Le Stade Toulousain s’apprête à entrer dans la bataille de la Champions Cup face à l’Ulster, samedi à Ernest Wallon. Un rendez-vous incontournable pour les Rouge et Noir, déjà multiples fois vainqueurs de la compétition, mais toujours obsédés par l’excellence. Ugo Mola, leur entraîneur, a livré une analyse lucide et passionnée de son groupe, de ses ambitions et des défis à venir.
Un groupe déterminé à écrire une nouvelle page d’histoire
Avec six titres en cinq saisons, dont quatre en Top 14 et deux en Champions Cup, le Stade Toulousain est au sommet du rugby européen. Mais pour Ugo Mola, pas question de s’endormir sur ses lauriers. « Ce groupe a déjà marqué l’histoire du club. En gagnant encore quelques titres, ils pourraient se démarquer des précédentes générations », confie-t-il à L’Équipe. Derrière cette soif de conquêtes, une philosophie implacable : « Le résultat n’est que la conséquence de nos intentions. Notre principale préoccupation est : quel niveau d’éveil, d’envie, d’énergie ? »
Quand je vois comment nos adversaires évoluent, se renforcent, tu n’as pas le temps de te reposer.
Pour Mola, l’exigence est totale, car le rugby moderne ne laisse aucune place à l’immobilisme. « Ce qui te permet de gagner devient obsolète le jour où tu gagnes », rappelle-t-il. La capacité à se réinventer, dans le jeu comme dans la préparation mentale, est la clé pour rester au sommet.
Une cage aux lions, des joueurs d’exception
Au Stade Toulousain, la concurrence interne est féroce, à l’image de l’entraînement au pied entre Antoine Dupont et Paul Graou. « C’est la cage aux lions. Les grands joueurs veulent jouer avec leurs pendants. Dès qu’il y en a un plus faible, il est mort », décrit Mola. Ce modèle d’émulation tire le groupe vers le haut et cultive un niveau d’exigence inégalé.
On innove régulièrement. Notamment sur la manière de présenter les choses au groupe. C’est un chemin initiatique qui doit nous permettre de devenir l’équipe idéale qu’on souhaiterait être.
Cette intensité se reflète sur le terrain. La saison dernière, Toulouse affichait un impressionnant taux de réussite au plaquage de 81,7 %, et dominait les statistiques avec 1253 plaquages et 18 turnovers gagnés. Des performances portées par des cadres comme François Cros, auteur de 99 plaquages, et Antoine Dupont, omniprésent avec 125 courses, 9 passes décisives et 13 turnovers.
Ces chiffres témoignent de l’investissement total des joueurs. Mais comme le souligne Mola, « l’embourgeoisement nous pend au nez tous les jours ». Vigilance et rigueur seront les maîtres-mots pour espérer un nouveau départ triomphal.
Rester maître de son destin
À la veille de ce premier choc européen, Ugo Mola insiste sur l’importance de ne jamais relâcher la pression. « Imaginer une équipe type ne serait pas honnête. Cela insinuerait que tu ne prends pas en compte les performances ou l’évolution de tes joueurs », explique-t-il. La flexibilité et l’innovation restent au cœur de sa vision.
Ce samedi, face à l’Ulster, c’est donc un Stade Toulousain à la fois confiant et méfiant qui se présentera sur la pelouse du Stadium. Une équipe obsédée par l’excellence et bien consciente que la moindre faille pourrait être exploitée par l’adversaire.
Quand tu alignes cette équipe avec autant de grands joueurs, quel niveau de rugby tu proposes ? Sur ce niveau d’exigence, je suis intransigeant. Encore une fois, pour l’intention, pas le résultat. Tu as le droit de perdre.
Les fans peuvent s’attendre à un match d’une intensité rare, dans lequel chaque détail comptera. Pour Mola et ses hommes, la quête d’un nouveau titre passe par ce premier pas, déterminant pour le reste de la compétition.
Vieille Gloire
Ugo est en avance sur Guy mais alors vraiment d'un quart de demi poil de ...
A la santé de ses braves🍻
gilbertgilles
C'est drôle, quand je lis Mola, du moins les extraits de son interview, je comprends tout! C'est l'exact contraire de Galthoche et ses formules hermétiques! Mola c'est clair, intelligent, limpide, c'est la culture de l'exigence, c'est autour de lui un staff qui parle d'une seule voix où chacun est une référence à son niveau. Arriver à conserver un tel niveau et continuer à se remettre en cause, c'est tout à l'honneur de Mola qui inscrira son nom, n'en doutons pas, au frontispice du Panthéon des grands coachs des grands Clubs! Bravo 👍 👍
Chandelle 72
C'est vrai que le contraste est saisissant !
Limpide versus abscons
gilbertgilles
Exactement! 😉
Julien CoZo
C'est vraiment tout un art d'être coach.
Jacques-Tati-en-EDF
Se réinventer .... Comme en amour !!
Manu
Au début de l'article, on peut lire que Toulouse va jouer l'Ulster à Ernest Wallon ce samedi.
Puis on apprend un peu plus bas que Toulouse va recevoir l'Ulster au Stadium, cette fois, et toujours samedi!
Donc c'est la nouvelle formule. On reçoit deux fois à domicile et le même jour ? C'est possible pour Toulouse qui a l'effectif pour le faire mais ça va être dur pour les irlandais
Et ils changent de stade dans la journée pour ne pas trop abîmer la pelouse? C'est ça ?
PS: le match se jouera dimanche et non samedi et ce sera à Ernest Wallon
Yonolan
Je pense qu’une des plus grandes forces du Stade Toulousain c’est sa continuité dans son projet jeu depuis tant d’années avec des staffs qui se succèdent sur le même chemin
Je ne dis pas que c’est le seul club qui a des projets à long terme
Non loin de là : l’UBB et LR sont de bons exemples de présidents qui ont su construire un chemin
Mais j’ai le sentiment qu’ à Toulouse il y a un empilage avec les successions de staff qui raccourcit la phase d’adaptation et qui permet vite d’aller dans les détails et les réglages là ou d’autres clubs doivent reconstruire sur le terrain
Bien sur la valeur des hommes du staff est aussi importante et la continuelle réflexion sur l’adéquation du projet avec l’évolution du rugby et les forces présentes
Et à ce jeu Mola me semble être l’entraineur le plus tourné vers l’avenir et en phase avec les nouvelles générations de joueurs et leurs contraintes et leur besoin de se ressourcer
Et dans ce même itw il a rappelé Claude Onesta (ancien sélectionneur de l'équipe de France de handball) qui lui avait dit : "Ne te trompe pas, le meilleur des coaches, ce n'est pas la concurrence, mais l'émulation. "
Oui vraiment un superbe manager d’hommes et de talents
RNP
Le succès actuel du ST repose à mon sens sur 4 leviers :
- comme tu l'évoques une philosophie de jeu décliné dans l'ensemble du club qui permet notamment d'intégrer rapidement et efficacement des jeunes joueurs issus des espoirs,
- comme l'évoque Mola, une émulation/concurrence au cœur de la culture du Stade y compris chez les jeunes qui permet de tirer le meilleur de tous les joueurs tout en conservant la cohésion du groupe (ceux qui en sort sont priés d'aller voir ailleurs cf. Kolbe),
- Le talent et les compétences de l'équipe dirigeante dans son ensemble,
- Un brin de chance qui est la génération dorée (Baille, Marchand, Mauvaka, Aldegheri, Cros, Ntamack, Lebel, Ramos) sur laquelle Mola a pu s'appuyer pour régénérer le club avec les cracks de la génération précédente (Huget, Médard) à son arrivée.
potemkine09
Tous les entraineurs du Stade ont joué au Stade. A vérifier, mais je crois qu'à part Kaino, tous ont été formé au Stade. C'est une culture, une philosophie, une identité. La seule que je vois d'aussi proche est en Nouvelle Zélande.
RNP
Méléé formé à l'USAP
Yonolan
Oui ce fameux atavisme qui a toujours guidé le jeu toulousain
Mais justement Kaino est un bel exemple de renouvellement de sang frais
Car attention l'atavisme c'est bien mais il ne faut pas que cela vire à la consanguinité
Et aujourd'hui l'integration de Kaino est surement aussi une porte ouverte vers l'avenir
Vieille Gloire
Pas du tout Kaino nest pas Head coach que je sache, si ?
Mais peut être que depuis mes montagnes j'ai loupé des épisodes, à ta santé mon grand 🍻
Yonolan
repris ton ancien pseudo ?
Yonolan
Non rien loupé
Mais on ne parlait pas que des entraineurs en chef
Manu
@potemkine09
Le projet toulousain se dessine bien avant l'intégration d'anciens joueurs formés ou ayant joué à Toulouse. La culture du jeu toulousain commence dés les catégories des plus jeunes. Et cela fonctionne grâce à une osmose entre l'équipe pro et l'association sportive. Ce n'est pas le cas dans tous les clubs, loin de là.
Le retour de Cazalbou est le dernier maillon qui manquait pour apporter encore plus de liant interne entre les différentes catégories et générations. D'abord en 2017 au centre de formation puis en 2018 à l'équipe professionnelle en tant que manager du haut niveau. Il ne faudra pas beaucoup de temps au stade toulousain pour gagner son premier titre depuis 2012. Sacré champion de France à la fin de la saison de son intégration dans l'organigramme. Il connaît bien Mola et Bouilhou pour avoir joué avec eux. Je crois qu'il n'a fait que croiser Poitrenaud en 2001. Il finissait sa carrière quand Poitrenaud était encore au centre de formation.
Cazalbou, c'est 7 titres de champions de France avec Toulouse. Il a l'ADN toulousain et la culture de la gagne et il assure la continuité entre les jeunes et les pros. C'est lui qui a fait s'entraîner davantage les pros et les espoirs avec notamment une opposition hebdo entre eux.
7 Boucliers et une Coupe d'Europe à son actif en tant que joeurs
La génération actuelle est -sous sa supervision- à 4 Brennus et 2 coupes afro-européenne...
Vieille Gloire
Manu redescend tu es Briviste !
Manu
Mola a également été briviste
Chandelle 72
Voilà qui est bien dit !
Et se vérifie en pratique.
Maintenir le groupe à ce top niveau pendant des années demande du travail d'analyse, de la saine émulation et de la gestion fine des individus, de leur physique,de leur mental et de leur intégration dans le groupe.