Alors que l’ASM s’apprête à perdre Benjamin Urdapilleta (retraite) et Anthony Belleau (départ), Christophe Urios semble avoir trouvé une option maison pour le poste de numéro 10 : Irae Simone. Déjà évoquée en novembre dernier, cette idée a pris de l’épaisseur, surtout après les récentes déclarations de l’entraîneur clermontois et du joueur lui-même. Une reconversion qui intrigue autant qu’elle excite.
Un centre formé à l’ouverture
Christophe Urios n’a pas sorti cette idée de son chapeau. "C’est quelqu’un qui a été formé à l’ouverture. L’idée est déjà venue de là. Effectivement, il possède une très grande technique de passe et il a cette capacité à voir ce qui se passe sur le terrain", confie-t-il à La Montagne. Irae Simone, réputé pour sa justesse technique et sa vision du jeu, semble avoir les atouts pour réussir cette transition. Et ce n’est pas tout : "J’aime avoir des 10 qui s’engagent et capables d’attaquer. Comme il est très fort au duel, on y voit aussi cet avantage-là."
L’entraîneur auvergnat pointe aussi les blessures passées du centre australien pour expliquer ce choix. "Avec toutes les blessures qu’il a eues, je pense que c’est plus facile pour lui en termes de vitesse de jouer à l’ouverture." Moins sollicité physiquement à ce poste, Simone pourrait exprimer pleinement son talent. "Il doit avoir ce profil créatif, un peu comme un deuxième ouvreur. J’ai envie de le voir enchaîner."
Ce samedi, c'est pourtant Anthony Belleau qui sera titulaire avec le 10 dans le dos face à Bristol en Champions Cup. Tandis que Simone débutera en position de premier centre pour cette rencontre décisive. Néanmoins, on sait que l'ancien joueur de Toulon peut évoluer au centre. Il n'est donc pas impossible que les deux joueurs changent de poste en cours de rencontre pour poser des problèmes à la défense anglaise.
Simone, entre humilité et ambition
De son côté, Irae Simone reste prudent. "Je ne me suis pas encore vraiment projeté là-dessus. Pour le moment, ce qui m’importe, c’est de pouvoir jouer chaque week-end et d’essayer de rester en forme." Lucide, il reconnaît les différences de mentalité entre les deux postes : "Lorsque vous êtes numéro 10, vous prenez la direction des opérations en décidant comment vous allez jouer. L’approche pour un centre est plus tranquille sur cet aspect-là." Mais l’Australien ne ferme aucune porte : "Oui, je peux effectivement jouer 10, mais je veux aussi évoluer en tant que centre."
Un duo prometteur avec Harry Plummer ?
Avec l’arrivée de l’ouvreur All Black Harry Plummer, Clermont se prépare à un chantier ambitieux à la charnière. Mais Urios sait qu’un seul homme ne suffira pas : "Irae peut trouver cette alternance et nous apporter plus au poste de 10 qu’au poste de centre." Reste à voir comment ces deux profils complémentaires cohabiteront.
Une chose est sûre : en misant sur la polyvalence et la créativité, l’ASM se donne les moyens de maintenir son standing. Et qui sait, peut-être qu’Irae Simone finira par piloter l’avion jaune et bleu avec brio.