6 Nations. Avec ce match sensationnel, la France a-t-elle blessé gravement le rugby anglais ?
Alors que l’Angleterre croyait encore au titre, une vague bleue l’a submergé et a réveillé ses démons.
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Ce fut parmi les premières pensées de Fabien Galthié au micro de France Télévision. Ce samedi 11 mars, du côté de Londres, le sélectionneur français envoyait un message au rugby anglais après l’impressionnante victoire des siens. Il voulait “rendre hommage à cette équipe d’Angleterre”. L’ancien Columérin se rappelle dans quel état se trouvait le rugby français de 2012 à 2019 ou encore de la blessure qu’avait été le quart de finale face aux All Blacks à la Coupe du monde 2015. En mémoire de ces souvenirs, il affirme : “C’est dur pour eux, surtout quand on connaît la place du rugby anglais dans ce pays, dans ce lieu (Twickenham). J’ai aussi une pensée pour cette équipe d’Angleterre qui va vivre un moment difficile.” D’autant plus, la douche pourrait se refroidir encore plus, l’Angleterre se déplace en Irlande pour la dernière journée de ce Tournoi 2023. Face à la meilleure équipe du monde, le XV de la Rose pourrait plonger dans la tourmente.

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Une sélection larguée sportivement

Avec le licenciement de son sélectionneur Eddie Jones à l’automne dernier, le rugby anglais se lançait un pari osé : tout reconstruire à quelques mois de la Coupe du monde. Avec l’arrivée de Steve Borthwick, le style anglais devait se réinventer. Moins violent, moins brutal et moins dans la provocation, l’Angleterre tente un pari similaire à celui qu’avait pu tenter l’Afrique du Sud avec Rassie Erasmus en 2019.

Mais quand on demande au nouveau sélectionneur s’ils pensent pouvoir revenir au niveau d’ici septembre, le constat fait après la défaite 10 à 53 est forcément plus contrasté. Voici ce qu’il confie selon des propos rapportés par Rugbyrama : “Nous allons essayer, en tout cas. Samedi, nous avons essayé d’atténuer la puissance française, mais nous avons échoué là-dessus. […] Pour être franc avec vous, je n’ai jamais eu aucune illusion par rapport au travail qu’il nous restait à accomplir pour être compétitifs lors de la prochaine Coupe du monde. Nous allons simplement redoubler d’efforts.

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Des clubs menacés et fortement endettés

D’autant plus, là où le rugby français avait pu profiter d’un championnat fort lors de sa disette en sélection, le constat est très différent actuellement en Angleterre. Épinglés il y a quelques années, les Saracens, écurie phare du rugby anglais, avaient dû descendre en deuxième division. Remonté dans l’élite cette saison, le début d’exercice 2022-2023 a cependant été remarqué par la disparition de deux écuries : les Wasps et les Worcester Warriors. Une disparition groupée qui a eu l’effet d’un tremblement de terre en Outre-Manche.

En début de saison, l’intégralité des clubs anglais étaient endettés d’une valeur allant d’au moins 15 à 51 millions d’euros, pour les clubs encore existants, selon le Daily Mail. Dans le pays de sa Majesté, on peut se demander si des écuries peuvent tenir à bout de bras une discipline à bout de souffle, comme avaient pu le faire le RC Toulon ou l’ASM Clermont dans les années 2010 en Top 14.

RUGBY. Une dette à NEUF chiffres pour les Wasps : La Premiership sombre financièrementRUGBY. Une dette à NEUF chiffres pour les Wasps : La Premiership sombre financièrementD’autant plus, le rugby anglais ne possède pas de division inférieure au niveau, comme la Pro D2 en France, qui permettrait de réduire les dépenses par l’intermédiaire d’une relégation. Pour la prochaine saison, la fédération anglaise a annoncé qu’ils tenteraient de redonner vie aux Wasps en les intégrant en Championship, deuxième division. Néanmoins, le club de Worcester, lui, ne devrait pas profiter des mêmes avantages. Les raisons évoquées, et relayées par Le Figaro en février, sont les suivantes : “Il est impératif qu'il ait un plan d'affaires durable et financé, qu'il y ait une transparence sur la propriété et les structures de financement, et que les créanciers du rugby soient payés.”

L’avis de Jonny Wilkinson sur la reconstruction de l’Angleterre

En parallèle, le média anglophone iTV a donné la parole à des personnalités importantes du rugby anglais. Parmi elles, on retrouve notamment Jonny Wilkinson qui explique que la désillusion face à la France est “très intéressante”. Selon l’ancien ouvreur champion du monde, “cette défaite avait besoin d’arriver” et il détaille sa pensée ainsi :

C'est vraiment intéressant parce que c'est ce qui doit arriver, il n'y a pas d'autre solution. Ce n'est pas un mauvais virage, ce n'est pas la fin du chemin, c'est le chemin. Le match de 1998 a été pour moi l'occasion de réaliser que l'histoire de la personne que je pensais être ne pouvait plus durer. J'ai été presque obligé de changer. Et dans ce changement, j'ai trouvé de toutes nouvelles possibilités.”

Ce “match de 1998” dont Jonny Wilkinson parle est la plus grosse défaite de l’histoire du XV de la Rose. En effet, à l’été 1998, la sélection entame “la tournée infernale”. Cette série de matchs se jouent consécutivement contre l’Australie, la Nouvelle-Zélande et l’Afrique du Sud. Pour commencer les hostilités, Sir Wilko’ et les siens perdent sur le score de 76 à 0 sur l’île-continent. Un massacre qui a profondément marqué le joueur pour ses toutes premières sélections. Ainsi, l’ancien du RC Toulon imagine que l’Angleterre se relèvera de ses cendres pour mieux briller prochainement. Reste à voir si la prophétie se réalisera et combien de temps sera nécessaire pour cela…

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- leur fédération semble perdre les pédales
- les clubs ont fait n'importe quoi (saracens ? entre autre)
- championnat qui va prendre une claque (en vrai si on regarde les dernières champions cup, ça fait un bail qu'on n'a pas vu une équipe anglaise faire des choses ...)
Il y a pas mal à reconstruire chez eux, surtout que si nombre de leurs joueurs partent dans d'autres pays, il va bien falloir attirer d'autres joueurs ? mais lesquels si les finances ne suivent pas ? Si juste la jeune génération, il va falloir aller vite. Mais la formation de leur jeunesse semble aussi accuser un certain retard (à voir les U20 ... il y a de quoi avoir encore un peu plus peur).

Bref, ça me fait un peur pour eux ...

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