AMATEUR. + 5 divisions à l’intersaison : ce pilachou de 130kg a connu la plus grosse progression de l’année en France
Le pilier marseillais Marvyn Maréval s’est vu offrir une promotion de 5 divisions cet été.
Le pilier marseillais Marvyn Maréval s’est vu offrir une promotion de 5 divisions cet été. Un record en France !

Demandez à n’importe quel joueur français ayant un regard lucide sur les niveaux des différentes divisions hexagonales, il vous le diront tous : à partir de la Fédérale 1, ça commence vraiment à taper très fort !

Comprenez que la 5ème division française représente un niveau rassemblant globalement de nombreux anciens professionnels, certains ayant touché du doigt une carrière pro ainsi que les meilleurs joueurs locaux. Une division dans laquelle certaines équipes n’ont physiquement rien à envier à des formations qui ne comptent que des joueurs pour qui le rugby est un métier.

NATIONALE. Alldritt, capitaine d'Auch à 22 ans... qui est Thibault Clauzade, le 3ème ligne du RC Narbonne ?NATIONALE. Alldritt, capitaine d'Auch à 22 ans... qui est Thibault Clauzade, le 3ème ligne du RC Narbonne ?Alors imaginez-vous n’avoir commencé le rugby qu’il y a 6 ans, à 22 piges, jouer il y a quelques mois encore au plus bas échelon national, la Régionale 3 (10ème division) et devoir vous débrouiller au milieu de cela. C’est le cas de Marvyn Maréval, un beau pilachou de la région marseillaise de 28 ans, qui vient de faire ses débuts officiels avec La Seyne, le week-end dernier.

A ce titre, concédons qu’afficher 1m86 pour près de 130 kilos et avoir le coffre d’un frigo américain aide bien pour rivaliser avec l’adversité. "Après deux matchs amicaux, j’ai fêté ma première cape officielle en Fédérale 1 le week-end dernier, contre Annonay. A priori, ma force physique, mon énergie et mon envie d’apprendre satisfont plutôt bien le staff jusqu’ici, donc on me laisse ma chance. C’est vraiment un plaisir et un honneur pour moi qui ne suis personne dans l’univers du rugby…"

Une aubaine après une année galère

Qu’à cela ne tienne, que celui qui a débuté à Marseille/Huveaune en 2ème série à l'époque le sache : pas grand monde n’est réellement quelqu’un dans ce sport collectif par excellence où traditionnellement personne n’est plus grand qu’un groupe, qu’un club ou que le sport. Et même si faire le grand saut en un été et passer du plus profond rugby de clocher à celui où l’essentiel des joueurs sont sous (plus ou moins gros) contrat peut impressionner à première vue, il le reconnaît : le groupe l’a très bien intégré.

L’US Seynoise repart avec un projet ambitieux et sain, avec beaucoup de jeunes, et niveau ambiance, cela se ressent. Les gars sont fiers de porter ce maillot et la cohésion est très forte. Forcément, ça donne envie d’en faire partie, d’autant qu’on me considère comme les autres, même si moi je n’ai pas fait mes gammes à Toulon, Narbonne ou Paris (rires)."

Une arrivée qui s’est faite sans que Marvyn s'y attende, lui qui avait plaqué le bas de tableau de Fédérale 3 avec Aix en milieu de saison l’an dernier pour rejoindre quelques amis d’Ollioules (Var) pouvant l’épauler après avoir perdu son travail. "C’était compliqué financièrement pour moi et les mecs m’ont tendu la main. Jouer en Régionale 3 me convenait d’ailleurs très bien puisque l’ambiance était bonne et que je n’ai jamais pratiqué le rugby dans un but sérieux. Et ? Et puis, comme je faisais quelques dégâts à ce niveau-là, le frère d’un gars avec qui je jouais et qui bossait pour le club de La Seyne a parlé de moi, de mon gabarit et de ma mentalité."

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Résultat, un appel du président du club et le colosse aux dreadlocks se retrouve quelque temps plus tard dans le bureau des dirigeants seynois, sur la pointe des pieds. "J’étais tellement heureux et gêné qu’on me propose de faire un tel bond rugbystique que je n’ai rien demandé. Mais le club m’a trouvé un appartement, j’ai mon travail à côté et je suis très bien. Je suis en double-licence avec Ollioules même si je suis exclusivement avec La Seyne pour l’instant. On verra d'ici à quelques mois pour parler d’un éventuel contrat. Je dois d’abord faire mes preuves."

Je redécouvre le rugby.

 

Reste que délesté de quelques kilos (127 aujourd’hui contre 132 la saison passée) après sa première vraie préparation physique, le puissant droitier joue le jeu à fond et se sent progresser rapidement. "Évidemment qu’être entouré par des mecs qui ont joué en Nationale ou plus encore te tirent vers le haut. Avec les conseils qu’on me donne et le travail physique, je me sens plus tonique, plus efficace. Je redécouvre le rugby et je me régale."

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Jusqu’à devenir un vrai joueur de Fédérale 1, ou plus, au sein d’un club tout juste relégué de Nationale 2 et de nouveau ambitieux ? "On n’en est pas encore là, mais il se dit que si je continue sur ma lancée, j’aurai de plus en plus de temps de jeu dans le courant de l’année. Soutenu comme je suis par mes anciens coéquipiers de Marseille, Aix ou du Var, je peux te dire que je vais tout donner pour évoluer pleinement à ce niveau-là. Le Marvyn gros panda flemmard, c’est fini !" Qu’on a hâte de voir jusqu’où pourra aller le grizzli qui sommeillait en lui…

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Un véritable ovni, effectivement, qui a commencé sa carrière dans la danse classique, dans un fameux corps de ballet, et s'est fait remarquer dans le lac des cygnes... Le rugby est une seconde passion qui s'est invitée dans sa vie.

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