendant que Guitoune leur explique qu’il utilise un fer à lisser Babyliss pour obtenir cet effet, Steve Barry et Jonathan Laugel inscrivent les deux premiers essais de la partie : 14-0.
L’effet de surprise est de courte durée, et les « Flying Fijians » rentrent enfin dans leur match. Des essais d’Osea Kolinisau et Jerry Tuwai leur permettent d’égaliser, puis ils prennent l’avantage lorsque Semi Kunatani termine dans l’en-but après un superbe exploit personnel. Devant sa télé, René Bouscatel téléphone à Fabien Pelous et lui demande de « recruter absolument ce joueur qui a l’air formidable ».
Menés 21 à 14 à la mi-temps, les Bleus commencent à accuser le coup. La fatigue accumulée tout au long du tournoi et les cuites répétées au Village Olympique commencent à peser lourd dans les jambes. Frédéric Pomarel est à court d’idées pour son speech de motivation. Finalement, il improvise : « Bon, ils sont plus forts que nous. Mais n’oubliez pas qu’ils sont Fidjiens et qu’à n’importe quel moment, ils peuvent faire n’importe quoi et nous laisser gagner ».
Le coach français s’est monté particulièrement visionnaire. Trop sûrs d’eux, les Fidjiens commencent à multiplier les les erreurs stupide : Apisai Domolailai commet un en-avant dans l’en-but français en voulant saluer sa petite cousine dans les tribunes. Josua Tuisova s’ennuie et décide de raffuter l’arbitre, ce qui lui vaut un carton rouge. Vatemo Ravouvou téléphone à son agent en plein match pour lui demander de le lui trouver un contrat à la Rochelle (qui est désormais la deuxième plus grande ville des îles Fidji en terme de population). Insolant, Nakarawa sort des offloads qu’on ne tenterait même pas sur Rugby Challenge 3, et ce qui devait arriver arrive : Sofiane Guitoune intercepte le ballon et va marquer sans opposition. Après transformation, le score est de 21 partout.
Les Fidjiens se réveillent enfin et décident de terminer le travail en vitesse pour éviter la prolongation. Les Bleus tiennent bon grâce à une défense héroïque. Mais dans les dernières secondes de la rencontre, Jerry Tuwai dépose Manoel Dall’igna avec un cadrage-débordement d’école, et se dirige à toute allure vers l’en-but… lorsqu’il est soudain déséquilibré, et s’effondre au sol en dégueulant le ballon. Un bras sorti d’en dessous la pelouse a aggripé la cheville du Fidjien… c’est ZOMBIE-JEAN-BAPTISTE GOBELET !
Maculé de terre poussant des grognements menaçants, il sort de sa tombe improvisée et rejoint la partie. L’arbitre consulte le règlement de World Rugby sur son smartphone : aucune règle n’interdit de jouer avec un zombie comme joueur supplémentaire. Les Bleus évoluent donc désormais à 8 contre 6 et prennent l’ascendant psychologiquement. En effet, les Fidjiens sont terrifiés : ils n’avaient jamais encore vu un ancien joueur du Biarritz Olympique en vrai.
Les prolongations débutent avec la règle du point en or : la première équipe qui marque sera sacrée championne olympique. Le coup d’envoi est donné par les Français, qui n’arrivent pas à récupérer le ballon. Les Fidjiens enchaînent les passes, en évitant d’envoyer la balle au large, se sachant en sous-nombre. La tension est à son comble. Les îliens conservent le ballon et avancent jusqu’aux 30 mètres. Le ballon sort pour Ravouvou, qui tente le drop… MAIS LE BALLON S’ÉCRASE SUR LE POTEAU !
Le cuir rebondit alors directement dans les mains de Terry Bourhaoua. Mal replacés, les Fidjiens laissent un boulevard au capitaine emblématique des Bleus. Ce dernier accélère pour le sprint de sa vie. 100m plus loin, il s’effondre dans l’en-but, en larmes.
LA FRANCE EST CHAMPIONNE OLYMPIQUE !
L’après
Peu médiatisé jusque-là, le rugby à 7 reçoit un formidable coup de projecteur grâce à la médaille d’or des Bleus. Des millions de français découvrent ce sport et se rendent compte que le rugby est quand même « beaucoup moins chiant quand on joue sans les gros lards ventripotents ». Des millions de français arrêtent également d’être racistes grâce aux héros que sont devenus Terry Bourhaoua et Sofiane Guitoune (rassurez-vous ça ne durera qu’une semaine, comme en 1998). François Hollande reçoit les Bleus à l’Élysée et gagne 4 points dans le sondage, ce qui lui permet d’être crédité de 4 points dans les intentions de vote pour la présidentielle 2017.
Malheureusement, ce sacre sera bien vite éclipsé par les performances des handballeurs français, qui deux semaines plus tard, remportent leur on-ne-sait-même-plus-combientième titre olympique. Le sourire de Nicolas Karabatic remplace celui de Terry Bourhaoua sur les plateaux télévisés, et l’on entendra quasiment plus parler de rugby à 7 jusqu’aux Jeux Olympiques de 2020 à Tokyo.
Cet authentique exploit permettra tout de même aux joueurs de l’équipe de France à 7 de réaliser leur rêve : signer dans des clubs de Top 14 et être très bien payés pour regarder jouer des étrangers à leur place. Jean-Baptiste Gobelet, lui, obtient un rôle de figurant dans la série Walking Dead, et devient ainsi le premier ancien rugbyman à percer dans le milieu de l’audiovisuel depuis Vincent Moscato. Enfin, Sofiane Guitoune fera fortune en lançant une marque de fer à lisser à son nom.
Kadova
Bravo Ovale, c'etait genial ! J'ai ri non stop jusqu'a la fin. Et tres bien vu pour la blessure de SBW et les Fidji en finale.
Sapiens Sapiens
Frédéric Pomarel a dit dans l'équipe qu'ils ont lu l'article, pendant l'avant match, pour se détendre.
Kadova
Ah mais c'est super, ca !
Bachibouzouk
Super, on essayera quand même de regarder les vraies épreuves en espérant que ce sera un replay de cette excellente chronique…
garcon63
Ce travail journalistique de qualité rehausse le niveau du rugbynistère en ces mois d'été si pauvre habituellement.
Merci Ovale Masqué.
Marc Lièvre Entremont
copieur ! ^ ^
La Gérasse
Toujours aussi bon, toujours aussi con !
Emi8185
Je me suis bien marée, bon boulot de la part d'ovale masqué
Cedirak
C'est vraiment n'importe quoi.
Mais qui quitterait son short et ses tongs pour aller à Rio?
Olmo
Putain, vous êtes des génies les gars...
Gruntattitude
C'est officiel, il faut interdire Ovale Masqué d'open bar...
Team Viscères
Non, là c'est quand il est à jeun...
Ovale Masqué (Le Rugbynistère)
Je suis comme un Fidjien, jamais d'alcool pendant la prépa physique du mois d'aout.
Gin Tonic
Me suis bien marré !
Marc Lièvre Entremont
Enfin un article intéressant, très bien documenté et sans aucun parti pris de l'auteur.
Ça fait du bien en ces temps de disette (même si je le pensais décédé)