Derby : (sports) Rencontre entre deux équipes voisines – définition dictionnaire Le Robert. Ce terme de derby peut donc s’appliquer pour deux matchs du prochain week-end : Racing/Stade Français et surtout le sulfureux Biarritz/Bayonne, qui met déjà la côte basque rugbystique en ébullition. Le match entre les deux équipes parisiennes n’est, à mon sens, qu’un derby de télévision, il n’a pas d’histoire. Il concerne un public très restreint et n’engendrera aucun excès dans la mégapole parisienne. Sûrement que les joueurs des deux équipes franciliennes auront une motivation supplémentaire de gagner, surtout de ne pas perdre, contre son adversaire détesté ou préféré au choix du lecteur. Mais rien dans la ville ne transpirera, Paris vaut bien une messe, mais pas un encore un simple match entre deux équipes locales, même si on l’affuble du nom de derby.
Tout le contraire de ce qui se passe déjà, depuis samedi 22h45, à 800 km de la capitale, dans ce bout de sud-ouest coincé entre océan et montagnes. Les deux villes ennemies bruissent à chaque troquet d’histoires de derby d’antan, de bagarres de cadets, de chambrages de juniors, de victoires forcément historiques en séniors. Tous se remémorent les souvenirs aux couleurs sépias. Les heures de gloire des soirées triomphales et les étés passés à l’ombre pour éviter l’opprobre du supporter dépité par une défaite interdite.
Qui n’a jamais joué ce derby ne peut comprendre l’essence même de cette rivalité fratricide, là où les clochers de la cathédrale Sainte-Marie à Bayonne ou de l’église Sainte-Eugénie de Biarritz deviennent les emblèmes respectifs de chaque cité. Il faut avoir connu, une fois, la fierté d’une victoire sur l’ennemi juré, elle a un goût incommensurable, presque indéfinissable. Même si le jeu a été réduit à la portion congrue, le résultat positif efface tout, quitte à fausser sa réalité certaine. On n’envisage jamais la défaite. Le derby nivelle les valeurs. Il sublime certains joueurs et en tétanise d’autres, plus sensibles à la pression inhérente à cet événement internationalement basque.
L’observateur lointain et peu au fait des us et coutumes locales arguera toujours de la même rengaine : la fusion et l’inutilité d’un tel derby à l’heure de la mondialisation. Un regard de dédain lui répondra, ça sera la chose commune aux supporters des deux équipes en ce samedi à la dimension dramatique. L’enjeu tuera le jeu, c’est une certitude. Spectateur si tu veux voir du rugby aéré, change de chaîne. Mais si tu veux du suspense, de la tension, du bruit, des cris, de la fureur, des chants, de l’exagération, des rires et des larmes, branche-toi sur canal et n’en bouge plus.
Au fond du fait-tout de ce derby, tu trouveras tous les ingrédients de l’âme basque et gasconne réunies, Yannick Bru, lui-même, avoue qu’il n’avait pas saisi l’importance et le particularisme de ce match quand il a pris les commandes du club bleu et blanc. Il a payé pour apprendre (deux défaites lors de leur saison commune en pro D2), il saura l’appréhender de la meilleure manière et donner tous les éléments nécessaires pour ne pas rentrer bredouille du plus court déplacement de la saison. Les Biarrots ne seront pas en reste, ils sont chez eux et ne peuvent envisager de perdre contre les chats maigres de Bayonne, qui plus est avec la seconde chance, au grattage, de pouvoir monter en Top 14. Le match est lancé, faites vos jeux…
Nicolas Sans Chaise
Mais qu'est-ce qu'il faut pas lire franchement.. On atteint vraiment le fond
"Le match entre les deux équipes parisiennes n’est, à mon sens, qu’un derby de télévision, il n’a pas d’histoire."
On peut dire ce qu'on veut sur l'absence de ferveur autour du derby Parisien, par contre dire qu'il n'a pas d'histoire et que c'est un derby de TV, il fallait oser...
Bref "nous notre truc c'est unique y a que nous qui pouvons comprendre", soit, on l'imagine bien. Tout comme on suivra ce match avec intérêt, notamment à cause de l'enjeu.
Par contre en général quand on se targue d'être unique on évite de se comparer aux autres pour les dénigrer.
MARCFANXV
Absolument, c'est nul et non avenu...
Sinon, j'ai envie de dire à ce Monsieur que j'ai eu "l'opportunité" d'assister il y a une quinzaine d'années à un match de Football opposant du côté de Glasgow le Celtic à Rangers.
Très franchement, en terme d'histoire (la petite et plus encore la grande), de ferveur, de prégnance sur les populations locales, et comparativement; un derby Basque passe tout au plus pour une aimable partie de campagne. Là bas, (presque) tout les sépare... Du côté de la Nive, à bien y regarder, finalement pas grand-chose...Comme quoi, tout est relatif...
Je comprends qu'on puisse prendre ou entendre les choses avec une dimension affective plus importante que de raison parce que liée à son lieu de naissance par exemple.
Pour autant s'imaginer avoir l'exclusive de la compréhension des choses pour cette seule et unique raison c'est un peu mal connaitre le nombre incommensurable d'opposition "Clochemerlesques" qui maillent tout le territoire Rugbystique Français.
Nicolas Sans Chaise
C'est une attitude tout a fait symptomatique d'un manque d'ouverture au monde criant d'une partie des supporters. Il y a vraiment cet élan de sacralisation du derby basque alors qu'on parle d'un match certes centenaire mais qui n'a pas lieu tous les ans et surtout qui n'est jamais déterminant pour la saison (à part ce derby-ci à la limite)
On est pourtant loin des derbys anglais au football (derby de Londres, de Liverpool, Manchester...) ou même le derby Athletic Bilbao/Real Sociedad pour reprendre un exemple basque
MARCFANXV
Des antagonismes entre Clubs distants de qqs kilomètres et qui tournent au folklore voire parfois à la légende (le plus souvent locale), il y en a à tous les niveaux partout dans l'hexagone. Partout sans exception les mecs du cru te diront : " Y faut être d'ici, y avoir participé pour comprendre". C'est dire si l'approche est originale...
Dans le genre et en l'occurrence à un niveau encore plus élevé qu'un match de Barrage aussi dramaturgique fût il, je me souviens d'un Béziers-Narbonne en Finale1974 ( ha le drop de Cabrol !) où si la distance entre les deux stades est à peine un peu plus élevée, les mecs qui étaient alignés sur le pré ce jour là avaient assurément un peu plus de passé sous leurs couleurs respectives et autrement plus de passif que ne l'auront les mecs alignés samedi à Aguilera...
Sinon dans le genre, je me souviens aussi d'une Finale FC Lézignan/ AS Carcassonne à XIII pas piquée des vers non-plus.
Bref, rien de neuf...
Eh oui, et comme tu le dis et comme le disait Jojo dans le commentaire précédent, cette histoire de clochers avait peut-être un peu de sens à l'époque où des mecs du cru jouaient dans les équipes.
Mais maintenant que c'est devenu les Neozed A vs les Neozed B (je carricature à outrance à dessein)...
Cool que les supporters vivent ça avec intensité chez les Basques. Mais je trouve ça aussi cool, et tout aussi respectable que les supporters du Racing et du SF ne commence pas à se cracher à la gueule et s'inventer des querelles de clocher qui n'ont jamais existé histoire de faire mousser le derby.
Mais clairement SF- Racing c'est autre chose, il y a plus de tension entre les joueurs qu'entre les supporters, et ma foi ça me va très bien.
Et si un jour y a des mectons en tribunes qui viennent pour se chercher des noises de part et d'autre, non seulement ça sera totalement artificiel, mais ça sera sans moi.
Après, des trucs débiles montés par Canal, (rappelez-vous cette merveilleuse époque où l'on nous parlait de Classico, de Stadistico etc.), et c'était très agaçant car l'enjeu sportif était suffisant entre Toulouse et le SF sans inventer ces histoires, mais bon c'était autre chose.
jojo7
combien de joueur du " cru " dans chaque équipe ? Il n'y aura derby que pour les supporteurs de chaque équipe . L'intérêt se situe dans le maintien pour une équipe et la montée pour l'autre . Suffisant pour rendre ce match sulfureux parce que l'en jeu est considérable encore que l'on peut se demander si le BO a intérêt à monter ou alors les soucis qui ont tourmenté le club durant la saison ne sont plus qu'un mauvais souvenir . Oui , pourquoi pas !
Pianto
ah ben s'il n'y a que les anciens joueurs des deux clubs qui comprennent alors...
pas la peine que je m'intéresse à cette histoire, c'est déjà perdu.
On vous laisse, salut !
W. Vraifana
Merci pour ce texte, agréable à lire et amusant.
Moment particulier ce derby, beaucoup de monde sait déjà où il sera samedi au moment du coup d’envoi. Au boulot, les équipes se forment...
Imanol votre idole
J'allais dire que ce texte était bien écrit.. et puis je me suis rendu compte que l'auteur est bayonnais 😉
Plus sérieusement, il est difficile d'expliquer aux personnes extérieures l'importance de ce derby. Désormais joueur en Angleterre, je vois bien que tous les derbys n'ont pas la même valeur. Même chez les jeunes, on sent que la ville nous regarde.
Je me rappelle d'un match en Minimes ou plus de 100 personnes étaient présentes pour assister à la rencontre. Quand vous jouez devant une dizaine de parents en temps normal, l'ambiance est soudainement différente. Plus jeune encore, en Benjamins, les commerçants du quartier savaient quand j'avais joué contre l'Aviron et me demandaient le résultat. En Cadets, n'en parlons même pas, la tribune du stade annexe d'Aguilera était pleine, les pesages aussi.
Ce weekend, ce n'est pas que la montée que nous jouons, c'est aussi l'honneur et la fierté de toute une ville. Idem chez les Bayonnais qui ont encore plus de pression, ayant tout à perdre.
Pour ce qui est de la qualité médiocre du match annoncée par avance, je ne serais pas aussi catégorique: il y a eu un paquet de beaux matchs entre Biarritz et Bayonne.
Il faut maintenant espérer que nos nouvelles stars, Saili, Speight, Armitage entre autres, aient saisi l'importance de ce match car, comme l'article le souligne avec l'exemple de Bru, un derby basque n'est pas un match comme les autres.
beberarverne
Lucien Harinordoquy est-il considérait comme un acteur à part entière de ce derby?
lelinzhou
Faute de frappe ? Voulais-tu dire "Lulu es-il c*n sidéré à part entière" ?