L'Immonde comité de sélection N°5
Ovale Masqué, c'est vous !
Dans cet Immonde comité de sélection N°5, suivez une nouvelle fois les folles aventures d'Ovale Masqué, cette fois dans le contexte du Test Match France Argentine
Je me suis réveillé après avoir fait un horrible cauchemar. J'étais en peignoir, dans ma chambre au Carlton de Lille, en train de regarder Télématin. Sur le plateau de l'émission, un certain Sonny Bill William Leymergie, disputait un match de boxe face à un unijambiste. Le combat fut épique, mais SBWL l'emporta à la 9ème reprise après avoir projeté son adversaire contre une table de chevet. Puis j'ai reçu un SMS de la FFR : ils m'envoyaient en mission pour espionner l'équipe d'Argentine. Je me suis retrouvé dans un avion. J'ai été largué en parachute au-dessus du Grand Stade de Lille – sauf que le toit était fermé et que je me suis grave mangé. Finalement je suis descendu avec mon grappin. J'ai traversé la pelouse, puis quand je suis arrivé dans les vestiaires, je me suis fait assommer – encore, à croire que ça m'arrive plus souvent que David Skrela.

J'ai donc repris mes esprits, pour découvrir que j'étais désormais ligoté dans les douches du vestiaire des Pumas. Etais-je encore en train de rêver ? Ou avais-je été projeté dans un fantasme tordu de Max Guazzini ? Tout était flou. Un homme moustachu et en tenue de militaire s'est dirigé vers moi. Il a braqué sa lampe torche sur mon visage. Vraisemblablement il n'était pas là pour me poser les 21 questions de routine en cas de KO.

- Quiyétou ? Pourqui tou travailles ?

- Hein ?

- POURQUI TOU TRAVAILLES ?

- Pardon ? Parlez-vous le français ?


Je me suis pris une gifle. Puis le gars a appelé quelqu'un. « Rénéral, venez voir ! Nous avons oune prisonnier ». Un petit homme s'est avancé vers moi. Il était vêtu d'un uniforme vert et d'une casquette, comme le général Tapioca dans Tintin. Il a enlevé sa paire de lunettes fumées et j'ai immédiatement reconnu le visage d'Agustin Pichot.

- Qui es-tu ? Que fais-tu ici ? Parle !

- Je m'appelle David Marty. Excusez-moi, je venais juste pour vous vendre des porte-clefs en forme de scoubidous. C'est une terrible méprise.

- En cas de capture, Gorge Profonde m'avait dit de répondre ça. Je ne suis pas certain que ce soit très efficace.

- T'es un petit malin toi. Gonzalo, fouille ses poches !

- L'homme à moustache s'est exécuté.

- Mmmh... Pierre-Jean Christian. Ca ressemble à un pseudonyme. Quelque chose me dit que tu n'es qu'un sale petit espion...

Moi ? Mais non enfin. Et si vous voulez, je vends aussi de très belles vestes en cuir...

Assez ! Gonzalo, occupe-toi de lui. Fais-le parler. Emploie la manière forte. Moi, j'ai à faire... le match va bientôt commencer.

Un sourire sadique a illuminé le visage de Gonzalo, qui ressemblait déjà trop à un acteur porno des seventies pour être honnête. Il s'est rendu dans une pièce à côté, et a ramené un poste de télévision.
C'est ça votre torture ? M'infliger les vannes de Matthieu Lartot ? Parce que j'ai l'habitude vous savez...

Il s'est contenté de me répondre avec un nouveau sourire. Puis il a porté sa main à l'intérieur de sa veste... pour en sortir un DVD. Sur la boîte, il était écrit « Compilation des meilleures actions de Juan Martin Hernandez ». Dans un premier temps, je n'ai pas paniqué. Puis je me suis rendu compte ensuite qu'il était également inscrit « Période 2009-2012 » sur le boîtier. J'ai alors été pris de frissons.

- Attendez, on peut s'arranger, s'il vous plaît... nous ne sommes pas obligés d'en arriver là...

- Trop tard, cabrón !


Il a lancé le DVD. C'était horrible. Des heures et des heures de vidéo compilant toutes les chandelles directement tapées en touche par El Mago. Gonzalo m'a regardé souffrir pendant plusieurs minutes, puis, satisfait, il est parti vaquer à d'autres occupations, en promettant qu'il reviendrait me mettre les vidéos de ses chirurgies du genou si ça ne suffisait pas à me faire parler. J'ai essayé de me débattre. Malheureusement l'élasto avec lequel j'étais attaché était plus robuste que la défense de Maxime Mermoz. J'ai donc plongé la main dans la poche arrière de mon jean, endroit où je garde toujours le pin's parlant Damien Traille que m'avait offert Renvoi Profond lors de mon embauche au Comité de sélection. Grâce à lui, j'ai pu, peu à peu, me défaire de mes liens et j'ai changé de chaîne. Le match avait déjà commencé depuis quelques minutes. J'ai cru voir Marcelo Bosch inscrire un essai, ce qui confirmait que je n'avais pas encore tout à fait repris mes esprits suite à mon choc à la tête. D'ailleurs je n'ai rien compris à ce match. Un France – Argentine, habituellement c'est un peu le All Star Game du Top 14. Sauf qu'à la place des dunk, des alley-oop et des passes entre les jambes, on a des mêlées, des en-avants, des chandelles, bref tout ce qui fait la beauté de notre championnat franco-argentin. Mais là, rien de tout ça. Des passes, des temps de jeu interminables, des essais. Même Yannick Nyanga était titulaire : avais-je été drogué ? Qu'importe, je devais trouver un moyen de m'échapper. La première période touchait à sa fin, les joueurs allaient bientôt revenir au vestiaire. J'ai donc décidé de me cacher dans un panier à linge sale. J'ai frémis en pensant que jadis, ce lieu avait abrité les sous-vêtements sales de Rodrigo Roncero. Mais à la guerre comme à la guerre.

Menés 24-13, les Pumas sont rentrés au vestiaire têtes basses. Puis soudain, un homme a fait irruption. C'était Fabien Galthié, accompagné de son fidèle Matthieu Lartot.

Galthié : Les gars, c'est intolérable ! On peut pas prendre trois essais en une mi-temps ! On y arrivera pas comme ça... et rappelez-vous que si on perd jamais je pourrai piquer la place de Saint-André !

Lartot : Poil au nez !

Galthié : C'est pas le moment Matthieu, tu es lourd.

Lartot : Comme Bastareaud ! Il est gros ! Ah ah.

Galthié :

Incroyable, Fabien Galthié était en fait le véritable entraîneur de l'équipe d'Argentine, depuis le début ! A l'abri dans mon abri (la pauvreté de langue de cette phrase vous est offerte par Thomas Castaignède), je l'ai regardé faire son speech, humilier publiquement Amorosino et Creevy, comme il aime le faire à Montpellier. Pendant tout son discours, Matthieu Lartot tirait frénétiquement sur la manche de sa doudoune « Fabien ! Fabien ! Fais entrer De la Vega s'il te plaît ! J'ai préparé plein de vannes sur Zorro, LOL ! ». Puis Galthié s'est énervé « Matthieu, tu as arrêté ton traitement, c'est ça ? Je te l'ai déjà dit, on ne peut plus continuer comme ça avec les jeux de mots. Même Lionel Chamoulaud se moque de toi dans les coulisses de Stade 2 ». Le spectacle était lamentable. Les joueurs ont commencé à se rebeller contre l'autorité de leur coach. Le Général Pichot est arrivé pour calmer la situation. Puis une dispute a éclaté avec Galthié, pendant que Matthieu Lartot, en transe, s'est mis à chanter le générique de Zorro. J'ai donc décidé de profiter de la confusion pour m'éclipser du vestiaire... alors que je touchais au but, Juan-Martin Fernandez Lobbe m'a ceinturé. Je me suis dit « Ah tiens, c'est sûrement le moment où je me fais assommer » mais en fait non puisque le Rugbynistère m'a dit que ça commençait à se voir que je finissais mes articles toujours de la même manière. Finalement, on m'a ramené dans les douches, et on m'a de nouveau attaché, après avoir pris soin de vider toutes mes poches. Cette fois, j'étais fait.

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"Pierre-Jean Christian ça ressemble à un pseudo."

Même les méchants de Tintin ne s'y laissent pas prendre!!! Par contre pour les techniques de torture ils sont au poil!!

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