Comment attirer de nouveaux jeunes talents issus de la banlieue au rugby ?
Rabah Slimani (entouré) à ses débuts à Sarcelles.
La Ligue Île-de-France de rugby est prête à doubler ses effectifs salariés et investir 1 million d’euros pour les clubs qui vont participer au projet “24 clubs / 24 QPV - ZRR”.

Créer du lien social et former des joueurs performants

Georges-Henri Colombe (Nanterre), Rabah Slimani, Sekou Macalou, Judicael Cancoriet (Sarcelles), Yacouba Camara (Aubervilliers), Demba Bamba (Saint-Denis),... La région parisienne a offert à la FFR quelques très beaux joueurs issus de ses quartiers prioritaires de la ville. Les enjeux de cohésion sociale et de citoyenneté intéressent fortement l’état français. Améliorer les conditions de vie des habitants des quartiers les plus défavorisés et leur permettre une intégration plus facile grâce au rugby est un véritable enjeu. Mais la FFR et les clubs franciliens ont également l’intention de cibler et former des joueurs de haut niveau issus de ces territoires remplis de grand talent. Alain Gazon licencié au Racing en 2016 confiait au Figaro : « La notion de combat, ces jeunes l’ont naturellement. Ils sont volontaires et ont tellement d’énergie à revendre qu’ils sont contents de pouvoir se défouler. Et en dehors du terrain, nous n’avons jamais eu de problèmes. À la grande surprise des éducateurs des équipes que l’on rencontre…».

Un peu de vocabulaire

QPV : Les quartiers dits « prioritaires » de la politique de la ville (QPV) sont les territoires où s'applique la politique de la ville, politique qui vise à compenser les écarts de niveau de vie avec le reste du territoire. Ces quartiers sont donc ceux où les revenus sont les plus faibles.

ZRR : Les zones de revitalisation rurale (ZRR) visent à aider le développement des entreprises sur les territoires ruraux à travers des mesures fiscales et sociales

L’exemple du Football dans les QPV

Florian Grill, président de la Ligue Ile de France de rugby, souligne le bon travail de la fédération française de football quant à son intégration dans les quartiers prioritaires. Ce rapport de la fédération francaise de Badminton en 2015 en est le parfait témoin : En 2015, 4% des licences (4,4 % pour les hommes et 3,3 % pour les femmes) de la population fédérale nationale (tous sports confondus) sont localisées dans les QPV. Le poids du football est particulièrement important en nombre de licences en quartiers prioritaires, puisque la Fédération française de football (FFF) compte une licence sur trois en QPV.

La FFR doit faire des efforts pour installer sa patte dans ces territoires. Le travail effectué par BanquedesTerritores.fr est révélateur : ”Quant à l'importance du nombre des terrains de grands jeux – dont neuf sur dix sont dédiés au football –, l'étude pointe que les licences de football constituent 27,7% des licences sportives délivrées en quartiers prioritaires, contre 13,4% dans les autres quartiers des unités urbaines.”

Qui veut s'investir ?

En 2015, l’ancien joueur de Sarcelles, Rabah Slimani déclarait à EnlargeYourParis  : “Les mairies doivent jouer leur rôle, monter des partenariats avec les clubs. C’est comme ça que j’ai commencé à Sarcelles. Les jeunes ne vont pas d’eux même au rugby. Il faut un déclencheur.

Le constat :

  • Les mairies n’orchestrent pas en direct cette problématique mais peuvent soutenir les associations qui portent ces projets
  • Pratiquement tous les clubs franciliens sont concernés, puisqu’on compte en moyenne 1,7 QPV par club. (Source la Ligue Ile de France de rugby - LIFR)
  • 66,2% des 71 clubs de LIFR sondés mènent actuellement ou ont mené des actions auprès des publics issus des QPV proches de leur club:
  • 40,4% interviennent auprès des écoles / collèges,
  • 25,5% Interviennent dans les quartiers,
  • 14,9% organisent des tournois de rugby.
  • Le ⅓ restant ne mènent pas ou plus d’actions dans les QPV par manque de temps et/ou manque de moyens humains

La Ligue Ile de France présente un projet à 1 million d’euros avec 24 emplois

Florian Grill n’a pas attendu sa réélection pour s’attaquer au dossier. Pour le mener, le président de la LIFR a déniché un responsable de projet qui est un véritable expert dans le domaine. Pierre Sallenave a rejoint l’équipe pour mener à bien ce projet 24 clubs - 24 QPV / ZRR. Ancien directeur de l’ANRU, dirigeant du RC Plateau Briard et actuel papa de deux joueurs de rugby, Pierre a beaucoup d’expérience pour structurer des projets dans ces territoires.

Crédits : Ligue Ile de France

Les engagements forts de la LIFR pour mener à bien le projet

  • Recrutement de 24 personnes supplémentaires (aujourd’hui 20 salariés à la LIFR). Le poste sera AST (animateurs socio-sportifs territoriaux sur CDD 1 an renouvelable).
  • Reste à charge pour le club 1800 € / an (47 clubs interrogés sont intéressés pour créer et proposer un emploi au sein de son association pour développer ce projet d’après l’étude de la LIFR).
  • Accompagner les clubs pour structurer les projets autour des QPV et ZRR notamment avec des clubs prototypes comme Montreuil
  • Un budget d’1 million d’euros (90 % des financements déjà trouvés)
  • Donner une dimension féminine importante au dispositif
  • Proposer du rugby à 7 et des compétitions

Crédit vidéoLigue Ile de France de Rugby - LIFR

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N'oubliez pas le club d'Argenteuil également, qui a organisé des journées de découverte du rugby dans les banlieues 🙂👍 et qui est un très bon club formateur 😊

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