Comment vous êtes-vous retrouvés au sein de l'asso' PRESCUTRAS ?
L’été 2014 a été l’élément déclencheur, quand nous sommes partis au Burkina Faso dans un but solidaire pour rejoindre une association locale. Nous avons été en contact avec la population, notamment des enfants, pour encadrer le soutien scolaire et les activités extrascolaires d’une école primaire à Ouagadougou. L’omniprésence du football nous a fortement interpellés. Le rugby n’était pas très développé, voire pas du tout, et certaines personnes - enfants comme adultes - ne connaissaient pas du tout celui-ci. Nous voulions leur montrer « qu’il n’y avait pas que le foot dans la vie ». Nous les avons donc confrontés à ce sport pour changer leurs habitudes.
Ce fameux ballon ovale intriguait tous les jeunes, certains nous posaient la question « mais pourquoi cette forme ovale ? » Ils avaient l’air un peu perdu face à ce nouveau concept ! Cette expérience fut des plus enrichissante pour confronter ces enfants à une toute autre culture, à un autre sport mais surtout, cette idée a fonctionné car nous sommes parvenus à rassembler une quarantaine d’enfants de l’école et du quartier.
Lors de notre retour, nous avons beaucoup pensé à tout ce que nous avons pu traverser lors de notre séjour solidaire en Afrique. On a donc lancé ce projet RUGBYNA FASO qui prône l'échange à travers le rugby, via la création d’une association pour permettre une meilleure réalisation du projet.
Et justement, que pouvez-vous nous dire sur l'asso' ?
Elle se nomme PRESCUTRAS, soit « Promotion des Echanges SocioCulturels à TRAvers le Sport ». Notre but, c'est de favoriser les échanges entre différentes cultures à travers ses actions, tout en prenant le sport comme un intermédiaire pour créer ces échanges. Pour l'instant, nous agissons en France, et en Afrique, via le Burkina Faso. Pourquoi le sport ? Selon nous, c'est le meilleur moyen pour entrechoquer les cultures et pour faire évoluer certaines mentalités à travers les valeurs qu’il peut véhiculer. Le partage, la solidarité, le respect...
Parlons maintenant du projet RUGBYNA FASO !
C'est une belle aventure rugbystique mais avant tout, humaine. Qui aurait cru voir un petit villageois burkinabé s’amuser avec un ballon à la forme « si bizarre » comme ils le disent si bien ! Ce fut une surprise remplie de joie et d’envie de découvrir un nouveau sport qu’ils ne pratiquaient pas dans leur quotidien. Cela n’a pas été facile d’expliquer certaines règles, mais les enfants ont vraiment très vite assimilé l’essentiel et cela a pu se voir lors du petit tournoi que nous avons organisé à la fin du camp. Le parrain, c'est Fulgence Ouedraogo, mais aussi Gaëlle Mignot, et d'ailleurs, le MHR nous soutient via son fonds de dotation.
Cette envie et cette joie là, nous ont personnellement marqué et touché... Nous avions juste envie de dire aux gens en France : « Venez voir ces enfants ? Ils ont un sourire magnifique, ils ne demandent qu'à jouer rien de plus. » Ces échanges, nous ont permis de nous rendre compte qu’au final, ceux qui reçoivent c'est... nous. RUGBYNA FASO n’existe pas seulement dans l’optique d’apporter quelque chose de nouveau à ces enfants, mais surtout pour transmettre certaines valeurs. Permettre aux enfants de les acquérir, qu’ils se réunissent tous ensemble peu importe qu’ils soient petits, grands, gros, maigres, que ce soient des filles ou des garçons. Nous continuerons à faire ça tant que nous verrons sur le visage des enfants ce magnifique sourire.
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Rugbyna Faso, c'est une longue préparation !
Nous avons préparé tout le long de l’année 2015 le camp « RUGBYNA FASO » pour arriver, cet été, à faire une semaine dans le camp ! Ce dernier avait lieu dans le village de Gana situé à cinq kilomètres du chef-lieu de la province de Bazéga, dans la région centre sud. Le but, c'était donc l’initiation au rugby tout en mettant en place des échanges culturels auprès des écoliers allant de 8 à 15ans. Les enfants - au nombre de 70 - ont été totalement réceptifs à cette nouveauté.
Mais pourquoi le Burkina, et pas un autre pays ?
Par hasard. Nous sommes tombés sur une affiche à la bibliothéque de notre faculté, avec la mention "camp de solidarité au Burkina". Nous avons passé un entretien téléphonique et quelques mois plus tard, nous sommes partis avec le sac à dos sur l'épaule. La surprise a été énorme avec un accueil incroyable, des gens ouverts d’esprit comme j'en avais rarement vu.
Concrètement, qu'est-ce que vous faisiez ?
D’une part, des séances de formations auprès des enfants et des bénévoles, et d’autre part, la mise en place d’un petit tournoi. Les finalistes ont eu la chance de pouvoir participer à une sortie culturelle menée au parc animalier de Ziniaré. On a également voulu incarner les valeurs de respect et de solidarité, la mixité auprès des jeunes filles et garçons en inculquant aux enfants une éducation environnementale, comme ramasser tout ce que les gens jettent. Notre démarche n’est pas de faire seulement du rugby, on veut mettre en place une certaine « éducation par le sport ». Chaque participant a reçu un « Kit scolaire complet » pour qu'il puisse avoir la chance de passer une année scolaire dans les meilleures conditions.
Et sur place, vous aviez de l'aide ou vous faisiez tout, tout seul ?
Nous étions aidés par un partenaire locale, MJ PROCUNAS. C'est une association burkinabée destinée à promouvoir le développement humain au Burkina Faso, la préservation de l’environnement et le maintien des traditions locales (reboisement, soutien scolaire,construction de bibliothèques, toilettes publiques et forages dans les villages qui n’ont pas accès à l’eau potable).
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La suite, c'est quoi ? On imagine qu'un tel projet ne va pas être abandonné du jour au lendemain.
Le gros du travail reste à venir pour les prochaines années car le but final reste très ambitieux. L’objectif est de réussir à créer un centre en bonne et due forme, un endroit où les jeunes auront comme activité sportive, le rugby en plus du soutien scolaire dont ils bénéficieront. Les enfants y seront et il y aura un encadrement systématique de chaque enfant, encadrement individualisé. Chaque enfant aura ce soutien scolaire. Ensuite, le rugby sera proposé. Pour cela le travail nous attend, les petits plats sont en train d’être mis dans les grands. Nous allons développer un peu plus le rugby chaque année dans des localités assez éloignées des villes. Le rugby doit toucher autant les grandes villes que les petits villages pour que toutes les couches sociales arrivent à découvrir ce sport et ses valeurs. On pourrait même implanter d'autres sports que les enfants n’ont pas l’habitude de côtoyer dans leur culture, pour essayer d’élargir leur esprit.
Et du côté du Burkina ?
Yacouba, un de nos bénévoles qui est étudiant en 6eme année de Médecine à l’université de Ouagadougou a pris l’initiative de créer son équipe de rugby, en allant chercher les enfants de son quartier. En ce moment même il met en place tout les jeudis soirs et dimanches soirs des entraînements auprès de ces jeunes là. La petite anecdote, c’est qu’il faisait du handball à l’université mais il se consacre désormais au rugby. Il a un courage énorme, un coeur énorme, une determination comme personne !
Nous avons voulu créer un suivi avec les enfants de l’école de Gana. Le MJ PROCUNAS s’occupe d’aller au village pour essayer de remettre en place les entraînements avec nos jeunes qui ont été formés pour mettre leur apprentissage en pratique. Nous avons aussi lancé une correspondance entre les enfants de la Maison Pour Tous de Montpellier et les enfants de l’école de Gana.
Il vous reste de nombreux projets à mener.
Depuis que nous sommes rentrés, nous essayons d’agir sur le territoire français, plus précisément sur le sol héraultais, pour réaliser un retour de notre projet Rugbyna Faso. Agir sur le sol français permet de créer ce lien permanent entre ces deux pays. Nous avons eu l’idée de réaliser un film-documentaire sur le lancement de notre projet, en filmant sur place au Burkina Faso. (Voici la bande-annonce)
Créit vidéo : Asso Prescutras
Nous essayons également de faire connaître Rugbyna Faso via des expositions photos.
Nous organisons aussi un Touch Rugby, qui se nomme « Rugbyna Touch » et qui aura lieu durant le mois de Mars avec la participation et l’aide du Rugby club de Mauguio. Depuis quelques temps, l'association toulousaine Terres en Mêlées nous soutient également, ça fait plaisir !
Enfin, dernière question : si un lecteur te lit et qu'il souhaite aider ou prendre part au projet, comment fait-il ?
Il peut nous contacter par les réseaux sociaux (page Facebook, page Twitter, site officiel). Nous y sommes très actifs. Les personnes intéressées peuvent faire leur don via notre site internet, dons qui peuvent être de l’argent mais aussi du materiel. Ils peuvent aussi adhérer à l’association.
Loyam
C'est toujours un plaisir de lire des nouvelles à travers la planète, dans des pays, autres que ceux, que nous connaissons d'ordinaire dans le domaine du ballon ovale.
Continuez les gars. 😊
epa
Bravo! Voila le rugby que j'aime.
ocvernia
Bravo a Adrien et Kevin si ca peu aider ces gosses, et félicitations à Fufu. Ca nous réconcilie avec notre sport.
AKA
Bravo les gars!!! par contre au rugbynistère ils font la grasse matinée! Hé ho il y a Top 14 ce WE!!!!!!!!!
ocvernia
Comme tous les dimanches..... Lundi, vu les autres sites, l'ASM va faire le buzz.
J'espère que la victoire de Montpellier sera mise sur le devant de la scène.
Belle victoire du MRH avec une défense superbe.
J'en doute Clermont encore dans le Top 6 sera châtier en place public.
MARCFANXV
Super.....
Dans notre Club ns avons en Jujus un Jeune d'origine Burkinabé, je peux vous certifier que si tous les mômes là-bas sont du mm acabit, il y a sacré potentiel tant humain que Sportif.....
Le Haut Landais
Beau projet et superbe photo des gamins en premiere page.
Continuez les gars, Bravo!