C’est un espoir que les amateurs de rugby gallois attendaient au plus haut niveau. Après quelques sélections du côté du XV du poireau U20, Harri Morgan se dirigeait tout droit vers une carrière de joueur professionnel confirmé. Néanmoins, sa vie ne prendra pas le chemin qu’il avait imaginé. Rapidement, la pression du monde professionnel va devenir un enfer pour lui. Dans un post Instagram publié le 19 avril, le demi de mêlée indique qu’il a souhaité commettre l’irréparable en essayant de mettre fin à ses jours le 5 février dernier.
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À la source de ce mal-être, le jeune espoir gallois évoque le deuil complexe de ses grands-parents. Depuis plusieurs années, le joueur de 23 ans n’arriverait pas à se sortir de cette situation et “souffre en silence”. En grandissant, les attentes et le stress du monde professionnel vont mettre à mal la santé mentale de ce dernier. Suivi médicalement pour ses problèmes, Harri Morgan aurait également eu du mal à se remettre mentalement du poids de blessures qu’il enchaînait avec son club des Ospreys. Si le sport lui a servi “d’échappatoire durant un moment”, il confie que ce n’est désormais “plus suffisant”. Quand le corps ne suit pas, la tête ne va pas forcément mieux. Et inversement. Ces angoisses permanentes, associées au traitement pour préserver sa santé mentale, auraient eu des effets indésirables, le joueur perdrait “des plaques entières de cheveux”.
Dans sa prise de parole, il annonce aussi qu’il va se retirer des terrains durant un moment, mais pas pour toujours. Dans son communiqué, le joueur en profite pour remercier les différents acteurs ayant amené le rugby dans sa vie. Il n’hésite pas à dire que cette “vision de la vie” l’a sauvé. Il conclut en envoyant ce message aux autres joueurs en détresse :
J'ai pris la décision difficile de prendre du recul par rapport au rugby professionnel. Le rugby sera toujours ma passion, mais pour l'instant, je dois donner la priorité à mon bien-être physique et mental. Ce n'est pas un adieu au rugby, c'est un au revoir pour l'instant.[...] La santé mentale est un sujet tabou pour les hommes et en particulier pour ceux impliqués dans le monde du rugby. En admettant mes luttes et en montrant ma vulnérabilité, j'espère que d'autres hommes se sentiront capables de s'ouvrir. Il n'y a pas de mal à ne pas aller bien.”
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pascalbulroland
On oublie parfois que les sportifs ne le sont pas obligatoirement par passion
Pour beaucoup, c'est un metier...et le burn out existe aussi dans le sport, mais c'est encore tabou même si les langues se délient petit à petit