C’était il y a presque un an. Dans un stade Vélodrome chauffé à blanc pour l’occasion, le XV de France venait à bout des champions du monde en titre sud-africains, au terme d’un match rempli d’émotions. Et à l’aube du quart de finale de cette Coupe du Monde entre les deux équipes, nous avons donc décidé de revoir cette rencontre marquante pour l’histoire récente des Bleus, afin d’analyser ce qui avait marché pour les coéquipiers d’Antoine Dupont. Car même si l’affrontement de ce dimanche risque d’être différent à bien des égards, n’oublions pas que la plupart des joueurs présents à Marseille le seront également à Saint-Denis. De quoi nous donner quelques indications pour la suite.
Aucune prise de risque
Lorsque l’on se penche de nouveau sur le match du mois de novembre, la première chose qui nous frappe est la non-prise de risque du XV de France. Une stratégie qui, si elle était déjà adoptée depuis quelques mois, a été exacerbée ce soir-là. Pour preuve, les Bleus ont utilisé le pied à 23 reprises, pour 20 jeux au pied côté sud-africain. Une différence qui peut paraître moindre sur le papier, mais qui l’est davantage en réalité. Car si les Springboks ont énormément utilisé le pied pour contrer la défense tricolore (avec de nombreux jeux au pied offensifs), les Bleus, ont quant à eux surtout utilisé cette arme pour se dégager de la pression. Pour faire simple, 19 des 23 jeux au pied des Français ont été effectués dans leur camp, là où les Sud-Africains l’ont utilisé un peu partout sur le terrain.
Souvent d’ailleurs, les Bleus n’ont même pas tenté de déstabiliser la défense adverse, lorsqu’ils étaient dans leur moitié de terrain. Même aux abords de la médiane d’ailleurs, où la charnière Dupont-Ntamack a souvent préféré occuper, avec du jeu au pied long. Un choix qui, s’il n’a pas permis au XV de France de prendre le large alors même que l’Afrique du Sud s’est retrouvée rapidement à 14, a tout de même réduit drastiquement les risques de contre-attaque. D’ailleurs, ce furent les Springboks qui engagèrent les premières relances du fond de terrain, grâce aux jambes de Kolbe et Arendse notamment.
COUPE DU MONDE. Le jeu au pied offensif, as de coeur du XV de FranceUne défense aussi efficace qu’intelligente
Forcément, pour battre une équipe aussi puissante et dominante que l’Afrique du Sud, il faut absolument avoir une défense intraitable. Et si les Bleus se sont manqués à quelques reprises (11 plaquages manqués), il n’en reste pas moins que les hommes de Galthié ont su répondre au défi physique (88% de réussite en défense). Sans parler bien sûr de la stratégie mise en place par les coéquipiers de Dupont afin de bloquer les offensives de la nation arc-en-ciel. En effet, les Bleus ont fait le choix de vite monter sur le premier attaquant, en plaquant aussi souvent qu’ils le pouvaient à 2 (un en haut et un en bas). Une manière de vite stopper l’avancée des Sud-Africains, tout en bloquant les éventuelles passes après contact. Un pari risqué, qui a néanmoins porté ses fruits étant donné que l’Afrique du Sud n’a presque jamais réussi à jouer debout (seulement 3 offloads). D’ailleurs, Kolisi et les siens ont également eu du mal à franchir, et ce à cause justement de cette défense agressive et serrée.
Pour pallier ce choix de mobiliser deux défenseurs face à un attaquant, les Bleus ont décidé de ne quasiment jamais se consommer dans les phases de ruck. À vrai dire, seul un tricolore (voire deux au maximum) essayait de contester le ballon, soit en grattant, soit en effectuant une contre-poussée. Et si les turnovers en faveur du XV de France ont été moindres qu’à l’habitude (seulement 2), cette stratégie a néanmoins permis d’avoir une excellente redistribution défensive. D’ailleurs, l’on a souvent vu les Sud-Africains attaquer en infériorité numérique, étant donné que les Bleus s’étaient vite replacés dans la ligne. Comme sur cette photo, où l’on voit seulement Atonio (qui vient de se faire déblayer) concerné directement par le regroupement. Pour le reste, ils sont déjà prêts à défendre. C’est peut-être également grâce à ce choix de jeu que les Sud-Africains, en voulant déstabiliser la défense française, ont commis 10 en-avants ce soir-là. À l'inverse, les Bleus n’en ont fait que 3.
COUPE DU MONDE. Mais au fait, comment s’en sort le XV de France face aux nations du Sud en phases finales ?Une conquête presque parfaite
Autre point très positif de la victoire des hommes de Galthié face à l’Afrique du Sud : la conquête. Secteur prédominant dans le rugby, elle l’est encore plus lorsque l’on affronte une équipe comme l’Afrique du Sud. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les Bleus ont fait le boulot ! En mêlée d’abord, où les Bleus ont toujours su conserver leurs propres ballons, et sans trop subir lorsque l’introduction était sud-africaine. Mieux encore, le XV de France a réussi à récupérer deux pénalités dans cette épreuve de force, dont une primordiale en fin de rencontre, qui permettra d’ailleurs à Thomas Ramos de sceller l’issue de ce match.
Mais là où la France a le plus impressionné, c’est bel et bien en touche. Quasiment parfait sur leurs propres lancers (10 sur 11), les Tricolores ont presque toujours su mettre en difficulté la nation arc-en-ciel sur les temps de jeu qui ont suivi. Que ce soit sur maul porté (2 pénalités), ou bien sur des combinaisons, comme celle qui a amené à l’essai de Falatea. Porté par un grand Cameron Woki, l’alignement français a fait plus que rivaliser avec celui de l’Afrique du Sud. Il a notamment réussi à voler 3 des 16 touches des champions du monde en titre. Une excellente moyenne, sachant que les Bleus ont quelquefois fait le choix de ne pas sauter, afin d’attendre les Boks en bas.
VIDEO. ''Toto arrête de t'inventer une vie'', le geste fou d'Antoine Dupont a scotché ses coéquipiers du XV de FranceDes renversements bien sentis
Pour finir sur ce qui a marché face aux Springboks il y a quasiment un an, attardons-nous sur un point plus offensif : les renversements de jeu. Très utilisés dans le rugby moderne, ils ont une nouvelle fois fait mouche, face à une défense des Springboks qui glissait vite au large, certainement pour ne pas laisser trop d’espace à Fickou, Ramos, Penaud ou Moefana. Mais voilà, ce choix a souvent permis à Lucu d’inverser le sens de jeu, notamment sur l’aile de Sekou Macalou (afin de profiter de sa puissance). Une adaptation bien sentie, qui a réussi à mettre en difficulté les Boks. D’ailleurs, tout cela a été possible grâce à de bonnes libérations de balle de la part des Français, qui, malgré la pression sud-africaine, ont réussi à sortir le ballon dans des délais raisonnables.
Les points à revoir
Si le match des Bleus face aux Sud-Africains a été bon à bien des égards, il n’en reste pas moins que le XV de France s’est imposé de justesse ce soir-là. Et ce, à cause tout d’abord d’une discipline qui a clairement laissé à désirer. 12 fois pénalisés, les coéquipiers d'Antoine Dupont ont trop souvent permis à l’Afrique du Sud de sortir de son camp, sans grande difficulté. Une indiscipline qui s’est également traduite par des points encaissés, étant donné que les buteurs (Kolbe, De Klerk et Willemse) ont été très bons face aux perches.
Autre point à revoir, la défense sur les extérieurs. Exploités par les Blacks lors du match d’ouverture de cette Coupe du Monde, les jeux au pied dans le dos des ailiers français ont également été utilisés par l’Afrique du Sud en novembre dernier. Quelque chose qui a certainement dû être travaillé à l'entraînement, tant Willemse, mais aussi Le Roux en ont tenté. Et si les Bleus n’ont pas encaissé plus de points, c’est davantage à cause de la maladresse des Springboks sur ces actions de jeu que grâce au repli défensif des Tricolores.
Enfin, les Bleus ont souffert lorsque les Springboks ont réussi à former des mauls portés. Souvent à la faute, les Français ont largement reculé lorsque l’Afrique du Sud a enclenché la marche avant. C’est d’ailleurs suite à de nombreux mauls portés qu’Antoine Dupont, pris justement par le jeu au pied sur l’aile de Faf De Klerk, écopait d’un carton rouge. Une exclusion définitive qui sera suivie dans la foulée d’un essai d’Arendse, qui permis aux Boks de prendre la tête…
ANALYSE. L’attaque ''verticale'', la nouvelle arme offensive ultime ?
pascalbulroland
La combo sud af est sortie...Reinach et Libbock à la charnière et un banc en 5/3...avec Pollard
allélégros
compo surprenante
Chandelle 72
Vermeulen 37 ans, a joué seulement les matchs mineurs en poule, est titulaire sur ce match ???
Chandelle 72
Ils sont très sûrs de leur force et de leur résistance devant mais moins derrière on dirait...
Il y a De Klerk aussi sur le banc?
allélégros
Remplaçants : 16. Fourie, 17. Nché, 18. Koch, 19. Snyman, 20. Smith, 21. de Klerk, 22. Pollard, 23. Le Roux.
Chandelle 72
Le banc a des arguments, sauf la 1ere ligne je dirais.
Les 3 arrière c'est du sérieux, s' ils rentrent en même temps ce ne sera plus le même match.
Les titus en 2 et 3 ème lignes dont papy Vermeulen ont droit à 1 remplacement par ligne...Pour assurer derrière, on dirait bien qu'ils se mettent un peu à poil devant
Jacques-Tati-en-EDF
Un quart de CDM en rugby et pour la France, est le match important car passer en demie assure une certaine réussite de cette CDM: on est dans les 4 meilleures nations, on a des chances de finir sur le podium, etc... Si on gagne la CDM n'est pas ratée.
Par contre si on perd ...Remember 1991, 2019 ...
Hooper
Et aussi un essai inexistant.
Chandelle 72
Il faudra être très propre en défense,
ne pas prendre de pénalités bêtes
et faire attention aux zones de contact dans les rucks et au placage.
Un carton jaune ou pire rouge et ce n'est plus le même match.
Ah et aussi, ne pas répondre à leurs provocations, on est plutôt solides dans ce domaine mais ça peut dépendre de la physionomie du match
Jeu de main
Absolument, il est essentiel de renvoyer chez eux les joueurs SA, donc les plaquages à deux s'imposent, cela implique qu'il faudra éviter de se consommer dans les rucks (ou très bien choisir les rucks à contester) ce qui pourra en effet faciliter les plaquages à deux, mais il est crucial de surveiller attentivement le replacement des joueurs lors de la circulation. L'Écosse en a fait les frais contre l'Irlande, en particulier sur le premier essai, où Ringrose s'est retrouvé en face d'un deuxième ligne mal positionné, feinte de passe, prise de son intérieur et hop la valise ciao, Il est donc primordial de rester vigilant quant au replacement des joueurs pour éviter de telles situations.
Je ne vais pas faire le difficile, le même résultat sans le carton de Toto et je signe de suite😁.
pascalbulroland
Belle analyse...ça reste un test match et le match de dimanche n'aura rien à voir, ne serait-ce que d'un point de vue du mental
Il me tarde de savoir si Pollard jouera ou pas, ça annoncera le jeu voulu par les sud af...
Jeu de main
A mon avis Il va jouer, dimanche ils seront plus que jamais Sud Africain de chez Sud africain !