Le malheur des uns fait le bonheur des autres. L'adage prend tous son sens en ce moment, quand le XV de France frappé par une pénurie de blessures doit se passer de plusieurs de ses éléments. Outre ses cadres N'tamack, Vakatawa ou Aldritt, les tricolores ont enregistré trois autres forfaits. Ceux des piliers, Uini Atonio et Jean-Baptiste Gros, ainsi que du deuxième-ligne Swan Rebbadj. Des absences qui font la joie de Thomas Lavault, Dorian Aldegheri et donc Thierry Paiva, tous fraîchement appelés sous le maillot frappé du Coq. C'est ce dernier qui a particulièrement attiré notre attention. Car si son nom ne sonne pas comme l'un des plus ronflants de notre Top 14, Paiva s'est forgé depuis quelques années un CV des plus intéressants. Surtout, à l'instar de Thomas Lavault, le joueur de 25 ans connaît là une consécration, avec sa première convocation au sein de l'équipe nationale.
Paiva, c'est un solide gaillard d'1m84 pour 115kg, pur produit bordelais, né d'un père angolais et d'une mère congolaise. Pilier gauche, il réalise ses premières gammes du côté de Floirac, encouragé par ses voisins, ville limitrophe de la cité girondine avant de rejoindre le CABBG dans ses jeunes années. Ses débuts en pro se font du côté de l'Aude, lorsque le jeune pilier est prêté en 2016 à Carcassonne. Deux ans plus tard après quelques bouts de matchs avec l'UBB, il s'affirme au sein de son club formateur en Top 14, enchaînant les apparitions, notamment pour combler les allers-retours incessants de Jefferson Poirot, alors une des pierres angulaires de l'équipe de France. Prototype même du pilier moderne, son abattage au sol, sa mobilité balle en main mais également sa bonne tenue en mêlée ne passe pas inaperçu. En 2017 profitant d'une hécatombe au poste de pilier, il est lancé dans le grand bain, et fête sa première titularisation en Top 14. Jérémy Davidson son entraîneur de l'époque le décrit alors dans les colonnes de 20 minutes : ''Il a beaucoup progressé, c'est un pilier moderne. Il se déplace très bien sur le terrain et maintenant il est aussi très solide en mêlée''. La mêlée, pourtant initialement son talon d'Achille : ''Certaines personnes ne le voyaient pas arriver à ce niveau à cause de ses problèmes en mêlée, mais à force d'abnégation et de travail, il est bien là'', poursuivait à l'époque toujours pour 20 minutes, son formateur David Ortiz. À tel point que dans la lignée de ses débuts chez les pros, sa saison 2020/2021 pourtant démarrée sur le tard s'affirme comme une franche réussite. Ce qui convaincra Fabien Galthié, de faire appel à lui pour remplacer Jean-Baptiste Gros.
Une grave blessure en février 2020
Mais tout ne fut pas rose pour le champion de France espoir 2016. Alors qu'il s'affirmait peu à peu comme un des rouages essentiels du nouvel entraîneur de l'UBB Christophe Urios lors de la saison 2019-2020, avec 16 apparitions dont 14 comme titulaire, il se blesse lors de la victoire des siens face à Lyon. Nous sommes alors en février dernier, presque un an en arrière donc, et l'UBB marche sur le Top 14. La sentence est terrible, rupture du tendon rotulien et huit mois d'arrêt. Entre-temps le confinement est passé par là, et la déception sûrement un brin atténuée par l'arrêt de la saison. Revenu en novembre dernier, Thierry Paiva a pris son mal en patience et s'est illustré face à Bayonne par un essai quelques minutes seulement après son entrée en jeu, après des mois passés à soigner cette sale blessure. ''Un grand soulagement'' comme il le déclarait peu après pour Sud-Ouest. Un retour sur les près remarqués qui lui permet aujourd'hui de tutoyer le Graal, avec cette convocation pour préparer les premières échéances du Tournoi des VI Nations. Celui qui a également goûté aux joies des sélections de jeunes, essaiera cette fois-ci, de glaner une sélection sous le maillot des A. Une sélection qui pourrait ensuite en appeler d'autres.
MacAlouster
Super content pour lui, je ne le voyais pas très loin des Bleus avant sa blessure, puis j'ai cru que sa chance était passé quand il s'est fait le genou. Ravi de le revoir à ce niveau aussi rapidement après son retour. Même s'il n'y a pas que ça qui compte, en talent pur je ne suis pas sûr que son plafond soit tellement moins élevé que celui de Gros et Baille (Kolingar demeurant pour moi le plus gros potentiel français au poste), à voir comment ça évolue dans les prochains mois
garcon63
@ papidol
Peut être "en témoigne" (en témoignent serait, je pense mieux)
papidol
Je ne contestais que le fond . Bien vu.
lelinzhou
"le XV de France frappé par une pénurie de blessures"
"pur produit bordelais, né d'un père angolais et d'une mère congolaise. "
"en témoigne ses 16 apparitions dont 14 comme titulaire"
Règle de trois : pas plus de 3 jaunes à l'apéro Louis !
Le Haut Landais
he penhur, arretes ton char! 😉
papidol
Ok pour la pénurie de blessures, mais pour le reste ...
Formé au rugby dans le bordelais ça semble évident, ses origines ethniques on s'en moque .
16 apparitions dont 14 en tant que titulaire et 2 en tant que remplaçant je ne vois pas ce qui choque .
lelinzhou
"en témoigne ses 16 apparitions dont 14 comme titulaire"
On m'a appris il y a plus de 70 ans la conjugaison des verbes et leur accord avec le sujet à l'école primaire , mais peut être que ça a changé depuis...
Quant au "pur produit bordelais, né d'un père angolais et d'une mère congolaise." tu avoueras que la formulation est quelque peu maladroite... Il n'y a là de ma part nulle connotation raciste ou xénophobe.
pedronimo
lelinzhou a raison
en témoignent
pour le congo c'était marrant, il a raison. La structure de la phrase annonçait plutôt "pur produit bordelais, né de Chaban Delmas et Alain Juppé".