Mordu de rugby, tout simplement
Dans les travées du stade Ernest Argelès, le nom de Valentin Delpy résonne comme l'enfant du club dont tout le monde est fier, ou ce jeune joueur bourré de talent. À peine vingt printemps que le bonhomme fait déjà parler de lui dans la région toulousaine ! Cet été, Valentin Delpy a rejoint le Stade Toulousain, après avoir gravi les échelons chez le voisin blagnacais.
Mais avant ça, quel est le parcours du jeune demi d'ouverture ? Il faut dire que le sport est une religion chez les Delpy ! Depuis tout petit, le néo-stadiste joue avec la balle ovale, avec toujours à l'idée de progresser : "J’ai joué au SCA, à Pamiers, de mes 4 ans jusqu’en cadet. J’ai fait plusieurs détections dans les alentours, que ce soit à Colomiers, au Stade Toulousain, à Castres, à Montpellier et même à Carcassonne. Je n’avais pas eu de super bons retours (rire), mais Carcassonne et Blagnac m’avaient accepté donc je suis allé à Blagnac. En cadet deuxième année, je suis alors parti là-bas, et je n’ai pas quitté le club jusqu’à l’équipe première."
"Avec un groupe de potes, on voulait voir comment ça se passait à plus haut niveau, depuis petit, j'ai envie d’être rugbyman, donc j’avais besoin de me tester. Mon meilleur ami avait été pris à Toulouse, mais moi non. Je pense que je n’étais pas prêt dans la tête à ce moment-là, et à Blagnac, j'ai beaucoup grandi sur ça."
Mais Valentin Delpy, ce sont les jambes, mais aussi la tête. Le jeune homme poursuit son cursus scolaire, malgré un agenda surchargé par les entraînements, il parvient à trouver son rythme. En troisième année d'école d'ostéopathie, il poursuit son apprentissage en deux ans cette fois, et avoue : "Heureusement, je suis en horaire aménagé, donc j’ai le temps de m’entraîner correctement, et d’aller aussi en cours."
Le grand saut
Entre le stade de Blagnac, et celui du Stade Toulousain, on dit souvent qu'il n'y a qu'un pont qui les sépare. Néanmoins, en tant que joueur, le plus dur reste de traverser ce pont ! Pour Delpy, l'ascension fut rapide, mais pas inattendue. Dominateur chez les jeunes, ce dernier a réussi à s'imposer la saison dernière avec 17 matchs en Nationale 1, dont 12 titularisations.
Il nous raconte comment s'est déroulé cette première année chez les grands : "J’étais content de faire la préparation physique avec la première de Blagnac, et quand j’étais au contact des mecs, je ne voulais plus les quitter. Au début de la saison, j'étais avec les espoirs, puis j’ai eu ma chance et tout s’est bien passé."
Mais voilà, un tel joyau, ça se polit, et pour Eric Escribano, ancien manager des "Caouecs", rien de mieux que de travailler dans les meilleures conditions possibles, au Stade Toulousain. Delpy raconte alors son passage chez les rouge et noir : "Quand j’ai commencé à jouer en équipe première à Blagnac, Eric Escribano qui entrainait l’année dernière a eu un premier contact. Quand je l’ai appris, au début, je n’y croyais pas trop, et j’étais plutôt méfiant, car je ne voulais pas me faire de faux espoirs."
"Au final, j'ai joué quelques matchs de plus avec Blagnac, on a eu un rendez-vous pour visiter, également avec Ugo Mola et ça s’est fait naturellement. J’étais surpris, mais très heureux. Maintenant, je suis au centre de formation de Toulouse pour les deux prochaines saisons."
Une adaptation réussie et une première en Top 14
Évidemment, en période préparatoire à la Coupe du monde, le transfert de Delpy au Stade Toulousain n'a pas été le plus médiatique ! Et pourtant, l'espoir au poste de numéro 10 est arrivé avec la ferme envie de jouer, avec seulement une dizaine de matchs en troisième division.
Élu meilleur espoir de Nationale par nos confrères de RugbyZoneTv, Delpy nous raconte son acclimatation chez les champions de France : "Lors de la pré-saison, il n’y avait pas les internationaux, il y avait beaucoup de jeunes donc ça allait. Maintenant qu’ils sont là, au début, c'est spécial, car je les ai toujours vus à la télé. Le fait de s’entrainer avec eux, c’est génial. Finalement, on s’y habitue, après quelques entrainements, on n’y fait plus attention."
Désormais, le quotidien du jeune joueur se partage entre l'équipe première de Blagnac, avec qui il a joué trois matchs cette saison, et le Stade Toulousain. Quotidiennement (ou presque) avec l'équipe professionnelle, Delpy ne sait qu'en fin de semaine s'il redescend avec l'équipe espoir, ou s'il est de la partie en Top 14. Avec Blagnac, il reste d'ailleurs la semaine entière pour préparer la réception d'Albi ce week-end.
Et le Top 14, qui paraissait si lointain il y a quelques mois, Valentin y a goûté un peu plus tôt dans la saison. Lors de la troisième journée de Top 14, Mola fait appel à lui pour être le remplaçant de Billy Searle : "On m’a annoncé tôt dans la semaine que j’allais être sur la feuille de match contre Oyonnax, en tant que remplaçant, donc je n’ai pas eu trop de pression. Là où ça m’a surpris, c’était l’engouement au stade, le monde et le bruit. J’étais déçu de ne rentrer que 2 minutes, et plus le temps passait, plus je rongeais mon frein. Après, je relativise, je me dis que c’est déjà super et si on m’avait dit ça il y a quelques mois, je n’y aurais pas cru."
"Je ne veux faire que ça de ma vie"
Ces dernières semaines, le jeune Toulousain a pu voir arriver de nouvelles têtes à l'entraînement, pourtant bien connues, en la personne des internationaux. Ce dernier avoue reconnaître le changement apporté par ces joueurs : "Là le jeu a beaucoup accéléré aux entrainements avec l’arrivée des internationaux, un vrai changement d’intensité. Il y a plus de monde, ça tourne plus donc on a plus de gaz."
Delpy nous fait également part de son intégration : "Dans le vestiaire, on s’entend tous bien, mais avec les jeunes, on est souvent ensemble. Après, avec tous les mecs à mon poste, j'essaye d’observer leur manière de fonctionner, de jouer, même si le profil est différent. Avec Billy Searle, j’ai buté avec lui pour connaître sa routine, avec Baptiste Germain aussi. J’apprends beaucoup à leurs côtés. Après avec les internationaux, c’est encore mieux, on va tous progresser en les regardant."
Naviguer entre trois équipes, les espoirs, l'équipe première de Toulouse et celle de Blagnac, ne doit pas être simple, surtout au poste de demi d'ouverture. Delpy avoue que "pour la petite anecdote, pour mon premier match en espoir au Stade Toulousain, j’ai annoncé une combinaison de Blagnac lorsque l’on était en pleine action. Personne n'a rien compris évidemment (rires), mais maintenant tout va mieux."
Pas du style à rouler les mécaniques, et plutôt discret en dehors du terrain, le jeune joueur assure être "de nature à ne pas trop me projeter loin, même si c’est assez proche au final. J’essaye juste d’être performant aux entrainements, les uns après les autres et de répondre aux attentes des coachs. Je veux être appliqué sur le terrain, je ne veux pas me prendre la tête et c’est un milieu que je ne connais pas encore totalement, que je ne maîtrise pas vraiment. La seule chose que je maîtrise, c'est mon comportement à l’entrainement et d’être toujours impliqué à 100%."
Au moment du Tournoi des 6 Nations, inutile de vous dire que ce dernier pointera de nouveau le bout de son nez. En attendant, Valentin Delpy fait ses armes en Nationale 1, ainsi qu'avec les espoirs toulousains en attendant que son tour arrive.
Manu
En espérant qu'il arrive à élever son niveau en passant le pont de la Garonne, comme l'a fait un certain Médard, lui aussi passé par les jeunes des Caouecs.
potemkine09
Il n'est pas le premier Appaméen à aller au Stade. Benezech, Marfaing, Huget, autant de Stadistes qui viennent d'Ariège. Je souhaite à Delpy la même carrière que ses ainés, sinon mieux!
Et tous mes encouragements pour le SCA (Sporting Club Appaméen) qui vit une saison cauchemardesque en Fédérale 1 après avoir refusé la montée en Nationale 2 en 2022, qui est en grosse difficulté financière et qui pourrait bien disparaître après 120 ans d'existence après le retrait de sponsors importants. Avec aussi en prime un gros panier de crabes en interne, avec des règlements de compte qui auraient bien leur place à OK Corral...
Like a Lion in Jau Zion
Les crabes ont mis la main au Pamiers?
Jacques-Tati-en-EDF
Pelous aussi est de Pamiers non ?
potemkine09
Il a été formé à l'UA Saverdun. l'UAS est pour l'instant premier de sa poule en Fédérale 3.
Et pour finir le tour de l'Ariège des clubs en Fédéral, il y a aussi Saint Girons, à l'heure actuelle troisième de sa poule en Fédérale 2
Jacques-Tati-en-EDF
Oui, Saverdun , juste à coté de Pamiers. L'Ariège terre de rugby et terre de rudesse aussi ... 😁
Chandelle 72
Appaméen habitant de Pamiers,
je note
potemkine09
Un peu d'histoire: le gentilé vient probablement de la ville d'Appamée en Syrie, où avait combattu Roger II de Foix lors de la première croisade. Revenu dans son comté Roger II a construit un château dans la ville (enfin plus probablement village) qui s'appelait alors Fredelas (du nom d'un prince Wisigoth), le Castrum Appamiae pour rappeler ses combats. L'usage changea et la ville pris alors le nom de Pamiers.
Chandelle 72
Intéressant👍
Jak3192
Article sympa
En lui souhaitant de....
Et qu'en plus ses datas fassent l'affaire 🤭