Une entame réussie
Avec 86 sélections en équipe de France, et pas moins de 13 matchs de Coupe du monde, l'ancien Biarrot a analysé le début de parcours du XV de France. Toujours porté vers la balle ovale, ce dernier nous a confié être toujours mordu : "On ne peut pas couper totalement, après tant d’années passées sur les terrains, évidemment avec plus ou moins de priorité, mais quand il y a des matchs, je regarde."
Habitué aux phases de poules tumultueuses en équipe de France, Damien Traille estime que les Bleus ont bel et bien réussi leurs débuts de compétition : "C’est une entame comme on l’espérait, au niveau comptable, c'est très important d’avoir gagné ces trois premiers matchs. Face à la Nouvelle-Zélande, la victoire est belle, car la pression était au rendez-vous, l’équipe de France a respecté son plan de jeu et tout le bien qu’on pensait d’elle depuis quatre ans."
"Face à l’Uruguay, certes, ça a été un peu en deçà, mais cette équipe nous a tellement habitué que nous attendons trop d’elle. Chaque équipe est compétitive et il fallait se peler le match pour le remporter, c’était leur premier match et ils ont fait une belle partie. Je ne pense pas qu’on garde le souvenir de ce match à la fin de la compétition.
Dupont, le meilleur joueur du monde
Inutile de vous dire que parler du XV de France sans évoquer le capitaine Antoine Dupont, n'aurait pas été envisageable. Traille, qui a déjà croisé la route de Dupont lors de la saison 2015/2016 en Top 14, durant une poignée de minutes, a également son avis sur le bonhomme : "C’est sûr que lorsque l’on voit l’importance et l’impact qu’à Antoine Dupont sur l’équipe, il est difficile de faire sans. Je pense aussi que le niveau des joueurs qui sont autour de lui augmente quand il est sur le terrain. Après, la dépendance est un danger et j’ai eu l’impression que l’équipe de France s’est arrêtée le jour où il s’est blessé."
Des blessures, Damien Traille a dû y faire face lors de chacune de ses Coupes du monde, où des joueurs importants quittaient le navire en cours de route. L'exemple de Morgan Parra en finale, en 2011, est le plus criant. Avec beaucoup d'expérience, Traille relativise vis-à-vis de ce facteur-là : "C’est toujours difficile de voir un joueur, qui a fait la préparation et qui avait cet objectif de jouer, nous quitter. Après, on connait les risques et dès le départ, les règles sont les mêmes pour tout le monde. Pour les coéquipiers, il faut arriver à faire abstraction de cela, mettre en confiance le remplaçant et bien intégrer ensuite le joueur qui rentre dans le groupe."
L'ancien arrière polyvalent du BO tient aussi à souligner les bonnes performances de Lucu et de Couilloud, en qui toute sa confiance est placée : " Il faut faire confiance à Maxime Lucu, à Baptiste Couilloud, ces deux joueurs ont déjà prouvé leur valeur et il faut compter sur eux à 100%. On peut penser aussi à Baptiste Serin qui est largement au niveau. Il ne faut pas faire de comparaison avec Antoine, c’est le meilleur joueur du monde."
L'aventure de 2011, encore douloureuse
Il y a des plaies qui ne cicatriseront finalement jamais, et celle de la finale 2011 en fait bel et bien partie. Au moment où le XV de France était le moins attendu, les coéquipiers de Damien Traille avaient livré le meilleur résultat de l'histoire des Bleus en Coupe du monde.
Ce dernier, qui avait mis un terme à sa carrière internationale à ce moment là, nous livre ses ressentis de cette folle épopée : "C’était une période compliquée pour le XV de France, il n’y avait pas cette sérénité et cette constante dans les résultats. Dès le premier match, on en avait pris 40 contre les Blacks, on avait aussi perdu face au Tonga sur le dernier match. Ensuite, je pense qu’on a eu une prise de conscience collective et individuelle et c’était aussi pour beaucoup d’entre nous notre dernière compétition internationale, et on ne voulait pas que ça se termine de la sorte."
"Ces phases finales étaient tendues, mais on gagnait tout le temps sur un fil et ça nous a souri, jusqu’à la finale qu’on perd d’un point. Sur la compétition, on ne méritait pas de gagner, peut-être, mais sur ce match, je pense que si."
Ces Coupes du monde 2003, 2007 et 2011 avaient aussi été marquées par une belle bande de copains ! Les Yachvili, Harinordoquy, Betsen, Barcella ou encore Thion étaient des amis de Traille, comme le sont en comparaison les Alldritt, Dupont, Marchand, Baille etc... Cet aspect-là du rugby est aussi cher à l'ancien international : "L’amitié, c'est toujours bien de la partager avec des amis et des coéquipiers, mais pour porter ce maillot bleu, c’est s’ouvrir avec d’autres joueurs. Tout le monde ne s’entend pas forcément à merveille, mais il faut arriver à créer une cohésion pour défendre le maillot. Il faut mettre tous les égos de côté, ceux qu’on a en club, car on a tous des objectifs différents."
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L'Italie, un réel danger ?
Conscient que chaque match ne soit pas une mince affaire, Traille souhaite que le XV de France aborde l'Italie de la plus sérieuse des manières, pour ne pas lui rappeler des vieux démons : "Il faut le prendre comme une vraie menace, ça reste un match de rugby ! On l’a vu dans le passé, comme pour nous face au Tonga ! La meilleure façon de préparer la suite est de s’imposer avec des certitudes, de ne pas laisser la place aux doutes. Il faut que ce soit préparé du mieux possible, et pour ça, je n’ai aucun doute pour que le staff fasse du bon boulot. Ce sont des habitués de ce type de compétition, et je suis persuadé qu’ils l’abordent de la meilleure des manières."
Comme en 2007, la Coupe du monde s'est déroulée en France, mais selon Traille, ces deux générations de joueurs sont bien différentes : "C’est un avantage de jouer à domicile, il faut que les joueurs s’ouvrent aux supporters, qu’ils ne se brident pas et qu’ils ne s’enferment pas dans une bulle. L’engouement est différent qu'en 2007, car cela fait quatre ans que l’équipe gagne et qu’on attend ce premier succès en France. Quand on est une équipe qui gagne, il y a plus de ferveur, mais chaque génération est différente."
"Le mieux c’est qu’il profite de cet évènement en France, ne pas se mettre de pression et regretter. Lors de ma première coupe du monde, je n’ai pas beaucoup joué et j’ai été très frustré, mais en rentrant, je me suis dit que je n’avais pas le droit de l’être. Participer à une compétition comme celle-là, ce n’est pas donné à tout le monde. Quand on fait partie de ce groupe, c’est pour défendre les couleurs du rugby français"
COUPE DU MONDE. D’où viendra le danger pour le XV de France face à l’Italie ?
pascalbulroland
"Au moment où le XV de rance était le moins attendu"...ça devait puer à l'époque ! 😃
alan75
Sûr, Lièvremont n'était pas en odeur de sainteté!
Nicolas Rousse
Haha 😀 Merci ! 🙂