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Bayonne/Biarritz. Qui n’a jamais joué ce derby ne peut comprendre l’essence même de cette rivalité
Biarritz vs Bayonne, plus qu'un match.
Avant le derby Biarritz/Bayonne en guise d'Access Match, Pierre Navarron nous livre sa vision de ce match si particulier dans le Pays basque.

Derby : (sports) Rencontre entre deux équipes voisines – définition dictionnaire Le Robert. Ce terme de derby peut donc sappliquer pour deux matchs du prochain week-end : Racing/Stade Français et surtout le sulfureux Biarritz/Bayonne, qui met déjà la côte basque rugbystique en ébullition. Le match entre les deux équipes parisiennes nest, à mon sens, quun derby de télévision, il na pas dhistoire. Il concerne un public très restreint et nengendrera aucun excès dans la mégapole parisienne. Sûrement que les joueurs des deux équipes franciliennes auront une motivation supplémentaire de gagner, surtout de ne pas perdre, contre son adversaire détesté ou préféré au choix du lecteur. Mais rien dans la ville ne transpirera, Paris vaut bien une messe, mais pas un encore un simple match entre deux équipes locales, même si on laffuble du nom de derby.

Tout le contraire de ce qui se passe déjà, depuis samedi 22h45, à 800 km de la capitale, dans ce bout de sud-ouest coincé entre océan et montagnes. Les deux villes ennemies bruissent à chaque troquet dhistoires de derby dantan, de bagarres de cadets, de chambrages de juniors, de victoires forcément historiques en séniors. Tous se remémorent les souvenirs aux couleurs sépias. Les heures de gloire des soirées triomphales et les étés passés à lombre pour éviter lopprobre du supporter dépité par une défaite interdite.

Qui na jamais joué ce derby ne peut comprendre lessence même de cette rivalité fratricide, là où les clochers de la cathédrale Sainte-Marie à Bayonne ou de l’église Sainte-Eugénie de Biarritz deviennent les emblèmes respectifs de chaque cité. Il faut avoir connu, une fois, la fierté dune victoire sur lennemi juré, elle a un goût incommensurable, presque indéfinissable. Même si le jeu a été réduit à la portion congrue, le résultat positif efface tout, quitte à fausser sa réalité certaine. On nenvisage jamais la défaite. Le derby nivelle les valeurs. Il sublime certains joueurs et en tétanise dautres, plus sensibles à la pression inhérente à cet événement internationalement basque.

Lobservateur lointain et peu au fait des us et coutumes locales arguera toujours de la même rengaine : la fusion et linutilité dun tel derby à lheure de la mondialisation. Un regard de dédain lui répondra, ça sera la chose commune aux supporters des deux équipes en ce samedi à la dimension dramatique. Lenjeu tuera le jeu, cest une certitude. Spectateur si tu veux voir du rugby aéré, change de chaîne. Mais si tu veux du suspense, de la tension, du bruit, des cris, de la fureur, des chants, de lexagération, des rires et des larmes, branche-toi sur canal et nen bouge plus. 

Au fond du fait-tout de ce derby, tu trouveras tous les ingrédients de l’âme basque et gasconne réunies, Yannick Bru, lui-même, avoue quil navait pas saisi limportance et le particularisme de ce match quand il a pris les commandes du club bleu et blanc. Il a payé pour apprendre (deux défaites lors de leur saison commune en pro D2), il saura lappréhender de la meilleure manière et donner tous les éléments nécessaires pour ne pas rentrer bredouille du plus court déplacement de la saison. Les Biarrots ne seront pas en reste, ils sont chez eux et ne peuvent envisager de perdre contre les chats maigres de Bayonne, qui plus est avec la seconde chance, au grattage, de pouvoir monter en Top 14. Le match est lancé, faites vos jeux…

Pierre Navarron, 57 ans, travaille dans le consulting après avoir longuement exercé dans le domaine de l'assurance et de la gestion de patrimoine. Parallèlement à cette vie professionnelle, en 2005 il est devenu éducateur en cadet puis dirigeant à l'association Aviron Bayonnais. Il s'occupe plus particulièrement de l'équipe espoirs depuis 2014. Auparavant, presque dans une autre vie, il a été joueur, forcément dans son club de coeur, l'Aviron Bayonnais (1973-1987), puis à l'US Mouguerre (1987-1994) et au Boucau-Tarnos Stade (1994-1996).

"J'aime raconter le rugby, celui que j'ai connu, celui que j'imagine et celui que l'on voit.J'aime les histoires que ce ballon ovale nous donne avec ses rebonds de traviole, ses rires, ses chants et son folklore qui n'appartient qu'à lui et qu'on a tous dans le cœur.Je pourrai vous narrer les envolées de ces grands joueurs que j'ai croisé sur un terrain, comme toutes celles de tous ces anonymes, juste connu dans leurs villages, mais qui faisaient chanter la gonfle comme personne, je pourrai vous confier les débuts de ces rugbymen du top 14 d'aujourd'hui qui portaient déjà les espoirs, devenus nos certitudes contemporaines et qu'ils nous montrent, dorénavant, chaque week-end...Peut-être qu'un jour j'écrirai tout cela..."

Merci à Pierre Navarron pour cet article ! Vous pouvez vous aussi nous soumettre des textes, pour ce faire, contactez-nous !

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Mais qu'est-ce qu'il faut pas lire franchement.. On atteint vraiment le fond

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