La question brûle toutes les lèvres à l’approche de ce Crunch final : les Françaises peuvent-elles aller chercher le Grand Chelem samedi à Twickenham, en battant une équipe d’Angleterre qu’elles n’ont plus dominée depuis 2018 ? Sur le papier, la marche semble immense. Mais ce groupe n’est pas résigné. Et s’il y a une chose que les Bleues ne supportent pas, c’est qu’on leur dise que c’est perdu d’avance.
Des failles assumées
Le constat est simple : pour espérer battre les Red Roses chez elles, il ne faudra pas répéter les errements vus en Italie, ni subir sur les mauls comme lors des journées précédentes. Ce n’est plus un secret : la défense des ballons portés est le talon d’Achille de ce XV de France. Et les Anglaises, dont c’est une véritable arme de destruction massive, le savent.
👊 J-3⃣ avant le duel face à l'Angleterre ! 🏴
#XVdeFrance pic.twitter.com/xSnvHmFlqX— France Rugby (@FranceRugby) April 23, 2025
David Ortiz et Gaëlle Mignot ont haussé le ton. Cette semaine, les avants enchaînent les séances intensives pour corriger le tir. « Les ballons portés, c’est de la violence », tranche Madoussou Fall-Raclot. « Et nous, on est encore trop scolaires. »
Mais au-delà des réglages tactiques, c’est surtout une réponse dans l’engagement que les Françaises devront apporter. « Il faut qu’on ait envie de traverser nos adversaires », glisse encore Fall-Raclot. Car dans ce type de match, on ne gagne pas en étant à 50%. Il faut un engagement total.
Un groupe touché mais pas coulé
Le forfait de trois cadres – Montserrat Amédée, Romane Ménager et Séraphine Okemba – a provoqué de l’inquiétude. Trois titulaires potentielles absentes à l’heure d’un rendez-vous historique, ça pèse. Mais là encore, le groupe affiche une belle résilience. « Ce sont des coups durs, oui, mais on ne va pas se cacher derrière ça », tranche Pauline Bourdon-Sansus. « On sait ce qu’on a à faire. »
L’expérience de Bourdon-Sansus, la lucidité de Marine Ménager, le tempérament de Brosseau… Ce groupe a mûri. Et s’il a encore des limites, il ne veut plus être un simple outsider.
Faire douter les Anglaises
Une autre certitude : les Bleues n’ont pas le droit à un round d’observation. Le premier quart d’heure sera déterminant, car si l’Angleterre mène, elle gère. Et si elle gère, elle gagne. À l’inverse, la faire douter, la mettre sous pression dès les premières minutes, peut changer la physionomie du match.
Plongez dans ce nouvel épisode de #ÂmesSœurs, au cœur de la victoire des Bleues en Italie ! 🇮🇹
— France Rugby (@FranceRugby) April 21, 2025
🎥 S06E04 : 𝑩𝒍𝒆𝒖 𝑨𝒛𝒖𝒓 ➡️ https://t.co/JtNY4GoUGI#XVdeFrance #NeFaisonsXV pic.twitter.com/DeerkKDq9o
L’objectif est de secouer le plan de marche des Red Roses. Leur imposer du rythme, les sortir de leur confort. « On peut mettre plus de vitesse qu’elles, on doit s’appuyer là-dessus », avance Brosseau. À condition d’être impeccables dans la maîtrise.
Improbable ? Pas tant que ça.
Oui, les Bleues peuvent le faire. Mais à une condition : sortir un match référence, à tous les niveaux, pendant 80 minutes. C’est le défi. C’est aussi ce qui rend cette affiche aussi excitante. Car cette équipe n’a jamais été aussi proche de faire tomber l’ogre.
La réponse, ce sera samedi à 17h45, sur la pelouse de Twickenham.
potemkine09
D'après les bookmakers, les françaises sont à un contre huit. Une victoire à Twickenham serait un exploit retentissant, d'autant vu la différence de niveau entre les deux équipes sur les 4 premiers matchs. En Rugby, la France n'a jamais été aussi dangereuse que quand donnée battue d'avance. Espérons que la tradition se perpétue aussi avec l'équipe féminine.
Yonolan
Il y a un monde d'écart entre ces deux équipes
Celui du professionnalisme
Totalement assumé par la fédération anglaise et du bricolage coté Français avec des joueuses sous contrat fédéral et d'autres pas ou plus
Avec un championnat en France trop inégal pour favoriser la performance constante en club
Et pourtant un nombre de licenciées quasi identique dans les deux pays (dans les 50 000 )
Et un écart de compétitivité entre les deux pays qui s'est définitivement installé avec cette différence de traitement des joueuses
Alors oui aller gagner à Twickenham relève effectivement de l'exploit
Et ce d'autant plus que nous n'avons pas senti cette équipe de France monter en puissance au fil du tournoi
Alors sur le papier c'est une défaite qui est nous est promise
Voire une très large défaite
Alors on va s'en remettre à la glorieuse incertitude du sport en espérant que sur un match tout est toujours possible et que rien n'est définitivement écrit
Nos filles ne sont pas les principales responsables de ne pas jouer dans la même cour que leurs adversaires ; mais elles peuvent nous montrer une vrai rébellion et envie
Apres tout c'est l'espoir qui doit mourir en dernier
Chandelle 72
Est-ce qu'en Angleterre, le championnat des féminines est aussi déséquilibré qu'en France ?
Ou bien davantage d'équipes sont de niveau équivalent
Yonolan
Déjà poule unique
Et 9 clubs
Aristaxe
Commentaire très juste, dont la vision est soutenue par le fait que chez les jeunes, nos filles écrasent littéralement la compétition. Dernier Angleterre-France u18 il y a quelques jours : 7 à 66 pour nos Bleuettes (sur un match de 70 minutes). Et ça fait des années qu'on passe ce genre de branlées à tout le monde dans cette catégorie. Donc le problème intervient clairement après...
sha1966
tout a fait d'accord avec vos 2 constats
Tant qu'elle ne seront pas totalement pro cela sera la même chose
ce n'ets pas pour rien que les meilleurs Ecossaises, Galloises et Irlandaises vont jouées dans le championnat Anglais